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AMBON, subst. masc.
A.− ARCHIT. ECCL. Sorte de chaire ou tribune, ordinairement en pierre ou en marbre, placée à l'entrée du chœur des basiliques chrétiennes et des cathédrales et à laquelle on accède par des marches pour y faire certaines lectures publiques ou liturgiques, notamment l'épître et l'évangile, ainsi que la prédication :
1. Après ce cantique, les fidèles prièrent en silence; ensuite l'évêque prononça l'oraison des vœux réunis des fidèles. Le lecteur monta à l'ambon, et choisit dans l'Ancien et le Nouveau Testament les textes qui se rapportoient davantage à la double fête que l'on célébroit. F.-R. de Chateaubriand, Les Martyrs,t. 2, 1810, pp. 199-200.
2. Deux meubles importants étaient placés dans le chœur des basiliques : on les nommait ambons, ambones; ils servaient, l'un aux lectures, l'autre aux prédications. A. Lenoir, Architecture monastique,t. 1, 1852, p. 189.
3. L'autre échafaud était une sorte d'ambon, où monta le docteur qui devait prêcher Jeanne... A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 358.
4. Le sermon se fait à l'église, où le prêtre parle soit devant le prône, qui est la grille séparant le chœur de la nef, soit du haut de l'ambon, qui est une tribune élevée à l'entrée du chœur. E. Faral, La Vie quotidienne au temps de saint Louis,1942, p. 224.
Rem. 1. Au terme d'une évolution architecturale, l'ambon s'est souvent transformé en jubé. Certains dict. du xixes. (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Ac. 1878) définissent l'ambon comme tel. 2. Selon Foi t. 1 1968, ambon désigne aujourd'hui le pupitre placé face aux fidèles et depuis lequel on fait certaines lectures liturgiques ainsi que la prédication.
B.− Vx. Bord, saillie.
ANAT. Bord cartilagineux entourant la cavité de certains os.
Rem. 1. Attesté ds Besch. 1845 (vx et hors d'usage), ainsi que ds Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Boiss.82. Besch. 1845, cite également comme vx et hors d'usage un emploi en mar. : ,,Bordage de chêne posé sur le pont d'un vaisseau``; attesté également ds Boiss.8.
Prononc. ET ORTH. : [ɑ ̃bɔ ̃]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la 1resyllabe du mot. − Rem. Besch. 1845 emploie comme vedette : ambon ou jubé. (Pour les noms donnés plus tard à l'ambon tels que : pupitre, lutrin, jubé, cf. Littré, Ac. 1878, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.).
Étymol. ET HIST. − 1740 liturg. (Trév. : Ambon. C'est une tribune qui étoit autrefois dans les Eglises et sur laquelle on montoit pour lire ou chanter certaines parties de l'Office divin et pour prêcher au peuple). Empr. du gr. byz. α ́ μ β ω ν « chaire » (gr. class. « bordure, protubérance ») titre d'un poème de Paul Silentiaire, poète chrét. du mil. vies. ds Bailly. Α μ β ω ν attesté également en 1130 chez Theophane Cerameus, Homilia 4 ds Du Cange. Mot techn. d'étymol. obscure peut-être issu de α ̓ ν α β α ι ́ ν ω « monter » (Chantraine, Dict. étymol.); voir aussi Dom Cabrol, Dict. d'archéol. chrét. et de liturgie, t. 1, 1907, p. 1330.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 4.
BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Bach.-Dez. 1882. − Bar 1960. − Barb.-Cad. 1963. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Foi t. 1 1968. − Jossier 1881. − Marcel 1938. − Mots rares 1965. − Rey-Cottez 1968, t. 36, p. 330.