| ANTILOGIE, subst. fém. I.− LITT. (styl., rhét.), LOG. Contradiction entre deux ou plusieurs idées d'un même discours, tel ou tel passage d'un même écrit, entre telle ou telle opinion d'un même auteur dans des ouvrages différents (cf. antinomie, oxymoron, paradoxisme) : 1. Socrate, le dialecticien, savait que les discours suivis, les antilogies des rhéteurs, sophistes et autres palabreurs, sont de simples récitations, et que déclamer n'est pas converser.
V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 175. − RELIG. Contradictions réelles ou apparentes relevées dans la Bible par les ennemis du christianisme pour mettre en doute la véracité des textes bibliques à travers des divergences de récit (d'apr. Théol. cath. t. 1, 1909). Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. II.− PHILOS. ANC. Fait que, selon les Sceptiques grecs, à tout jugement ou à toute proposition est opposable un autre jugement ou une autre proposition n'ayant ni plus ni moins de valeur : 2. Pyrrhon se refuse à rien établir dogmatiquement à cause de l'antilogie.
Renouvier (Lar. 19e,1866). PRONONC. : [ɑ
̃tilɔ
ʒi]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1623 « contradiction à l'intérieur d'un même ouvrage, d'un même système ou d'une même pensée » (Garasse, 1623 ds Delboulle, Recueil de notes lexicologiques : Il n'y a aucune antilogie ou contradiction); 1866 philos. (Lar. 19e).
Empr. au gr. α
̓
ν
τ
ι
λ
ο
γ
ι
́
α attesté au sens de « réponse, réplique » dep. Thucydide (4, 59 ds Bailly) et au sens de « contradiction » dep. Hérodote (8, 77, ibid.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 4. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bible 1912. − Goblot 1920. − Gramm. t. 1 1789. − Lal. 1968. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Morier 1961. − Théol. cath. t. 1, 2 1909. |