MYSTIQUE adj. et n.
XIV^e siècle. Emprunté, par l'intermédiaire du latin mysticus, du grec mustikos, « qui concerne les mystères ».

★I. Adj.
☆1. Qui a un sens caché, relatif aux mystères de la religion ou à une réalité supérieure invisible. Les pythagoriciens attribuent une signification mystique aux nombres et aux figures. L'interprétation mystique d'un texte. Sens mystique, par opposition à Sens littéral. RELIG. CHRÉTIENNE. Agneau mystique, un des noms donnés à Jésus-Christ. Rose mystique, un des titres donnés à la Vierge dans les litanies. Corps mystique, voir Corps. Mariage mystique, voir Mariage.
☆2. Relatif au mysticisme, qui participe du mysticisme. Expérience, élan, extase, union mystique. Des aspirations mystiques. Une philosophie mystique. Poésie mystique.
☆3. Par ext. DROIT. Se dit de certains actes dont le contenu ou le motif réel est tenu secret. Testament mystique, que le testateur remet au notaire, clos, cacheté et scellé, en présence de deux témoins.

★II. N.
☆1. Personne qui tend à l'union immédiate avec Dieu, dont la vie spirituelle est marquée par le mysticisme. Les mystiques chrétiens. Les grands mystiques espagnols. Al-Halladj fut un des grands mystiques de l'islam. Vrais, faux mystiques. Fig. Un mystique sans Dieu, un être qui est animé, pour un idéal, d'un sentiment passionné analogue au sentiment religieux.
☆2. N. f. L'ensemble des pratiques, des itinéraires conduisant à l'union immédiate de l'âme avec Dieu ; l'ensemble des connaissances relatives aux diverses formes de cette union. Étudier la mystique. Se dit notamment des pratiques, des textes propres à une époque, à un courant religieux, à une école de spiritualité. La mystique médiévale. La mystique bénédictine.
☆3. N. f. Fig. Foi inconditionnelle que l'on place en quelque idéal ; système d'affirmations qui met un objet au-dessus de toute considération rationnelle, qui lui attribue une sorte de vertu magique. La mystique révolutionnaire. La mystique du progrès.