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ACHETEUR, EUSE, ERESSE, adj. et subst.
(Celui ou celle) qui achète.
A.− Emploi adj. [Avec ou sans compl.] :
1. ... les soldats et l'argent sont fournis à l'insurrection de Cuba par trois grandes maisons d'Amérique acheteuses de tous les sucres de ces années dernières et qui font détruire par les insurgés les plantations, − ce qui doit faire monter le sucre à des prix énormes. E. et J. de Goncourt, Journal,juin 1896, p. 994.
2. ... les nations bénéficiaires ont choisi un réacteur de recherche américain, d'un prix en général compris entre un demi et un million de dollars, et ont profité d'une subvention de trois cent cinquante mille dollars offerte par le gouvernement à chaque pays acheteur. B. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 122.
B.− Emploi subst. (plus fréq. que le précédent).
1. [Avec un compl. prép.] :
3. Stein est le collectionneur américain, grand acheteur des Matisse. A. Gide, Journal,1909, p. 273.
4. « On peut supprimer l'opposition entre acheteur et vendeur du travail, écrivait-elle, [Simone Weil] sans supprimer l'opposition entre ceux qui disposent de la machine et ceux dont la machine dispose. » A. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 266.
5. La détermination des conditions de maximation demeure la même, dans son principe, quelle que soit la dépense de contrainte engagée (réclame ou autre contrainte) et quel que soit le sujet à l'égard de qui elle s'exerce (acheteur de produits, producteur, concurrent). F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 308.
2. Emploi abs. :
6. Après avoir traversé les longues rues de Stamboul qui longent les murs du vieux sérail, et passé par plusieurs magnifiques bazars encombrés d'une foule innombrable de marchands et d'acheteurs, nous sommes montés, par de petites rues étroites, jusqu'à une place fangeuse sur laquelle s'ouvre la porte d'un autre bazar. A. de Lamartine, Voyage en Orient,t. 2, 1835, p. 401.
7. Il faudrait (...) supprimer tout intermédiaire entre le producteur et l'acheteur, et quand même cette question en soi est insoluble. G. Flaubert, Correspondance,1872, p. 455.
8. Vallette m'apprend qu'il en est de l'exégèse comme de mes autres livres. Mille acheteurs en un an, clientèle très-sûre, très-fidèle, mais ne s'accroissant pas. L. Bloy, Journal,1902, p. 109.
9. Considérez l'acheteur et le vendeur autour d'une vache; le vendeur ne cesse pas de faire croire, par les paroles et l'attitude, qu'il n'est pas pressé de vendre; et l'acheteur, au contraire, fait entendre, par une comédie parfaitement jouée, qu'il n'a point envie d'acheter, ... Alain, Propos,1921, p. 202.
10. ... la présence et les luttes de grandes unités qualifient les vues qu'on forme sur les tendances spontanées à long terme d'un marché, les équilibres longs de l'offre et de la demande, la souveraineté ou la liberté de l'acheteur et du consommateur final, et la meilleure allocation nationale et mondiale des ressources par le mécanisme des prix. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 570.
Rem. 1. Acheteur se trouve fréquemment opposé à producteur (ex. 5 et 7), plus souvent encore à marchand (ex. 6) et surtout à vendeur (ex. 4 et 9). 2. Acheteur devient dans le vocab. comm. presque synon. de client (ex. 8) et de consommateur (ex. 10).
3. Emplois techn.
BOURSE. Personne qui, spéculant sur la hausse d'une valeur, cherche à en acquérir :
11. L'agent de change de Maublanc fit une nouvelle offensive de baisse, vainement. La demande revenant, les autres vendeurs haussaient leurs offres. Certains, vendeurs l'heure précédente, se replaçaient acheteurs. M. Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, pp. 113-114.
