| ANNONE, subst. fém. HIST. ROMAINE A.− Ensemble des produits alimentaires de première nécessité et particulièrement le blé, réunis dans les greniers publics et destinés à subvenir pour une année aux besoins fondamentaux de la population romaine. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. B.− Administration chargée de l'approvisionnement des greniers publics, de la vente à bas prix ou de la distribution gratuite de vivres à la population romaine : 1. Les gens de l'annone ont (...) à négocier avec les cultivateurs ou avec les marchands de grains.
Lavedan1964. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. ♦ Préfet de l'annone. Fonctionnaire chargé de ce service : 2. Alors, de ses greniers voyant bientôt la fin,
Le Latium entier comme un seul homme a faim,
Et, (...) vient demander l'aumône
À César, empereur, et préfet de l'annone.
A. Dumas Père, Caligula,1837, II, 2, p. 62. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Quillet 1965. C.− Impôt direct en nature, perçu dans les provinces pour les distributions publiques ou l'entretien de l'armée. Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill. − Lar. Lang. fr. PRONONC. : [anɔn]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1121-1135 annune « provisions [pour une année] » (Ph. de Thaun, Bestiaire, 426, Wrigt ds Gdf. : E quant furmi encuntre, ne li fait lait ne hunte, Ne li tolt sa annune, ne l'demande ne dune); ca 1160 annone « id. » (Benoit de Ste Maure, D. de Norm., II, 6618, Michel, ibid. : N'i a bestes, blé ne annone) − 1611, Cotgr. (au sens de « grain avec lequel on fait le pain pour la maisonnée »); 2. 1752 antiq. rom. Préfet de l'annone (Trév.).
Empr. au lat. annona « récolte de l'année » (Cicéron, Verr., 4, 215 ds TLL s.v., 110, 57); au sens 2 « approvisionnement public » (Tite-Live, 4, 13, 7, ibid., 113, 40). BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Bach.-Dez. 1882. − Lavedan 1964. − Lep. 1848. |