| ANTIMINISTÉRIEL, ELLE, ANTIMINISTÉRIALISTE, adj. et subst. Hostile au ministère, au gouvernement en place : C'était tout aussitôt après cette amnistie de l'affaire Dreyfus contre laquelle nous nous étions élevés ensemble. Pressensé faisait tous les matins dans L'Aurore un article furieux contre l'amnistie, contre le ministère, contre le gouvernement, contre la politique, contre Waldeck et peut-être même n'y épargnait-il pas Jaurès. Malheureusement il arriva dans ce temps-là des élections législatives. Pressensé partit tout à coup de Paris fougueux antiministérialiste ou si vous préférez fougueux antiministériel. Mais il faut croire qu'il changea de train aux Laumes. Car il arriva à Lyon candidat officiel, élu par le préfet.
Péguy, L'Argent,1913, p. 1247. Rem. 1. Attesté ds Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Quillet 1965. 2. Le synon. antiministérialiste est un néol. d'aut., plutôt qu'une résurgence (cf. étymol.); peut-être p. anal. de (auteur) spirituel, spiritualiste, etc. PRONONC. − Seule transcription de antiministériel ds Littré : an-ti-mi-ni-sté-ri-èl, é-l'. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− 1740 antiministériel « opposé aux ministres et à leur politique » (Argenson, Journal, III, p. 200 ds Brunot t. 6, 1, 1930, p. 441 : Le parti national l'a emporté sur le ministériel ... le parti national et antiministériel triomphait); 1778 antiministérial (Vergennes, Rapport, 7 janv. 1778 ds Proschwitz Beaumarchais, 1956, p. 213).
II.− 1779 antiministérialiste (Cour. de l'Europe, 2 juil. 1779 ds Proschwitz, op. cit., id. : les partis dis ministérialistes & antiministérialistes).
I antiministériel, dér. de ministériel*; antiministérial, dér. de ministérial (voir ministériel*); II antiministérialiste, dér. de ministérialiste*; préf. anti-*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. |