COMM. [Avec ou sans compl. prép.] Agent chargé d'effectuer les achats pour le compte d'un employeur :
12. Dans les spéculations commerciales, l'acheteur, ne s'approvisionnant pas pour sa propre consommation, proportionne ses achats à ce qu'il espère pouvoir vendre; or, la quantité de marchandises qu'il pourra vendre étant proportionnée au prix où il pourra les établir, il en achètera d'autant moins que le prix en sera plus élevé, et d'autant plus que le prix sera moindre. J.-B. Say, Traité d'économie politique,1832, p. 318.
13. Votre cachemire vous sera envoyé avec les garnitures choisies également par notre acheteuse, dans les vingt-quatre heures qui suivront la réception par elle de votre lettre. S. Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 792.
14. ... il s'éloigna, en déclarant qu'il n'admettait pas qu'un acheteur manquât de flair, jusqu'à commettre la bêtise de s'approvisionner au-delà des besoins de la vente. É. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 675.
15. ... désigné comme acheteur officiel des trois blocs par la confiance de mes compagnons, j'allais une fois le mois à Cracovie procéder aux emplettes nécessaires pour nos universités et nos théâtres. F. Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 319.
Rem. Il semble que la profession d'acheteur soit surtout cour. dans le domaine de la mode et de la confection (ex. 13).
4. Arg. Acheteur à la course, acheteur à la foire d'empoigne. Voleur aux étalages (cf. acheter I B 2, 3 et Bruant 1901).
Stylistique − Acheteur au sens partic. que relève Littré (,,celui ou celle qui a la manie d'acheter``) semble qualifier ce qu'on appelle un collectionneur (cf. ex. 3). Besch. 1845 et Ac. Compl. 1842 citent acheteresse comme néol. (cf. étymol.). Sur acheteuse Besch. 1845 commente comme suit : ,,Acheteur étant, au propre, un terme de commerce, n'a pas de féminin usité. On dit bien d'une femme que c'est une acheteuse, une grande acheteuse; mais alors acheteuse se prend en mauvaise part et signifie « qui a la manie d'acheter, qui achète à tort et à travers ». Acheteur a aussi ce sens, et s'applique à celui ,,qui a l'habitude, la passion d'acheter.`` 16. On ne voit pas parmi nous, comme à Florence, des commissaires tancer publiquement des femmes qui portent des plumes, ni tenter de leur arracher ces ornemens de leurs têtes qui plaisent tant aux Acheteuses de modes. S. Mercier, Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux, t. 1, 1801, p. 8. 17. Cette idée d'avoir de la marchandise à perte fouettait en elles l'âpreté de la femme, dont la jouissance d'acheteuse est doublée, quand elle croit voler le marchand. É. Zola, Au Bonheur des dames, 1883, p. 465. Cependant le fém. s'emploie aussi comme terme techn. du vocab. comm. (cf. sup. ex. 13).
Prononc. ET ORTH. : [aʃtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − Rem. Ac. Compl. 1842 réserve une vedette à la forme ,,achetier s. m. (v. lang.) : acheteur``. Enq. : /atʃø2 ʀ, aʃtø2z(D)/.
Étymol. ET HIST. I.− Acheteur. 1. 1180 achatiere, angl.-norm. « celui qui achète » (Horn et Rimenhild, éd. Pope, 1135 : Kar n'i out un tut sul n'eüst vesture chiere : Ja povre home ne poüst d'itiele estre achatiere); ca 1225 acateour (Renclus de Molliens, Miserere, CCIX, 1 ds Gdf. Compl. : Ki le seu vendroit en flour N'aroit gré del acateour); 1259 Compt. de Poitou, B. N. I, 9019, fo14 ro, ibid. : Le premier achateuour out por sa part de l'encherement XVI livres); 2. 1801 « agent chargé d'effectuer les achats pour le compte d'un employeur », sup. ex. 12. II.− Acheteuse. 1701 péj. (Fur. : cette femme est une grande acheteuse). Dér. de acheter* (étymol. 2); suff. -eur* et -euse*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 457. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 737, b) 492; xxes. : a) 770, b) 587.
BBG. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Bénac 1956. − Kuhn 1931, p. 39, 55. − Marcel 1938. − Mét. 1955. − Romeuf t. 1 1956. − Spr. 1967.