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ANALYTIQUE, adj. et subst.
I.− Adjectif
A.− Qui se rapporte, qui est relatif à l'analyse; qui procède par voie d'analyse. Esprit analytique, méthode analytique :
1. Bacon tenoit encore beaucoup plus qu'on ne croit à cette philosophie idéaliste qui depuis Platon jusqu'à nos jours a constamment reparu sous diverses formes; néanmoins le succès de sa méthode analytique dans les sciences exactes a nécessairement influé sur son système en métaphysique. G. de Staël, De l'Allemagne,t. 4, 1810, pp. 33-34.
2. D'ailleurs il faudrait, pour les expliquer et les mettre en lumière, des esprits fins, délicats et analytiques. Facultés que beaucoup d'avocats ne semblent pas avoir en partage. Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, pp. 120-121.
3. On eût dit que les Français eussent oublié leurs dons analytiques. P. Valéry, Variété 2,1929, p. 142.
4. Les recherches d'économie « fondamentale » sont ainsi à l'opposé de l'économie déductive et conceptuelle; elles ménagent une tension permanente entre l'observation empirique et l'appareil analytique, qui dissipe toute illusion sur la généralité des propositions considérées provisoirement comme les plus cohérentes et les mieux vérifiées. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 610.
Rem. Syntagmes rencontrés démarche, démonstration, examen, processus, réflexion, science analytique.
B.− Qui contient une analyse, qui consiste en une analyse. Résumé analytique, tables analytiques :
5. Le 2 juin 1911 Vandervelde disait à la Chambre des représentants de Belgique ces paroles que je copie dans le compte-rendu analytique officiel : « En France, la neutralité aujourd'hui n'est pas strictement observée et je vous déclare très franchement que je me réjouis de voir les pères de familles catholiques de France se grouper pour faire respecter la neutralité à l'école. » M. Barrès, Mes cahiers,t. 9, mai-1ersept. 1911, p. 112.
C.− Spécialement
1. CHIM. Chimie analytique. ,,Partie de la chimie qui traite de l'analyse immédiate et de l'analyse élémentaire.`` (Lar. encyclop.) :
6. Depuis que la chimie analytique est devenue une science certaine, on a pénétré très-avant dans la double nature des éléments dont notre corps est composé, et des substances que la nature semble avoir destinées à en réparer les pertes. J.-A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût,1825, p. 66.
2. LINGUISTIQUE
Comparaison analytique. ,,Comparaison de langues de différents types sans aucune considération pour leurs rapports génétiques.`` (Vachek 1960).
Langues analytiques. Langues qui, par opposition aux langues synthétiques, se servent de mots distincts (prépositions, pronoms, auxiliaires) pour exprimer les rapports grammaticaux, c'est-à-dire qui semblent décomposer l'expression en fonction d'une analyse supposée de la pensée (d'apr. Mar. Lex. 1951) :
7. On ne peut dire aussi que le chinois moderne soit plus analytique que le chinois ancien, puisque au contraire les flexions y sont plus riches, et que l'expression des rapports y est plus rigoureuse. E. Renan, L'Avenir de la science,1890, p. 513.
3. MATH. (géom.). Ensemble analytique, fonction analytique (cf. Chamb. 1970).Géométrie analytique, application du calcul algébrique à la géométrie :
8. À la pointe agissante de notre civilisation, le scientifique est le maître d'œuvre de la grande entreprise de conquérir le monde extérieur. En inventant la géométrie analytique, Descartes rendait l'algèbre visible et l'inscrivait dans l'espace grâce à ce que l'on a appelé depuis des graphiques. Leur avantage, a dit expressivement un mathématicien, est de « parler aux yeux ». R. Huygue, Dialogue avec le visible,1955, p. 57.
4. PHILOS. Jugement analytique. Jugement dans lequel l'attribut est contenu dans le sujet :
9. En effet, quand nous étudions un objet, nous pouvons partir de certaines propriétés de l'objet, exprimées par des définitions; puis, sans avoir besoin de fixer davantage notre attention sur l'objet, en ayant soin seulement de ne point enfreindre les règles de la logique, arriver à des conclusions ou à des jugements que Kant qualifie d'analytiques, qui éclaircissent et développent la connaissance de l'objet plutôt qu'ils ne l'étendent, à proprement parler; car on était censé nous donner implicitement, avec les notions exprimées par les définitions d'où nous sommes partis, toutes les conséquences que la logique est capable d'en tirer. A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 392.
