| ACQUÉREUR, ÉRESSE, subst. A.− Celui qui acquiert, surtout des biens immeubles (cf. acquérir I A 1) : 1. Les acquéreurs des terres nouvelles ne paient au gouvernement ni droits ni redevances au-delà du prix de l'achat;...
J. de Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'État de New-York,t. 3, 1801, p. 156. 2. (1625). La garantie que le vendeur doit à l'acquéreur, a deux objets : le premier est la possession paisible de la chose vendue; le second, les défauts cachés de cette chose ou les vices redhibitoires.
Code civil,1804, p. 299. 3. Au moment de la rentrée des Bourbons en France, il [le père de mon ami Saluce] s'était mis en route pour venir y revendiquer sa patrie, son titre et la récompense de son exil (...) il était allé en Bretagne, il avait récupéré des bois non vendus et racheté à bas prix, d'un acquéreur qui ne se considérait que comme dépositaire, le vieux manoir de ses pères.
A. de Lamartine, Nouvelles Confidences,1851, p. 136. 4. La location des biens nationaux ne profite guère à l'État : il gagne encore moins à les aliéner. Aucun acquéreur n'est en mesure de payer comptant ce qu'il achète;...
E. About, La Grèce contemporaine,1854, pp. 311-312. 5. Tout ce monde venait murer la fameuse porte du corridor.
Cette porte, qui permettait aux Baillard de pénétrer librement dans l'église, c'était le dernier vestige des droits qu'ils avaient eus sur la paroisse et le pèlerinage. La murer, c'était clore définitivement leur vie passée. Ils ne pouvaient y consentir.
Quirin accourut devant l'autel, entouré des cinq sœurs. Il commença par exposer froidement, avec cette clarté d'homme de loi qui lui était naturelle, qu'[elles] (...) étaient légitimes propriétaires du couvent; qu'elles le tenaient de l'acquéresse, demoiselle L'Huillier, de Forcelles-sous-Gugney, communément dite la Noire Marie, et qu'elles s'opposaient, conformément à leur droit, à ce que la jouissance leur fût supprimée d'une servitude qui appartenait à leur immeuble.
M. Barrès, La Colline inspirée,1913, pp. 185-186. Rem. Le fém. acquéresse (ex. 5) n'est pas enregistré ds Ac. Il appartient à la lang. jur. Quoi qu'en dise Besch. 1845, acquéreuse semble totalement inusité : ,,Plusieurs lexicographes donnent le féminin acquéreuse L'Académie ne le met point. Cependant ce féminin est quelquefois nécessaire``. − Proverbe. Il y a plus de fous acquéreurs que de fous vendeurs. (Ac.). B.− Au fig., littér., rare. (Cf. acquérir I A 2) : 6. Les hommes éclairés de l'Allemagne se disputent avec vivacité le domaine des spéculations, et ne souffrent dans ce genre aucune entrave; mais ils abandonnent assez volontiers aux puissants de la terre tout le réel de la vie. « Ce réel, si dédaigné par eux, trouve pourtant des acquéreurs qui portent ensuite le trouble et la gêne dans l'empire de l'imagination. »
G. de Staël, De l'Allemagne,t. 1, 1810, p. 62. Rem. Les guillemets signalent une « Phrase supprimée par les censeurs ». (Note de Mmede Staël ajoutée sur l'épreuve de 1813.) 7. Passèrent devant nous, comme des ombres, différents chefs plus ou moins obscurs, acquéreurs depuis d'une certaine célébrité, MM. Cordova, Quesada et autres.
F.-R. de Chateaubriand, Congrès de Vérone,t. 1, 1838, p. 400. Prononc. : [akeʀ
œ:ʀ]. Étymol. ET HIST. − 1385 dr. « celui qui acquiert » (Cout. d'Anjou et du Maine, 1, 348, B-B ds R. Hist. litt. Fr., I, 488 : Et celuy acquereur deist : ,,Je ne vueil pas que vous l'aiez``).
Dér. de acquérir* « se procurer (obj. inanimé) »; suff. -eur*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 249. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 757, b) 246; xxes. : a) 254, b) 127. BBG. − Bailly (R.) 1969. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bruant 1901. − Cap. 1936. − Éd. 1913. − Fér. 1768. − Hanse 1949. − Lacr. 1963. − Lav. Diffic. 1846. − Thomas 1956. |