Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ADULTÉRIN, INE, adj. et subst.
I.− Emploi adj.
A.− Au propre
1. [En parlant d'une pers.] Qui est né d'un adultère :
1. Samedi 30 décembre. Dumas dîne ce soir chez les de Nittis. Je suis fort étonné de sa science à propos des difficultés qu'un homme éprouve à laisser sa fortune à un fils adultérin, incestueux, naturel, et un peu surpris de la violence avec laquelle il s'élève contre les législateurs en disant : « Et ils croient cela éternel! » Mais tout à coup, je comprends cette science et cette fureur : le souvenir me revient que Dumas est un enfant naturel. E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1882, p. 216.
2. Et dans le troupeau je reconnaissais, (...) toutes les hypocrisies et toutes les audaces, (...) depuis les épouseurs de dots adultérins, (...) jusqu'à de Saint-Fenasse, qui tire aux courses les chevaux que lui fait monter son frère, ... J. Lorrain, Monsieur de Phocas,1901, p. 257.
Par métaph. :
3. Balzac, opprimé par un surcroît de théories, mettait en romans une politique, une psychologie, une métaphysique, et tous les enfants légitimes ou adultérins de la philosophie. H. Taine, Nouveaux essais de critique et d'histoire,1865, p. 93.
P. ext., AGRIC. [En parlant d'une plante] Variété adultérine. Plante provenant de l'ovule d'une espèce, fécondé par le pollen d'une autre. (Attesté ds La Châtre t. 1 1865, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e).
2. P. méton. Qui est de nature adultère :
4. Aussi le jour où s'étant levé de table à hauteur de la salade il força le secrétaire de sa mère et y découvrit une correspondance prouvant nettement sa filiation adultérine et descigalienne, il n'en fut pas autrement étonné. R. Queneau, Loin de Rueil,1944, pp. 34-35.
Rem. 1. Syntagmes fréq. : enfant(s) adultérin(e)(s) (É. Zola, Madeleine Férat, 1868, p. 52; etc.); commerce adultérin (Rob.). 2. Synon. a) L'enfant naturel est né d'un père et d'une mère non mariés, libres, appelé également simple bâtard, p. oppos. à bâtard adultérin. b) Le bâtard adultérin est né d'une pers. qui est mariée et d'une autre qui ne l'est pas. c) L'enfant adultérin est né de pers. engagées ailleurs par les liens du mariage. d) L'enfant incestueux est issu de pers. parentes ou alliées à un degré entraînant la prohibition du mariage.
B.− Au fig. Qui est le produit d'un mélange vicieux :
5. Les langues secondaires, les langues de nouvelle formation, sont bâtardes, adultérines et plagiaires. Ch. Nodier (Besch. 1845 et La Châtre, t. 1 1865).
II.− Emploi subst. (cf. supra I A). Les adultérins ne peuvent jamais être reconnus (Ac. 1835-1932) :
6. L'enfant né d'un commerce entre personnes libres de s'unir par un lien subséquent, est plutôt illégal qu'illégitime; mais l'enfant né de personnes séparément engagées dans le mariage, est adultérin, ou absolument illégitime, illégal, et contre la nature de la société domestique et publique : de là vient que le bâtard peut être reconnu par le pouvoir public, ou légitimé, et que l'adultérin ne peut pas l'être. L.-G.-A. de Bonald, Législation primitive,t. 2, 1802, p. 31.
Prononc. : [adylteʀ ε ̃], fém. [-in]. Enq. : /adylteʀẽ, -in/.
Étymol. ET HIST. − Ca 1327 « relatif à l'adultère, né d'un adultère » (J. de Vignay, Miroir historial, 19, 54 ds Quem. t. 1 1959 s.v. : A Pollence, des mariages adulterins). Empr. au lat. adulterinus (dep. Plaute, Bacchides, 266 ds TLL s.v., 881, 81 : adulterinum... esse symbolum).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 22.
BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Lav. Diffic. 1846.