| ANAGLYPHE, ANAGLYPTE, subst. masc. A.− ANTIQUITÉ 1. SCULPT. ,,Nom que donnaient les Anciens à tous les ouvrages ciselés, taillés ou relevés en bosse, aux camées et autres œuvres en relief.`` (Bach.-Dez. 1882). Anton. diaglyphe : 1. ... les Chrétiens ont habité et utilisé les temples de Philæ. Ils ont couvert les murailles d'un enduit de limon et de chaux, et, bien plus, ils ont martelé la plupart des anaglyphes qui décoraient les parois extérieures. Ils étaient iconoclastes. Partout où les sculptures étaient placées assez bas pour être atteintes facilement, ils ont indistinctement brisé les rois et les dieux à tête humaine et à tête d'animaux...
M. Du Camp, Le Nil, Égypte et Nubie,1854, p. 176. − P. ext. Dessin gravé au burin. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. 2. ,,Hiéroglyphe transposé ou transformé. Les Égyptiens se servaient d'anaglyphes pour écrire les louanges de leurs rois, dans leurs fables théologiques.`` (Ac. Compl. 1842). Rem. Repris par Lar. 19equi ajoute : ,,dans ce dernier sens, on dit aussi anaglypte``. B.− PHOT. ,,Ensemble de deux dessins de couleurs différentes qui donne l'impression d'une figure unique en relief lorsqu'on l'examine à l'aide de lunettes spéciales comportant deux verres de couleurs différentes correspondant à celles des dessins.`` (Uv.-Chapman 1956); images de même origine et de même effet, utilisées par le cinéma : 2. En relief par les Anaglyphes (principe du cinéma en relief), Fontainebleau, Versailles, etc.
Magasins du Bon Marché, Catalogue de jouets,1936. C.− SC. NATURELLES 1. BOT. ,,Genre de plantes de la famille des composées, tribu des astéroïdes, originaires du Cap de Bonne-Espérance.`` (Lar. 19e). 2. ENTOMOL. ,,Genre de coléoptères longicornes, famille des cérambycidés, (...) dont les élytres sont couvertes de dessins serrés.`` (Nouv. Lar. ill.). Rem. Emplois attestés également ds Besch. 1845. Prononc. ET ORTH. : [anaglif]. Lar. encyclop. écrit : anaglyphe ou anaglypte. Cf. aussi Ac. Compl. 1842, Littré, DG (transcription : à-nàglipt'), Ac. t. 1 1932, Rob. Besch. 1845 réserve la forme anaglyphe au terme de bot. et la forme anaglypte au terme d'entom. (cf. aussi Lar. 19e). Guérin 1892 précise, s.v. anaglypte : ,,synonyme de anaglyphe``. Étymol. ET HIST. − 1. 1495 anaglife « ouvrage en relief » (J. de Vignay, Mireoir Historial, 3, 77 ds Quem. t. 1 1959 : Et a la joincture des tables ilz firent anaglifes), attest. isolée; 1771 (Trév. : Anaglyphe ou Anaglypte); 2. 1751 anat. (Encyclop. t. 1, p. 397 : Anaglyphe. Nom qu'Herophile donnoit à une portion du quatrième ventricule du cerveau, & que les Anatomistes modernes appellent calamus scriptorius); 3. 1894 phys. « image obtenue par un procédé stéréoscopique » (Année scient. [éd. 1895], p. 63 ds Fr. mod., t. 37, p. 347 : M. Davanne a présenté à la société d'encouragement [...] ces images un peu bizarres auxquelles on a donné le nom d'anaglyphes. Elles [...] donnent le sentiment du relief stéréoscopique).
Anaglyphe est empr. au lat. chrét. anaglyphus attesté comme adj. au sens de « ciselé, en relief » dep. Saint Jérôme dans la Vulgate (III Rois, VI, 32 : et sculpsit in eis picturam cherubim, et palmarum species, et anaglypha valde prominentia) et comme subst. au sens de « ciselures, bas-relief » dep. Isidore (Orig., 20, 4, 8 ds TLL s.v., 14, 77 : anaglypha, quod superius sint sculpta. Graeci enim α
́
ν
ω sursum, γ
λ
υ
φ
η
ν sculpturam dicunt, id est sursum sculpta), empr. au gr. α
̓
ν
α
γ
λ
υ
φ
η
́ « ciselure en relief », attesté chez Strabon (806 ds Bailly). Anaglypte est empr. au lat. anaglypta, forme subst. neutre plur. de l'adj. anaglyptus (gr. α
̓
ν
α
́
γ
λ
υ
π
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ο
ς), attesté au sens 1 dep. Pline (Hist. Nat., 33, 139 ds TLL s.v., 15, 1). STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Cham. 1969. − Comte-Pern. 1963. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Piéron 1963. − Uv.-Chapman 1956. |