| ALATERNE, subst. masc. BOT. Arbrisseau d'ornement qui atteint quelquefois douze pieds de haut, dont les feuilles persistantes, rangées alternativement le long de ses branches sont d'un vert sombre, luisantes, ovales, légèrement dentelées sur les bords et d'une consistance assez ferme : 1. Les feuilles de l'alaterne ont été regardées comme détersives et astringentes et recommandées en gargarismes dans les inflammations de la bouche et de la gorge. (On n'en fait plus aucun usage).
Nysten1814-20. 2. Aujourd'hui, mon jardinier se promenant avec moi dans mon jardin, a tiré de sa poche une petite serpette, a entaillé le déodora et m'a dit : « vous savez, il est gelé, il est mort. » Et ainsi des lauriers, des alaternes, des fusains et à peu près de tout, avec le refrain : « c'est gelé, c'est mort! Voyez, le bois doit être blanc. »
E. et J. de Goncourt, Journal,janv. 1872, p. 862. 3. ... et les maquis, formés de chênes verts, de genévriers, d'arbousiers, de lentisques, d'alaternes, de bruyères, de lauriers-tins, de myrtes et de buis, que relient entre eux, les mêlant comme des cheveux, les clématites enlaçantes, les fougères monstrueuses, les chèvrefeuilles, les cystes, les romarins, les lavandes, les ronces mettaient sur le dos des côtes dont j'approchais une inextricable toison.
G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Histoire corse, 1881, pp. 44-45. Prononc. − 1. Forme phon. : [alatε
ʀn]. 2. Dér. et composés : alaternoïde. Étymol. ET HIST. − 1551 « sorte d'arbrisseau » (Cotereau, Trad. de Columelle, VII, 6 ds Hug. : Ce bestail ... ayme fort les petits arbres et lieux couverts de buissons, comme sont boschets et alaternes).
Empr. au lat. alaternus « nerprun », Plin., 16, 108 ds André Bot. 1956; cf. Colum., 7, 6, 1 ds TLL s.v. : alaternus cytisusque agrestis capris gaudio sunt. STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Brard 1838. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Prév. 1755. − Rolland (E.). Flore populaire ou Histoire naturelle des plantes dans leurs rapports avec la linguistique et le folklore. Paris, 1967, t. 4, p. 23. |