| ANAL, ALE, AUX, adj. et subst. I.− Emploi adj. A.− ANAT. Qui a rapport, qui appartient à l'anus. Ouverture anale, région anale (Lar. 19e), veines anales (Lar. 19e, Littré), fonctions anales (Ac. t. 1 1932) : 1. ... les particules alimentaires (...) sont éliminées après digestion par l'orifice anal...
Brumpt, Précis de parasitologie,1910, p. 148. 2. Les nerfs périphériques, (...) occasionnent le prurit nasal et surtout anal...
Brumpt, Précis de parasitologie,1910p. 202. 3. Ce conduit peut avoir deux orifices, l'un sur la peau, et l'autre dans une cavité ou dans un conduit. (fistule anale, fistule salivaire).
E. Garcin, Guide vétérinaire,1944, p. 32. − Dans un cont. très fam. Pourtour anal : 4. Louis XIV lui au moins, qu'on se souvienne, s'en foutait à tout rompre du bon peuple. Quand à Louis XV, du même. Il s'en barbouillait le pourtour anal. On ne vivait pas bien en ce temps-là, certes, les pauvres n'ont jamais bien vécu, mais on ne mettait pas à les étriper l'entêtement et l'acharnement qu'on trouve à nos tyrans d'aujourd'hui.
L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 86. − Spéc., dans différents domaines connexes 1. CHIR. Dilatateur anal, spéculum anal (Collin, Catalogue d'instruments de chirurgie, 1935). 2. ICHTYOL. Nageoire anale : 5. La position de l'anus, dans les poissons, varie avec celle des nageoires ventrales. Elle est généralement bien indiquée par la nageoire dite anale, au-devant de laquelle cet orifice est toujours percé.
G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 3, 1805, p. 550. 6. On sait ce qu'est le goujon. Un menu poisson de 3 à 15 centimètres de longueur, de la famille des cyprinoïdes. Il a le corps étroit, le dos arrondi, d'un bleu noirâtre, les flancs ocellés de brun, et il porte des nageoires dorsales et anales courtes, sans épines.
J. de Pesquidoux, Chez nous,t. 2, 1923, p. 232. 3. MÉD. VÉTÉR. Glandes anales : 7. Glandes anales. Ce sont des vésicules globuleuses ou pyriformes, dont les parois séparent une matière épaisse de diverse couleur et nature, suivant les espèces, ordinairement jaune et brune, et dont l'odeur varie beaucoup. Cette matière transsude dans la cavité de la vésicule et la remplit; elle ne peut en sortir que par une ouverture percée à la marge de l'anus.
G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 5, 1805, p. 255. 4. ZOOL. [Chez les insectes] Nervures anales. ,,Ordinairement au nombre de cinq; variables, peuvent manquer entièrement ou partiellement sur les ailes dont l'aire anale est réduite; au contraire, si la région anale est bien développée, une ou plusieurs nervures anales peuvent se ramifier.`` (Séguy 1967). B.− MUS. Anche anale : 8. L'anche anale est de tout point comparable à l'anche lippale : c'est un sphincter formé de fibres striées, limitant une boutonnière antéro-postérieure, et que l'on peut contracter volontairement.
H. Bouasse, Instruments à vent,1930, p. 183. C.− PSYCHANAL. et CARACTÉROL. 1. Stade (ou phase) anal(e), sadique-anal. ,,Dans la terminologie de Freud, c'est la deuxième étape d'organisation des pulsions instinctuelles, se caractérisant par une polarisation pulsionnelle sur la zone excrétoire.`` (Moor 1966) : 9. ... [les pulsions sadiques] sont bien plus marquées dans la deuxième phase, celle que nous appelons sadique-anale parce qu'alors la satisfaction est recherchée dans l'agression et dans la fonction excrémentielle.
S. Freud, Abrégé de psychanalyse,trad. A. Bermann, 1949, p. 14. 10. ... il postula une composante érotique attachée à certaines régions du corps, nommées zones érogènes, et conçut l'évolution pré-génitale comme le déplacement de la libido de la bouche (stade oral) à l'anus (stade anal) et au pénis, ou au clitoris (stade phallique). Après une période de latence l'adolescent aborderait le stade génital.
Hist. de la science, Les Sciences de l'homme, 1957, pp. 1697-1698. 2. Caractère anal. ,,Décrit par les psychanalystes, il est fait de parcimonie, d'obstination, de méfiance, du goût de l'ordre et de la propreté, d'un sens aigu de la justice.`` (Moor 1966). 3. Complexe anal : 11. Il semble plutôt qu'il obéisse à une secrète complaisance. Le détail grossier, voire scatologique, abonde. À son propos, on a pu évoquer ce que le vocabulaire moderne, qui n'est plus celui de Diafoirus, appelle avec gravité le « complexe anal ».
R. Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 323. II.− Emploi subst., PSYCHANAL. et CARACTÉROL. Sujet présentant le caractère anal (cf. supra I C 2) : 12. Berliac le regarda [Lucien] avec profondeur et lui dit : « Je m'en doutais, tu es un anal » et il lui expliqua le rapport freudien : fèces = or et la théorie freudienne de l'avarice.
J.-P. Sartre, Le Mur,1939, p. 167. Prononc. − 1. Forme phon. : [anal], plur. [-o]. 2. Homon. : annales subst. fém. plur., anal adj. Étymol. ET HIST.
I.− Adj. 1. Anat. « qui appartient à l'anus » 1805 glandes anales (G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, p. 255); d'où emploi spéc. 1805 ichtyol. nageoire anale (G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, p. 550); 1967 zool. (Séguy); p. ext. 2. psychanal. 1946 comportement anal (E. Mounier, Traité du caractère, p. 144); 1949 stade anal. supra; 1955 caractère anal (R. Huyghe, supra); 3. p. anal. avec 1 mus. 1930 anche anale (H. Bouasse, Instruments à vent, II, p. 183).
II.− Subst. 1939 psychanal., supra.
Dér. de anus* étymol. 1; suff. -al*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 17. BBG. − Bastin 1970. − Bél. 1957. − Bertr.-Lapie 1970. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Foi t. 1 1968. − Höfler (M.). Une Source négligée de Landais et des compléments au Dictionnaire de l'Académie française. Fr. mod. 1969, t. 37, p. 36. − Lafon 1969. − Littré-Robin 1865. − March. 1970. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Moor 1966. − Mucch. Psychol. 1969. − Nysten 1824. − Pollet 1970. − Privat-Foc. 1870. − Psychol. 1969. − Séguy 1967. − Sexol. 1970. |