| AFFOURCHE, subst. fém. MARINE A. Action d'affourcher un navire. B. L'ensemble de l'ancre et du câble servant à affourcher un navire. On dit aussi ancre et câble d'affour : 1. Gilliatt courut aux guinderesses et fila du câble; puis, n'étant plus retenu par l'affourche, il saisit le croc de la panse et, s'appuyant aux roches, la poussa vers le goulet à quelques brasses au-delà de la durande, tout près du barrage.
V. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 316. − Le plus souvent employé dans les syntagmes suiv. : ♦ Ancre d'affourche. La seconde ancre spécialement utilisée pour affourcher un navire; elle est plus légère que celle des bossoirs* : 2. ... je pris le parti de mettre un câble et demi au nord, et de porter une seconde ancre au nord-ouest; par cette précaution j'avois deux grosses ancres qui travailloient ensemble dans les coups de vent; mon ancre d'affourche étoit mouillée au sud-est des deux premières, et ces 3 ancres étoient empenellées.
Kerguelen, Voyage dans les mers australes,1782, pp. 44-45. 3. Le navire avait quatre ancres, la grosse ancre, la seconde ancre qui est l'ancre travailleuse, working-anchor, et deux ancres d'affourche. Ces quatre ancres, mouillées avec des chaînes, étaient manœuvrées, selon les occasions, par le grand cabestan de poupe et le petit cabestan de proue. À cette époque, le guindoir à pompe n'avait pas encore remplacé l'effort intermittent de la barre d'anspect. N'ayant que deux ancres d'affourche, l'une à tribord, l'autre à bâbord, le navire ne pouvait affourcher en patte d'oie, ce qui le désarmait un peu devant certains vents.
V. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 102. ♦ Affourche en patte d'oie (cf. affourcher en patte d'oie) : 4. Gilliatt mouilla cette troisième ancre, en ayant soin de rattacher le câble à un grelin dont un bout était en ralingue à l'organeau de l'ancre, et dont l'autre bout se garnissait au guindoir de la panse. Il pratiqua de cette façon une sorte d'affourche en patte d'oie, bien plus forte que l'affourche à deux ancres. Ceci indiquait une vive préoccupation, et un redoublement de précautions.
V. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866p. 317. ♦ Câble d'affourche. ,,Il est proportionné à son ancre; il a moins de circonférence et est plus maniable.`` (Besch. 1845). ♦ Émérillon d'affourche. Anneau servant à empêcher les torsions de se produire dans la manœuvre des chaînes d'ancre : 5. La mise en place et le dégagement de l'émérillon d'affourche ainsi que l'affourchage en rivière, nécessitent des connaissances prévues aux règlements de marine.
Hartoy1944. Rem. Pour Land. 1834 ce mot est masc. Prononc. : [afuʀ
ʃ]. Étymol. ET HIST. − Fin xviies. « action d'affourcher un navire » d'où « l'ensemble de l'ancre et du câble servant à affourcher » (1678-1683, Guillet ds Jal 1848 s.v. affourcher : Affourcher est mouiller une seconde ancre après qu'on a mouillé la première [...]. Cette seconde ancre est amarrée à un grelin, et s'appelle Ancre d'affourche).
Déverbal de affourcher*. BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Will. 1831. |