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ANALYSER, verbe trans.
I.− Emploi trans. [L'obj. désigne une chose concr. ou abstr.]
A.− Faire une analyse de quelque chose; décomposer un tout en ses éléments de manière à le définir, le classer, le comprendre, etc. :
1. Ah! Mistress Henley se meurt du dégoût de la vie, de vains efforts pour s'attacher à toutes les idées douces, repoussés par tous les sentiments froids. Son malheur est analysé avec une finesse d'esprit et de cœur étonnante. Mais aujourd'hui tout est si fort, si violent, si terrible qu'on n'appelle douleur que les tourments de la roue. G. de Staël, Lettres diverses,1793, p. 482.
2. Mais puisque l'histoire nous a laissé ignorer par quelle étonnante suite d'idées, les hommes, vivant de tous temps sous des monarchies, trouvèrent les principes républicains; disons que quelques oppressions réelles, beaucoup d'imaginaires, la lassitude des choses anciennes et l'amour des nouvelles, des chances et des hasards, par qui tout arrive; enfin cette nécessité qu'on appelle la force des choses, produisirent les républiques, sans qu'on sût d'abord distinctement ce que c'étoit : et, l'effet ayant dans la suite fait analyser la cause, les philosophes se hâtèrent d'écrire des principes. F.-R. de Chateaubriand, Essai sur les Révolutions, t. 1, 1797, p. 50.
3. − On est si volé! répondit Jean. − Ah! certainement, si vous achetez aux voyageurs de hasard qui font les petits marchés de campagne... Sur chaque marché, il faudrait un chimiste expert, chargé d'analyser ces engrais chimiques, qu'il est si difficile d'avoir purs de toute fraude... É. Zola, La Terre,1887, p. 405.
4. L'homme partout où il connaît, unit en lui des choses différentes. J'ai indiqué dans ces pages préliminaires une connaissance hors de nous entre les choses elles-mêmes selon les rapports qu'elles nourrissent. Analysant le mot, j'y ai trouvé des idées d'assemblage et de production, de forme et de mouvement. P. Claudel, Art poétique,1907, p. 159.
5. Elle s'efforçait patiemment à un premier examen de conscience. Ainsi qu'elle faisait toujours aux heures d'épreuves, elle s'appliquait à analyser sa douleur, à en circonscrire les contours, à en faire, pour ainsi dire, une chose définie qui se puisse détacher, qui se puisse offrir à Dieu. Tout ce qui n'est pas offert est perdu... R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, pp. 665-666.
6. Que le surplus d'entreprise, catégorie comptable, obtenue par différence, permette de ne pas nommer le profit, ne dispense évidemment pas d'analyser économiquement ce revenu. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 630.
DOCUM. Faire l'extrait, le résumé d'un document après l'avoir soumis à une analyse.
GRAMM. Faire une analyse grammaticale ou logique.
B.− Emploi abs. Procéder par voie d'analyse :
7. Car il ne s'agissait pas de voir et de rire; ne fallait-il pas analyser, abstraire et classer? Classer, pour pouvoir codifier! H. de Balzac, Théorie de la démarche,1833, p. 626.
PSYCHOTHÉRAPIE. Étudier par des méthodes spécifiques, en particulier celles de la psychanalyse, les conflits profonds de la personnalité en vue d'une meilleure intégration à la société.
II.− Emploi pronom.
A.− Pronom. passif. [Le suj. désigne une chose] Être analysé :
8. Là s'éventraient les affaires de banque et de commerce, s'analysaient les entreprises et s'arrachaient les prélèvements de la banque sur tous les bénéfices des industries jugées profitables. H. de Balzac, César Birotteau,1837, p. 271.
9. « La poésie de Verlaine est pour ainsi dire la musique même; elle se sent, elle ne s'analyse pas. » A. Thibaudet, Réflexions sur la littérature,1936, p. 16.
B.− [Le suj. désigne une pers.] S'étudier soi-même, étudier ses sentiments, leurs causes... :
10. Le goût que les Allemands manifestent pour le genre naïf, et dont j'ai déjà eu l'occasion de parler, semble en contradiction avec leur penchant pour la métaphysique, penchant qui naît du besoin de se connoître et de s'analyser soi-même : cependant c'est aussi à l'influence d'un système qu'il faut rapporter ce goût pour le naïf; car il y a de la philosophie dans tout en Allemagne, même dans l'imagination. G. de Staël, De l'Allemagne,t. 4, 1810, pp. 220-221.
11. D'un jeune homme on ne peut quasi rien dire, rien savoir; il ne vaut que par la force du mouvement indéterminé qui l'anime. Lui-même, qu'il se garde de trop s'examiner, de s'analyser : il se paralyserait, verrait ses imperfections, s'embarrasserait pour agir et dessécherait cette énergie qui est son vrai, son seul trésor. Acceptons d'ignorer. M. Barrès, Mes cahiers,t. 10, 3 avr.-août 1913, p. 157.
PSYCHOTHÉRAPIE. Étudier ses conflits profonds sous la conduite d'un psychothérapeute en vue d'une meilleure intégration à la société.
Prononc. : [analize], j'analyse [ʒanali:z]. Enq. : /analiz/. Conjug. parler.
Étymol. ET HIST. − a) 1698 lang. sc. sens phys. « décomposer » (Tournefort, Hist. des plantes, t. 2, p. 422, édit. 1725 ds R. Hist. litt. Fr. : Les fleurs de cette plante analysées donnent plusieurs liqueurs acides); b) 1725 emploi mor. « faire l'analyse pour comprendre » (Mém. de Trév., juin 1725 ds Trév. 1752 : Il faut analyser toutes choses, & ne pas juger du fond d'une dispute par la chaleur des esprits & par le ton de la voix des contendans). Dér. de analyse*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1387. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 638, b) 1 293; xxes. : a) 2 323, b) 2 402.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bénac 1956. − Caput 1969. − Dagn. 1965. − Dup. 1961. − Éd. 1913. − Laf. Suppl. 1878. − Lav. Diffic. 1846. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 108. − Miq. 1967 (s.v. analyse).Nysten 1814-20. − Rolland-Coul. 1969.