| AIRÉE, subst. fém. 1. Vx. [En parlant de froment, seigle, etc.] Quantité de gerbes qu'on met en une fois sur l'aire : 1. Six bœufs, conduits par un paysan armé d'un fouet à double lanière, foulent aux pieds une airée d'épis étalés; ...
M. Du Camp, Le Nil, Égypte et Nubie,1854, p. 199. − P. méton. Battage d'une airée : 2. C'est dans la matinée, sur le tard, après deux belles airées et en pelotant un gros sac de grains propres, que j'arrivais à mettre tout d'accord, à peu près.
J. Giono, Un de Baumugnes,1929, p. 77. 2. P. ext., BOULANGERIE. Quantité de pâte à pétrir et à découper étendue : 3. Opération très lente qui, pour chaque airée de pâte, exigeait 16 à 18 heures d'une gymnastique en place, horriblement fatigante.
M. Du Camp, Revue des Deux mondes,15 juin 1873, p. 783 (Littré). − Fig., dial. : 4. Travail accompli, mené à bonne fin. − V'là une fameuse airée de battue, c'est-à-dire v'là un travail continu mené à bonne fin.
P. Martellière, Glossaire du vendômois,1893, p. 11. Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1200 areie « emplacement où l'on bat le blé » (Li Sermon saint Bernart, éd. Foerster, 167, 15 ds T.-L. : areie [area]); 1394 aree « id. » (Arch. nat. JJ 146, pièce 113 ds Gdf. Compl. : Lequel Pierre avoit perdu deux solz ou environ, en une aree ou place ou l'en bat le blé). − 1530, Lefèvre d'Etaples ds Gdf.; 2. xiiies. « quantité de blé que l'on bat sur l'aire » emploi fig. battre une airée « repousser une attaque; venir à bout de qqc. » (Gaufrey, éd. Guessard et Chabaille, 272 ds T.-L. : Segnors, ... batue est cheste airee).
Dér. de aire* étymol. I 3; suff. -ée*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Canada 1930. − Prév. 1755. |