| ALCATRAZ(E),(ALCATRAZ, ALCATRAZE) subst. masc. ORNITH., vx, inus. ,,Nom donné par les voyageurs à plusieurs oiseaux des mers d'Amérique et des Indes, qui paraissent être des pélicans.`` (Ac. Compl. 1842) : Il connut toutes les bêtes merveilleuses, le rosmar, le râle-noir, le solendguse, les garagians semblables à des aigles de mer, les queues-de-jonc de l'île de Comore, les caper-calzes d'Écosse, les antenales qui vont par troupes, les alcatrazes grands comme des oies, ...
V. Hugo, Le Rhin,1842, p. 202. Rem. Attesté également ds Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892. Prononc. ET ORTH. − Seule transcription ds Land. 1834 : al-ka-trâze. Le mot connaît, par ordre de fréq. décroissante, les formes suiv. : alcatraz, alcatrax, alcatras, alcatrace, alcantraze. Étymol. ET HIST. − 1. 1575 « pélican d'Amérique », cité comme mot indien (F. de Belleforest, La Cosmographie universelle, II, col. 2105 ds Arv. 1963, p. 45 : Ils [les Mexicains et Américains du Sud] ont encor une sorte d'oiseau de mer que les Indiens appellent Alcatraz, qui est plus grand qu'une oye, et ayant son plumage partie gris, et partie iaune...); 1588 « id. » mot fr., plur. (Voy. et Conqu. du Cap. Ferdinand Courtois és Indes Occ., hist. trad. de l'esp. par Guill. le Breton, fo51 b ds König 1939, p. 12 : des Alcatraces de plumage divers, qui vivent de poisson); 2. 1610 « albatros » (Hist. de la navigation de Iean Hugues de Linscot Hollandois... nouuellement traduict en François, p. 224 ds Arv. 1963, p. 47 : Le 20. nous nous trouuasmes en la hauteur du 36. degre, et vismes de rechef l'eau verde, et quelque nombre d'oiseaux appellez Alcatrases [en ital. ds le texte], et beaucoup de Loups de mer, certains indices de la Coste d'Afrique).
1 est empr. à l'esp. alcatraz « sorte de pélican » (les deux plus anc. attest. fr. sont en effet tirées de trad. d'ouvrages esp.), attesté dep. 1386 (Ayala, Libro de la caza de las aves, Bibl. venat., p. 152, d'apr. Al. 1958, s.v.), lui-même empr. à l'ar. al gattās « sorte d'aigle de mer », l'ancienneté du mot esp. excluant une orig. amér.; 2 est empr. au port. alcatraz « albatros » (voir Le Grand Routier de mer de Jean Hugues de Linschot Hollandois... nouvellement trad. en François, 1619, p. 4 ds Arv. 1963, p. 47 : On y void [au Cap de Bonne-Espérance] aussi quelques autres Oiseaux gris que les Portugais appellent Alcatrases), attesté dep. 1526 (G. Vicente, Almocreves ds Obras, fo229 b ds Mach. t. 1 1967, s.v. : E pior o Adayam que canta como alcatraz), et empr. lui-même, avec chang. sém., à l'espagnol. BBG. − Boiss.8. (s.v. alcatraz). |