| AMODIER1, verbe trans. DR. Donner à ferme (un bien foncier, une exploitation rurale) moyennant une redevance périodique en nature ou en argent. Synon. affermer.Terre amodiée à qqn, lots amodiés : 1. Le droit de pêche dans les fleuves, rivières et canaux spécifiés dans les deux premiers paragraphes de l'article 1erde la loi du 15 avril 1829 ne peut être exercé que par ceux auxquels il a été amodié...
Code de la pêche fluviale,1875, p. 88. 2. Le port charbonnier (bassin 1 et 2) est actuellement en grande partie aménagé, au moins en ce qui concerne le premier bassin loué pour la majeure part aux sociétés Châtel et Dolfuss, charbon toufflin et anthracites du nord. Le second bassin a été amodié à un concessionnaire qui doit l'aménager.
La Navigation intérieure en France, 2, Le Matériel et les ports, 1952, p. 60. − [Avec un compl. prép. à indiquant la nature et le montant de la redevance] Amodier sa terre à [pour, Ac. t. 1 1932] tant de blé, à tant d'argent (Ac. 1835-1932). − P. ext., MINES. Cf. amodiation B. DÉR. Amodiable, adj.Qu'on peut amodier (signalé seulement ds Ac. t. 1 1932, puis par Rob. et Quillet 1965).Terre amodiable (Rob.), ferme amodiable (Quillet 1965). Étymol. ET HIST. − 1283 dr. médiév. « affermer moyennant une redevance de certaine quantité de muids de grain » (Beaumanoir ds DG); 1580 pronom. (Reconn. des droits seign. de Clairvaux, A. Jura, Prost, p. 65 ds Gdf. Compl. : Et s'admodie annuellement led. droictde lad. closture au proffict de mond. seigneur entre les fermiers de lad. seigneurie).
Empr. au lat. médiév. admodiare « affermer moyennant une redevance en nature » (Charta ann. 1224 in Tabulario Lehunensi char. 80 ds Du Cange s.v. admodiare2: Admodiaverunt nobis quidquid habebant in molendinis de Ponte, tam in blado, quam in farina [...] per 4. modios bladi), dér. du lat. modius « boisseau, muid (de blé) ».
− Amodiable, 1932 (Ac.). BBG. − Bél. 1957. − Mots rares 1965. − N (L.). Termes employés à contre-sens. Fr. mod. 1948, t. 16, p. 252. |