| ALCHIMILLE, ALCHÉMILLE, subst. fém. BOT. Plante dicotylédone de la famille des Rosacées, herbacée, ,,à feuilles larges, palmées, rondes, plissées en mantelet, finement dentelées`` (E. Rolland, Flore populaire, t. 5, 1967, p. 266), réputée jadis comme vulnéraire, astringente, détersive, et dotée selon les alchimistes, entre autres propriétés, de celle de favoriser la transmutation des métaux vils en or. Rem. Syntagmes alchimille argentée, alchimille des champs ou perce pierre (Besch. 1845); alchimille vulgaire ,,Vulgairement appelé pied-de-lion, à cause de la forme de ses feuilles; les Anglais et les Hollandais la nomment manteau-des-dames, à cause de leur entrelacement.`` (Ibid.; cf. aussi Botanique, 1960, p. 1041, encyclopédie de la Pléiade). Prononc. ET ORTH. : [alkimij] ou [alʃimij]. Harrap's 1963 et Pt Rob. donnent la prononc. [-k-], Pt Lar. 1968 la prononc. [-ʃ-]. Pt Rob. écrit [ɑlkemij] (cf. infra la forme corresp. alchémie). Harrap's 1963 note une longueur pour le [i] de la syllabe finale. − Rem. Antérieurement à Passy 1914, seul Littré a une var. avec [k]. Le mot connaît, par ordre de fréq., les formes suiv. : alchimille, alchémille, alchimilla. Étymol. ET HIST. − 1572 bot. « plante rosacée dite pied de lion » (Peletier du Mans, La Savoie, III, 472 ds Bulletin de l'Institut genevois, t. 36, pp. 344-45 : Et cellela, qui les lieus molz retreint, Dite Alquimile); au xviies., Cotgr. 1611 seulement; réintrod. ds Trév. 1752 Suppl.
Empr. au lat. médiév. alchimilla, attesté ds Du Cange et Diefenbach, Gloss. lat.-germanicum mediae et infimae aetatis, Francfort, 1857, s.v. alchimilla (avec renvoi à aconcilla) où est glosé : − b. all. catten-sagel au xves. (Glossaria saxonica) − lat. lactuca [laitue], (Vocab. theutonicus, anno 1482); passé dans l'esp. alchimilla (attesté par A. Laguna, 1555 ds Cor., s.v. alquimia). Alchemilla selon Mahn, Etym. Untersuch, 158, doit son nom au fait que les alchimistes croyaient à l'utilité de la rosée trouvée sur les feuilles de cette plante pour changer les métaux vils en or (d'où l'all. alkymisten Kraut). BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Prév. 1755. − Ritter (E.). Les Quatre dictionnaires français. Remarques lexicographiques. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 343-344. − Rolland (E.). Flore populaire ou Histoire naturelle des plantes dans leurs rapports avec la linguistique et le folklore. 5. Paris, 1967, p. 266. |