| ANTI-PAPE, subst. masc. HIST. ECCL. Nom donné, en raison de l'irrégularité de leur élection, à des personnalités ecclésiastiques ayant revendiqué les prérogatives au préjudice du pape légitime : 1. Félix, archi-diacre de l'Église romaine, devint l'anti-pape arien.
Chateaubriand, Études hist.,1831, p. 53. 2. Comme le pape Martin V ne lui semblait pas favorable, elle s'adressa à l'anti-pape Benoît XIII, qui vivait encore et qui refusait toujours de se soumettre au concile de Constance.
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1821-24, p. 392. 3. Où est l'escalier d'où Charles VI promulgua son édit de grâce? La dalle où Marcel égorgea, en présence du Dauphin, Robert de Clermont et le Maréchal de Champagne? Le guichet où furent lacérées les bulles de l'antipape Bénédict, et d'où repartirent ceux qui les avaient apportées, chapés et mitrés en dérision, et faisant amende honorable par tout Paris?
Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 17. 4. Tout le consistoire a fait schisme à la création de ce nouveau pape, et ils se sont retirés de côté et d'autre, ne laissant pas de se gouverner toujours par les monitoires de M. Singlin, qui n'est plus considéré que comme un antipape.
Mauriac, La Vie de Jean Racine,1928, p. 32. PRONONC. : [ɑ
̃tipap]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1320 « pape schismatique » (Le Dit des Patenostres, Jub., Nouv. Rec., I, 239 ds Gdf., s.v. harace : Et d'autre part prieres seront especiaus Por ce mestre antipape et ces chardonneriaus, Qui contre sainte Eglise courent a la harache; Dictes vos patenostres, que Diex merci li face).
Empr. au lat. médiév. antipapa « id. » (Robert de Torigny, Chron. a. 1167, p. 516, 3 ds Mittellat. W. s.v., 711, 19). STAT. − Fréq. abs. littér. : 14. BBG. − Bouillet 1859. − Foi t. 1 1968. |