| ANGÉLIQUEMENT, adv. Peu usité. À la manière des anges : 1. Gwynplaine était la religion de Dea. (...). Pas de pureté comparable à ces amours (...) il se résignait avec une mélancolie satisfaite à aimer angéliquement, et le sentiment de sa difformité se résolvait en une pudeur auguste.
Hugo, L'Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 72. 2. Mais la crânerie ne tenait qu'à sa coiffure et à ses gants à revers. Doux, infiniment doux étaient ses yeux bleus; doux, ineffablement doux le sourire de sa bouche trop petite; douce, angéliquement douce, sa peau de rose thé. On eût dit une de ces merveilleuses miss de Reynolds, auxquelles il ne manque de l'ange que les ailes.
Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 82. − P. iron. : 3. La maréchale Canrobert a surtout de l'œil, l'angéliquement coquin de la physionomie, dans une coiffure à feuillage métallique, qui a des reflets, des lueurs de cantharide. Chose charmante, la femme qui se sent regardée et qui prend une fausse pose naturelle!
E. et J. de Goncourt, Journal,1866, p. 262. 4. À ma dernière réplique émise du ton le plus angéliquement benêt, le Patron réagit vivement.
A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 143. PRONONC. : [ɑ
̃
ʒelikmɑ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − xves. « à la manière des anges » (Balade du XVes., Pourtr. de m'amie ds Gdf. Compl. : Visage elle a fait angeliquement).
Dér. de angélique*; suff. -ment2*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 11. |