| AMÉNAGEMENT, subst. masc. A.− Action d'aménager, de rendre habitable (un lieu, une maison, une chambre, un navire) : 1. L'aménagement de l'appartement lui avait seul fait, disait-elle, louer la boutique et l'entresol qui communiquaient par un escalier caché dans le mur.
É. Zola, La Curée,1872, p. 369. − Au plur. Aménagements intérieurs. Ensemble des équipements destinés aux habitants d'une maison, aux passagers d'un navire, d'une voiture : 2. Les seules modifications permises concernent la boîte de vitesses, l'appareillage électrique, l'équipement des pneumatiques et les aménagements intérieurs.
Rallye automobile de Monte-Carlo, Le Monde, 19 janv. 1952, p. 7, col. 9. B.− Action d'aménager les ressources d'un lieu pour les rendre exploitables ou plus productives : 3. Puis, il laissa entendre qu'il étudiait un nouvel aménagement des prairies artificielles. Mais il faudrait d'immenses terrains.
É. Zola, Son Excellence Eugène Rougon,1876, p. 172. 4. Une coopération réglant les dates des actes de la vie agricole, fixant certains procédés d'exploitation, s'impose comme avantageuse à tous. La nécessité de s'unir pour l'aménagement des eaux, la construction de puits, l'entretien de certains travaux, l'accomodation d'un milieu favorable aux cultures, resserre la cohabitation.
P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 186. − DR. ,,Affectation d'une chose productive (mine, carrière, forêt, cours d'eau, terrain d'aviation) à une exploitation régulière.`` (Quillet 1965). Aménagement d'une forêt, réglementation des coupes en vue d'une exploitation optimale. − ÉCON. POL. Aménagement du territoire. Organisation, dans le cadre des régions et du territoire national, de la répartition des populations, de l'implantation des activités économiques, de l'affectation de crédits d'État pour parvenir aux objectifs définis par un plan. C.− P. ext. 1. Action d'adapter, modifier quelque chose de manière à le rendre plus adéquat; résultat de cette action : 5. Certes, nous avons affaire à un récit postérieur de plusieurs années au voyage, à une narration pleine d'aménagements et d'arrangements.
M.-J. Durry, Gérard de Nerval et le mythe,1956, p. 94. 6. Au sein du conseil, qui tenait une nouvelle séance, Maurice Thorez affirma soudain qu'il ne fallait point céder à une pression intolérable et que, moyennant quelques menus aménagements, les dispositions proposées par le ministre des finances et approuvées par le président devaient être entérinées.
Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,Le Salut, 1959, p. 278. − DR. Modification ou assouplissement apporté dans les modalités d'application d'une loi. Aménagement fiscal. − INFORM. ,,Ensemble d'opérations qui, dans un programme, ne contribuent pas directement à la solution du problème, mais à la bonne utilisation des organes du calculateur.`` (Baudhuin 1968). 2. Vx ou néol. Action de préparer, de mettre en place (une chose) : 7. ... cette large, cette noble route bien faite en serpent qui conduit graduellement jusque sur la plaine où l'on entre comme pour ainsi dire sans s'en apercevoir par l'aménagement, par le ménagement d'un admirable raccord.
Ch. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo,1910, p. 664. Prononc. : [amenaʒmɑ
̃]. Harrap's 1963 transcrit : amε-. Étymol. ET HIST. − 1. 1327 « action de construire, de réparer des bâtiments (à l'aide de bois) » empl. ds textes jur. (Arch. nat., JJ 64, fo436 vods Gdf. : Que les diz moines auront du bois as dites nonains a faire leur amesnagement en la maniere que en dit acort est contenu). − 1451 ibid.; d'où 1669 « action de pourvoir une maison de meubles, d'ustensiles » (Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., A. Basle pour J. Widehold d'apr. Few t. 6, no1, p. 193 b); devenu terme gén. ds Ac. t. 1 1932 : Aménagement. Action d'aménager et résultat de cette action. L'aménagement de cette usine est très bien entendu; 2. 1771 forêts (Trév. : Aménagement. Terme d'exploitation et de commerce des bois. C'est l'action de le débiter pour differens usages); 1804 id. « réglementation des coupes d'une forêt » (Code civil, art. 590 ds DG : Observer l'ordre et la quantité des coupes, conformément à l'aménagement).
Dér. de aménager* étymol. 2; suff. -ment1*. (L'indication du FEW : a. lorr. amenagement « règlement entre le propriétaire et les usagers, qui assigne à ceux-ci la jouissance spéciale d'une portion de forêt » dep. le xiiies. d'apr. Mém. Soc. archéol. lorraine, XXXIV, 352 est erronée : les chartes de 1261 Atton, 1317 Châtel, 1395 Fontenoy, constituent des « aménagements-règlements » mais ne portent pas trace de ce mot). STAT. − Fréq. abs. litt. : 165. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barber. 1969. − Baudhuin 1968. − Bél. 1957. − Birou 1966. − Blanche 1857. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Dupin-Lab. 1846. − Le Clère 1960. − Lemeunier 1969. − Mucch. Sc. soc. 1969. − Privat-Foc. 1870. − Pujol 1970. − Romeuf t. 1 1956. − Soé-Dup. 1906. − Suavet 1963. |