| ALVÉOLE, subst. masc. Cavité de petite dimension. A.− Domaines techn. 1. ANATOMIE a) Cavité maxillaire où s'implante la dent. Alvéole dentaire : 1. Dans les premiers mois du fœtus, les cloisons qui doivent séparer les alvéoles ne sont pas encore ossifiées, et ils représentent dans le squelette un sillon continu; petit à petit ces cloisons se forment, et ne laissent qu'une cavité pour chaque dent. Les alvéoles qui doivent contenir les dents les plus voisines du fond de la bouche n'étoient pas visibles d'abord. Ils ne se creusent dans les os que long-temps après.
G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 3, 1805, p. 114. b) P. ext. Vésicule terminale de la bronchiole. Alvéole pulmonaire : 2. Notre température a une tendance à s'élever dès que celle de l'atmosphère augmente, ou quand les échanges chimiques, pendant la fièvre, par exemple, deviennent plus actifs. Alors la circulation pulmonaire et les mouvements respiratoires s'accélèrent. Une plus grande quantité d'eau se vaporise dans les alvéoles pulmonaires.
A. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 254. 2. APIC., ENTOMOL. Cellule, généralement hexagonale, construite par certains insectes (notamment abeilles, guêpes) : 3. Les alvéoles sont généralement l'été des berceaux, l'hiver des réservoirs de pollen et de miel, un grenier d'abondance pour la république. Chacun de ces vases est clos et scellé de son couvercle de cire. Clôture religieusement respectée de tout le peuple, qui ne prend pour sa subsistance qu'à un seul rayon ouvert.
J. Michelet, L'Insecte,1857, p. 333. 3. BOT. Loge où s'insère un organe, dans certaines plantes : 4. Les colonnes, largement creusées par en bas de cannelures convexes, lisses et rondes au milieu, terminées par des chapiteaux qui figurent d'énormes boutons de lotus s'échappant de l'alvéole, fortes, trapues et comme indestructibles, se massent en plusieurs groupes, parmi lesquels grouillent les ménages des fellahs.
M. Du Camp, Le Nil, Égypte et Nubie,1854, p. 213. 4. GÉOL. Dépression à la surface de certaines roches : 5. Quelques oiseaux, réveillés subitement, s'envolaient en poussant de petits cris, et les fugitifs frémissaient quand une pierre, détachée de son alvéole, roulait avec bruit jusqu'au bas de la montagne.
J. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 3, 1868, p. 149. 5. TECHNOLOGIE a) ARTILL., vx. ,,Encastrement dans lequel sont fixées les ailettes de certains projectiles oblongs.`` (Littré). Rem. Attesté également ds Lar. 19eSuppl. 1878, Nouv. Lar. ill. et Guérin 1892. b) ÉLECTR. Pièce électrique qui reçoit une broche. Rem. Attesté ds Lar. encyclop., Quillet 1965. B.− P. anal. (surtout avec les accept. A 1, A 2), domaine littér. 1. Cavité où s'encastre une chose : 6. ...Marius n'eut qu'à forcer un peu un des barreaux de la grille décrépite qui vacillait dans son alvéole rouillé, à la manière des dents des vieilles gens.
V. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 214. 2. Excavation, réduit où se tient une personne : 7. Ah! Comme cet homme me tenait à sa merci, mieux, certes, que par son fameux « magnétisme » ... mes épaules étaient incrustées au creux du fauteuil comme l'âme du prisonnier dans l'alvéole de maçonnerie de la prison.
R. Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 73. Rem. Quoique Ac. le donne comme masc., alvéole est considéré comme fém. ds Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Dub. et par de nombreux auteurs. Prononc. : [alveɔl]. Étymol. ET HIST. − 1519 alveolle « petite cavité » (Guill. Michel, Géogr. de Virgile, 63 vo, éd. 1540 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 109 : Pour bien former les petites alveolles, Prendre convient escorces assez molles); spéc. a) xvies. anat. alveole « cavité où chaque dent est enchâssée » (Paré, IV, 2 ds Gdf. Compl. : Cavites appelees alveoles); b) 1690 apic. (Fur. : Alveole. qui se dit des trous qui se font dans les rayons ou gateaux des mouches à miel); c) 1690 bot. (ibid. : En botanique Alveole signifie ces petits trous ou creux où sont enchassez les bouts de certains fruits ou fleurs comme celuy des tuyaux des œüillets, du gland, des noisettes).
Empr. au lat. alveolus « petit baquet, petit panier » (Varron, Ling., 5, 54 ds TLL s.v., 1788, 63 : ibi inventi Romulus et Remus, quo aqua hiberna Tiberis eos detulerat in alveolo expositos). STAT. − Fréq. abs. litt. : 165. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Baulig 1956. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Biol. t. 1 1970. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Fér. 1768. − Hanse 1949. − Husson 1970. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Poignon 1967. − Prév. 1755. − Séguy 1967. − Siz. 1968. − Thomas 1956. |