5. PSYCHOTHÉRAPIE. Méthode analytique, thérapeutique analytique (employée pour l'étude et la résolution des conflits profonds de la personnalité).
II.− Emploi subst., PHILOS.
Analytique des principes. Chez Kant, théorie des principes de l'entendement et de leur application aux phénomènes.
Analytique transcendentale. ,,Partie de la Critique de la raison pure qui a pour objet la recherche des formes de l'entendement, ces formes étant a priori et conditionnant l'exercice de la pensée.`` (Foulq.-St-Jean 1962) :
10. Quand il s'agit de la conscience, je ne puis en former la notion qu'en me reportant d'abord à cette conscience que je suis, et en particulier je ne dois pas d'abord définir les sens, mais reprendre contact avec la sensorialité que je vis de l'intérieur. Nous ne sommes pas obligés d'investir à priori le monde des conditions sans lesquelles il ne saurait être pensé, car, pour pouvoir être pensé, il doit d'abord n'être pas ignoré, exister pour moi, c'est-à-dire être donné, et l'esthétique transcendantale ne se confondrait avec l'analytique transcendantale que si j'étais un dieu qui pose le monde et non pas un homme qui s'y trouve jeté et qui, dans tous les sens du mot, « tient à lui ». M. Merleau-Ponty, Phénomélogie de la perception,1945, p. 254.
DÉR.
Analyticité, subst. fém.,math., néol. Propriété d'une fonction analytique (cf. Hist. générale des sciences, t. 3, vol. 2, 1964, p. 45).
Prononc. : [analitik]. Enq. : /analitik/.
Étymol. ET HIST. A.− Subst. 1578 log. aristotélicienne, gén. au plur. « procédés du raisonnement déductif, analyse » (La Boderie, L'Harmonie du monde, p. 46 ds Gdf. Compl. : La ou il [Aristote] enseigne des dernieres analytiques ou resolutions). B.− Adj. 1642 math. et philos. « qui suit la méthode de l'analyse, qui tient de l'analyse » (Descartes, Réponses 2esObject., Méditations, Œuvres Philos., éd. F. Alquié, II, 583 : Pour moi, j'ai suivi seulement la voie analytique dans mes Méditations, par ce qu'elle me semble être la plus vraie, et la plus propre pour enseigner); d'où les emplois partic. a) 1751 chim. « qui procède selon l'analyse chimique » (Encyclop. t. 1, p. 403 : Par cette voie analytique, on peut procéder des substances composées à leurs élémens); b) 1835 se dit d'un esprit porté à l'analyse (Ac. : Avoir l'esprit analytique, Posséder le genre de faculté qui fait que l'on procède facilement par la voie de l'analyse). A le subst. est empr. au lat. analytice, subst. fém., attesté au même sens chez Boèce (Diff., Top., ds TLL s.v., 16, 40) transcription du gr. α ̓ ν α λ υ τ ι κ η ́ encore attesté ds un texte lat. du ixes. (Epistolae variorum, collectio III, 15 p. 162, 23 ds Mittellat. W. s.v., 614, 43 : divina in omnia processio α ̓ ν α λ υ τ ι κ η ́ dicitur, hoc est resolutio); B l'adj. est empr. au lat. analyticus, attesté au premier sens dep. Boèce (Herm., sec. 1, p. 4, 1 ds TLL s.v., 16, 42 : priores postremosque analyticos), qui est un empr. au gr. α ̓ ν α λ υ τ ι κ ο ́ ς attesté au même sens dep. Aristote (Morale à Nicomaque, 3, 5 ds Bailly). Analyticité, 1964, supra.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 320. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 284, b) 468; xxes. : a) 402, b) 625.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Battro 1966. − Chamb. 1970. − Dagn. 1965. − Divin. 1964. − Duval 1959. − Éd. 1913. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Franck 1875. − Goblot 1920. − Julia 1964. − Lal. 1968. − Lar. comm. 1930. − Lav. Diffic. 1846. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Miq 1967 (s.v. analyse).Piéron 1963. − Springh. 1962. − Uv.-Chapman 1956. − Vachek 1960. − Voyenne 1967.