| AMIDONNER, verbe trans. I.− Imprégner, apprêter avec de l'amidon. Amidonner un col, du linge. Synon. empeser : 1. Elle ne brûlait pas les pièces, ne les déchirait pas comme tant d'autres, n'arrachait pas les boutons avec le fer; seulement elle mettait trop de bleu et amidonnait trop les devants de chemise.
É. Zola, L'Assommoir,1877, p. 538. − Par métaph. : 2. C'est un Tartuffe qui, tout en mettant des roses
Pompons sur les autels des Madones moroses,
Tout en faisant chanter à des enfants de chœur
Ces cantiques d'eau tiède où se baigne le cœur, Tout en amidonnant ces guimpes amoureuses
Qui serpentent au cœur sacré des Bienheureuses,
Tout en disant à voix basse son chapelet,
Tout en passant la main sur son petit collet,
Tout en parlant avec componction de l'âme,
N'en médite pas moins ma ruine, − l'infâme!
P. Verlaine, Poèmes saturniens,Caprices, jésuitisme, 1866, p. 75. II.− Emploi pronom., vieilli. S'amidonner.Être amidonné; se poudrer (Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Littré). DÉR. Amidonnage, subst. masc.Action d'amidonner le linge (attesté depuis Littré ds la plupart des dict. généraux). Prononc. ET ORTH. : [amidɔne], j'amidonne [ʒamidɔn]. Gattel 1841 écrit amidoner. − Dér. Amidonnage : [amidɔna:ʒ]. Étymol. ET HIST. − 1581 « imprégner d'amidon » (Cabinet du roy de Fr., p. 64 ds Gdf. Compl. : Pour entretenir l'empoix blanc de leurs chemises, les amidonner de ris).
Dér. de amidon*; dés. -er.
− Amidonnage, 1877 (Littré). STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Bél. 1957 (et s.v. amidonnage). − Caput 1969. − Hanse 1949. − Lar. mén. 1926. − Littré-Robin 1865 (s.v. amidonnage). − Rey-Cottez 1968, t. 36, p. 332. − Thomas 1956. |