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AFFILIATION, subst. fém.
A.− Adhésion ou association plus ou moins formelle d'une personne ou d'un groupe de personnes à une organisation, pour participer à ses activités ou bénéficier de ses avantages.
1. [L'associé est un individu]
a) Arch. [Association à un ordre relig.] :
1. François fut bientôt informé de la précieuse conquête que ses missionnaires avaient faite en la personne d'Élisabeth. Il apprit en même temps et son affiliation à son ordre, et son attachement pour sa personne, et les touchantes vertus par lesquelles elle édifiait et bénissait la Thuringe. Ch. de Montalembert, Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie,1836, p. 79.
b) [Adhésion à un club, à un parti politique] :
2. Il faut que le Parti [communiste] ait été bien confiant, ou bien mal renseigné, lorsqu'il a misé sur Gide! ... Quelle imprudence d'attacher tant de prix à l'affiliation d'un esprit aussi naturellement inapte à la conviction, toujours ailleurs que là où il semblait s'être fixé la veille! Je crains fort que, à la longue, et malgré son authentique bonne volonté, il ne déçoive un jour ses nouveaux amis. R. Martin du Gard, Notes sur André Gide,1951, p. 1404.
3. Le 23 déc. 1792, il fut décidé aux Jacobins qu'on substituerait le mot de fraternisation au mot d'affiliation. Les Sociétés affiliées devinrent des Sociétés « fraternisantes ». Aul., Jacob.,t. 4, pp. 614-615 (Brunot t. 9 1967, p. 669).
Spéc. ,,Réception d'un frère maçon dans une loge à laquelle jusque-là il n'avait point appartenu.`` (Besch. 1845).
ADMIN. [Adhésion aux assurances sociales] :
4. L'affiliation est la résultante de l'ensemble des circonstances qui entraînent le rattachement d'un assuré à une Caisse primaire de Sécurité Sociale et à une Caisse d'Allocation familiales déterminées. Dict. de la Sécurité Sociale, feuilles 5 à 9.
Péj. Affiliation à un complot (Ac. 1878-1932).
Rem. 1. Syntagmes : Affiliation au tiers-ordre, à la franc-maçonnerie, au parti communiste, au régime minier, aux assurances, à la sécurité sociale. 2. Sur les sens hist. du mot en dr. anc. (cf. étymol.) plusieurs de ces sens sont attestés dans les études hist. ou dans les dict. modernes.
2. [L'associé est un groupe constitué, une communauté] Association entre deux communautés, d'importance égale, ou entre inférieure et supérieure (celle-ci prenant alors le caractère de société-mère). Il y avait affiliation entre l'Académie française et celle de Marseille (Ac. 1835; 1798 : Il y a...). Il y a affiliation entre ces deux communautés religieuses, entre plusieurs loges de francs-maçons (Ac. 1835-1932).
Rem. ,,Le droit d'affiliation a été l'objet de graves discussions. Robespierre l'a défendu : « L'affiliation n'est autre chose que la relation d'une société légitime avec une autre société légitime, par laquelle elles conviennent de correspondre entre elles sur les objets de l'intérêt public ».`` (Ass. Nat., 29 sept. 1791, Buchez et Roux, t. 11, p. 455 ds Brunot t. 9 1967, p. 812).
B.− Au fig., rare, mystique. Rattachement à titre de fils spirituel, adhésion, communion :
5. Notre destinée bienheureuse est une communion parfaite de notre volonté à l'activité divine, une affiliation à ce conseil suprême, à cette conversation hors de la durée engagée entre les Trois Personnes. P. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 172.
6. Car dans cette affiliation aux catacombes, dans cette espèce d'aménagement souterrain, à quoi aussitôt après sa conversion il a reçu d'un ange passe et clef, il [le chrétien médiocre] n'a pas tardé à s'apercevoir que, comme l'hôte d'une prison, en proie secrètement à toutes sortes de grattements et d'alphabets entrecroisés, il était en correspondance de tous côtés avec une multitude d'invisibles, enrôlé dans une conspiration générale dont il n'a besoin de connaître ni le but, ni les moyens; elle a commencé avant lui et se continuera sans. P. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938p. 276.
Rem. gén. Dans tous les emplois, affiliation peut désigner tour à tour l'action d'affilier, l'état qui en résulte, et parfois l'ensemble des pers. phys. ou mor. associées.
Prononc. : [afiljasjɔ ̃]. Enq. : /afiliasiõ/.
Étymol. ET HIST. − xives. hist. « adoption » (voir étymol. de adopter) (Arbre des batailles, ch. CXLV ds Gdf. Compl. : Mais ma dame Jehanne [II de Naples] de son vivant elle estant de bonne et saine memoire fist la dicte affiliation); a) 1701 relig. (Fur. : Afiliation : [...] signifie la communication qu'un Ordre Religieux fait à quelque maison particulière, de tout ce que l'Ordre a de plus saint et de plus précieux); b) 1762, Ac. : Affiliation. Il se dit aujourd'hui en parlant d'une communauté qui en a affilié d'autres; c) 1834 « (en parlant d'une société, surtout secrète) action de s'attacher qqn comme membre » (Boiste : Affiliation... espèce d'adoption... d'un individu par une société secrète). Empr. au lat. jur. de basse époque affiliatio « adoption » (Gloss., éd. Götz IV, 303, 56 ds TLL s.v., 1216, 29).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 27.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Barr. 1967. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Cap. 1936. − Dup. 1961. − Dupin.-Lab. 1846. − Lacr. 1963. − Lafon 1963. − Marcel 1938. − Pol. 1868. − Prév. 1755.