| ACHALER, verbe trans. Can. Importuner, harceler (quelqu'un) : 1. La société nous met toute sous les yeux; tout ce qu'y a de beau sous les yeux. Mais allez pas croire qu'a fait rien que nous le mette sous les yeux! Ah! non, a nous conseille d'acheter aussi. On dirait qu'a peur qu'on soye pas assez tentés. Ça fait donc qu'a nous achale pour qu'on achète ses bebelles. Ouvrez le radio un petit brin...
G. Roy, Bonheur d'occasion,1945, p. 69. 2. ... c'est un autre pays; c'est pus le même pays pantoute. Tu fais ta petite business tranquille, pas achalé par personne, pis, le samedi soir, si ça t'arrive de t'ennuyer du monde, de l'autre pays, eh ben, tu te rases, tu viens en ville et tu fais ton tour parmi la société. Tu leur fais une visite à ceux de l'autre pays...
G. Roy, Bonheur d'occasion,1945, p. 379. Rem. Attesté d'autre part ds Rougé (Le Folklore de la Touraine, 1943). Prononc. − 1. Forme phon. : [aʃale], d'apr. Canada 1930. 2. Dér. et composés : achalant (-ante) adj., achalanterie subst. fém., achalement subst. masc. Étymol. ET HIST. − Terme du Canada (Canada 1930; Bél. 1957, s.v.) issu des dial. gallo-rom. de l'ouest (Anjou achaler ds Verr.-On. 1908, s.v. : agacer, impatienter... affaibli, attristé. Empl. au Longeron au sens propre de « échauffer »; voir FEW t. 2, 1, 82b-83a) corresp. à l'a. fr. achaillir « échauffer » dep. le début du xiies. (Voyage Saint Brendan, éd. F. Michel, 1361 ds T.-L. : Puis el demain el [l. jo] sui galiz Cum cil qui est tot acaliz [?]); cf. Rennes chaler « chauffer » (Mém. Soc. Antiq. de France, VI, 244 : chaler. Pour chauffer, en usage chez les paysans. On dit je porte un paquet de hâres, chez nous, pour nous chaler; pour je porte, chez nous, un paquet de branches pour nous chauffer), corresp. à l'a. fr. chaloir « id. » < lat. calere « chauffer ». STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Bél. 1957. − Blondheim (D. S.). Essai d'un vocabulaire comparatif des parlers romans des juifs au Moyen Âge. Romania. 1923, t. 49, p. 17. − Canada 1930. |