| AJOUP(P)A,(AJOUPA, AJOUPPA) subst. masc. Région., exotique. Hutte élevée sur des pieux et recouverte de branchages, de feuilles ou de jonc : 1. Je retournai à notre ajouppa, où, me couchant auprès des sauvages, je tombai bientôt dans un profond sommeil.
F.-R. de Chateaubriand, Essai sur les Révolutions, t. 2, 1797, p. 426. 2. La maisonnette blanche et les ajoupas de roseaux du Malgache s'apercevaient un peu plus loin, et à côté de nous la grande tour carrée de l'ancien château des Lombault dominait le paysage.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 4, 1855, pp. 397-398. Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Rob., Lar. Lang. fr. Prononc. : [aʒupa]. Étymol. ET HIST. − 1614 aioupaue « sorte de hutte » (C. d'Abbeville, Hist. de la Miss. des PP. Capucins à l'Isle de Maragnan, Paris, 1614, fo63 b ds König 1939, p. 11 : faisans des Aioupaues et petites cabanes); 1640 ajoupa « id. » (Bouton, Rel. de l'Etabl. des François depuis l'an 1635 en l'Isle de Martinique, Paris, 1640, p. 68, ibid. : On se sert des feuilles de ces palmistes ... pour couvrir les cases et ajoupas, ou apentis).
Empr. au tupi aiupaue « id. » (FEW t. 20, p. 56, s.v., König 1939, p. 11 et id. ds Z. fr. Spr. Lit. t. 54, p. 175; Fried. 1960, p. 46). STAT. − Fréq. abs. litt. : 1. BBG. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bouillet 1859. − Boiss.8. − Chesn. 1857. − Jourdain (É.). Le Vocabulaire du parler créole de la Martinique. Nouv. éd. Paris, 1956, p. 298. − Will. 1831. |