| ACCENTUATION, subst. fém. I.− Action d'accentuer une syllabe, une note...; manière de répartir les accents (cf. accentuer I) : 1. Maître Charmolue exhiba un effrayant cahier, et se mit à lire avec force gestes et l'accentuation exagérée de la plaidoirie une oraison en latin...
V. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 365. 2. Les règles de l'accentuation française sont très simples.
Littré. − Manière de placer les signes graphiques appelés accents. Fautes d'accentuation. − Rare. [En parlant d'un étranger] Manière partic. de placer l'accent et, p. ext., fait de parler avec un accent (cf. accent I A 1) : 3. Parbleu! dit Rocambole, qui avait repris sa voix d'autrefois, la dépouillant de sa légère accentuation anglaise, tu ne me reconnais pas?
P.-A. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 89. II.− Action de souligner quelque chose, de mettre quelque chose en relief (cf. accent III B et accentuer III) : 4. En plus du dessin, un charme de couleur, le ton bleuté des colonnes du deuxième étage, cette trouée d'azur par la fenêtre du premier étage. (...). Quand on regarde vers la plaine, des intensités d'arbres, des accentuations de vigueur sur un décor très doux de plaine semée d'oliviers et ondulé à l'horizon par les Alpines du Nord.
M. Barrès, Mes cahiers,t. 2, 1ersept. 1898-1eroct. 1899, p. 77. 5. L'exclusive accentuation de l'intérêt personnel, le développement systématique des mobiles égocentriques n'appartiennent-ils pas à un stade de nos sociétés en voie de dépassement?
F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 389. Prononc. : [aksãtyasjɔ
̃]. Enq. : /aksãtyasiõ/. Étymol. ET HIST. − 1. 1521 ling. « manière d'élever la voix sur une syllabe », (Fabri, Rhét., L. II, fo6 vods Gdf. Compl. : Rithme en fin de ligne doit avoir semblable orthographie, accentuation, et prononciation); 2. 1798 id. « action de poser la marque dite accent sur une voyelle, une lettre » (Ac. : accentuation s.f. Manière d'accentuer. Cette accentuation est vicieuse. Entendre bien l'accentuation. Accentuer. Mettre des accens sur des voyelles. Il ne sait pas accentuer); 3. 1898 « vigueur d'un trait, d'un relief, d'une action » emploi fig. Nouv. Lar. ill. : Action d'accentuer, de marquer fortement, de faire ressortir : C'est par l'accentuation de ses actions qu'un personnage de roman reste dans la mémoire (Champfleury).
Dér. de accentuer*; suff. -ation*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 63. BBG. − Alex. 1768 (s.v. accent). − Bar 1960. − Machabey (A.). Remarques sur le lexique musical du De canticis de Gerson. Romania. 1958, t. 79. pp. 177-217. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Piéron 1963. − Rougnon 1935 (s.v. accent). − Springh. 1962. |