| AGONIQUE, adj. et subst. Néologisme A.− Emploi adj. Qui concerne l'agonie : 1. C'est un spectacle auquel on assiste souvent dans les hôpitaux : un drame agonique rendu tolérable par une silhouette de femme penchée et pleurante.
L. Daudet, Mes idées esthétiques,1939, p. 54. B.− Emploi subst. Celui, celle qui est à l'agonie : Stylistique − Ignoré des dict., rarement utilisé par les aut., agonique sert de dér. adj. à agonie; sous sa forme subst. il est un doublet, sans doute péj. et iron., de agonisant.2. À l'heure de la sieste, en passant, on pouvait percevoir écroulées dans l'ombre de leurs pavillons du boulevard Faidherbe, quelques blanches ci et là, épouses d'officiers, de colons, que le climat décollait bien davantage encore que les hommes, petites voix gracieusement hésitantes, sourires énormément indulgents, fardées sur toute leur pâleur comme de contentes agoniques.
L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 185. 3. Et puis aussi c'est exigeant un agonique. Agoniser ne suffit pas. Il faut jouir en même temps qu'on crève, avec les derniers hoquets faut jouir encore, tout en bas de la vie, avec de l'urée plein les artères. Ils pleurnichent encore parce qu'ils ne jouissent plus assez les mourants... Ils réclament... Ils protestent. C'est la comédie qui cherche à passer de la vie dans la mort même.
L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932p. 614. 4. C'est vrai que mon père ne dormait plus, qu'il prenait une mine d'agonique. Il arrivait si épuisé, qu'il chancelait dans tous les couloirs en transbordant son courrier d'un étage à l'autre... Il était aphone en plus, ...
L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 234. Étymol. ET HIST. − 1932, supra ex. 2 et 3.
Dér. de agonie*; suff. -ique*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 3. |