| AMISSIBLE, adj. DR., THÉOL. Qui peut être perdu. Droit amissible, grâce amissible (Ac. t. 1 1932) : 1. Il [l'homme] comprend profondément qu'il n'y a rien d'inutile et d'amissible dans ce monde, rien qui ne vienne... et qui ne conduise à quelque chose.
V. Hugo, Napoléon le petit,1852, p. 169. 2. ... la théologie catholique considère que l'homme sorti des mains du Créateur possédait, outre sa perfection naturelle, une perfection surnaturelle, amissible et relative qui permettait à l'homme de trouver sa béatitude en Dieu.
Philosophie, Religion, 1957, p. 4003. DÉR. Amissibilité, subst. fém.État, qualité de ce qui est amissible; l'amissibilité [...] de la vocation de la grâce (cf. H. Bremond, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 4, 1920, p. 411). Prononc. : [amisibl̥]. Passy 1914 attribue à la voyelle de syllabe finale une demi-longueur. − Dér. Amissibilité. Dernière transcription ds DG : à-mi-si-bi-li-té. Étymol. ET HIST. − a) 1704 théol. (Trév. : Amissible. Qui peut se perdre. Quod amitti potest. Il n'est en usage que parmi les théologiens, qui disputent entre eux si la grâce est amissible ou inamissible); b) 1845 jurispr. (Besch.).
Empr. au lat. chrét. amissibilis; à l'emploi a dep. St Augustin, Trin. 5, 4, 5 ds TLL s.v., 1917, 23 : nihil ... accidens in deo, quia nihil mutabile aut amissibilis; l'emploi b ne semble pas attesté en lat.
− Amissibilité, a) xviies. théol. « qualité de ce qui est admissible » (Bossuet ds Trév. 1752 : Les Calvinistes de France, même ceux qu'on détenoit en prison pour leur Religion, professoient contre leur croyance la nécessité du baptème, l'amissibilité de la justice, l'incertitude de la prédestination...); b) 1845 jurispr. (Besch. : Amissibilité. État de ce qui est amissible). STAT. − Fréq. abs. litt. : Amissibilité. 1. BBG. − Bél. 1957 (et s.v. amissibilité). − Boiss.8(s.v. amissibilité). − Fér. 1768 (s.v. amissibilité). − Prév. 1755. |