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AINS, conj.
Vx, très rare, uniquement dans la lang. littér. et par imitation de l'anc. lang. Mais :
1. Hélas! Déjà l'été décline sur ma tête, Et cette automne qui s'apprête Viendra bientôt sur moi, comme sur la forêt. Ains, de mes jeunes ans, ami, je n'ai regret; J. Moréas, Sylves,Æmilius, l'arbre laissé, 1896, p. 172.
Ains au contraire :
2. ... je n'ai plus eu à me plaindre du destin, ains au contraire à m'en louer. Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 2, 1836, p. 488.
Rem. L'emploi de cette conj. en fr. mod. est tout à fait artificiel; Moréas, p. ex., (contrairement à Stendhal) ne sait pas que ains en a. fr. ne s'emploie qu'apr. un énoncé négatif.
Prononc. ET ORTH. : [ε ̃:s]. Prononc. de s final soulignée par Kamm. 1964, p. 201 et Mart. Comment prononce 1913, p. 308. Var. orth. ainc, ainz (cf. Ac. Compl. 1842).
Étymol. ET HIST. − Mot d'a. fr. (du lat. *antius, comparatif de ante « avant »); qualifié de vieux dep. Fur. 1690, de burlesque dep. Trév. 1704; cf. av. 1696 (La Bruyère, De quelques usages, t. 2, p. 205 et suiv. ds Brunot t. 4, p. 232 : Ains a péri, la voyelle qui le commence, et si propre pour l'élision, n'a pu le sauver; il a cédé à un autre monosyllabe, et qui n'est au plus que son anagramme).
BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Darm. Vie 1932, p. 187. − Dupin-Lab. 1846. − Fér. 1768. − Ritter (E.). Les Quatre dictionnaires français. Remarques lexicographiques. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 342-343. − Skok (P.). Notes d'étymologie romane. Romania. 1924, t. 50, p. 196.