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NOBLESSE n. f.
XIIe siècle. Dérivé de noble I.
1. Qualité, condition d'une personne noble. Haute, ancienne noblesse. Prouver sa noblesse, faire ses preuves de noblesse. Noblesse féodale, royale. Noblesse d'extraction, par opposition à Noblesse par anoblissement. Quartier de noblesse, chaque degré de filiation, dans une famille noble, tant en ligne paternelle qu'en ligne maternelle. Titre de noblesse, désignation par laquelle on distingue la qualité et le rang d'une personne noble. « Chevalier », « marquis », « duc » sont des titres de noblesse. Lettres de noblesse ou d'anoblissement, lettres patentes par lesquelles le roi conférait la noblesse à des roturiers, en récompense de services rendus ou contre le paiement d'une certaine somme. Parmi les privilèges de la noblesse, certains étaient d'ordre honorifique (port de l'épée, préséances), d'autres d'ordre judiciaire (exemption des juridictions inférieures, décollation au lieu des châtiments infligés aux roturiers), d'autres enfin d'ordre fiscal. Noblesse d'épée, noblesse acquise au Moyen Âge par des services militaires, par opposition à la noblesse de robe, acquise plus tard par l'achat de lettres d'anoblissement, d'offices anoblissants ou d'une charge de judicature. Noblesse de cloche, octroyée par le roi, à partir du XVe siècle, aux membres des corps municipaux de certaines villes. Noblesse militaire, qui récompensait, après 1750, des officiers de haut mérite, décorés des ordres du roi. Dans certains pays, comme l'Angleterre ou la Russie. Noblesse héréditaire, par opposition à Noblesse personnelle, liée à une fonction. • Expr. fig. Avoir acquis, reçu ses lettres de noblesse, avoir fait la preuve de son mérite, de son talent ; être consacré, jouir d'une grande considération. • Prov. Noblesse oblige, quiconque prétend être noble doit faire honneur à sa naissance, tenir son rang, et, dans un sens plus général, chacun doit agir en conformité avec la situation qu'il occupe, avec la réputation qu'il revendique.
2. Partie du corps social distinguée par la possession de certains titres, droits et privilèges, et à laquelle on appartient de par la naissance ou par la faveur d'un souverain ; l'ensemble des nobles d'un pays, d'une ville, d'une province. La noblesse romaine. Les trois états du royaume étaient le clergé, la noblesse et le tiers état. La noblesse constituait le second ordre du royaume. Les cahiers de la noblesse. L'Assemblée de la noblesse. Les députés de la noblesse aux États généraux. La noblesse de cour, par opposition à la noblesse de province. La haute noblesse, la partie de la noblesse qui a le plus d'ancienneté ou d'illustration, par opposition à la petite noblesse. L'ancienne noblesse, celle qui existait avant la révolution de 1789, par opposition à la nouvelle noblesse, celle qui a été créée depuis. Noblesse d'Empire. Noblesse pontificale, les hauts dignitaires de la Cour romaine anoblis par le pape.
3. Fig. Grandeur, élévation, dignité. Noblesse de cœur, de sentiments, d'âme. Noblesse d'expression, de style, de pensées. Parler, agir avec noblesse, avec une grande noblesse. Un geste qui ne manque pas de noblesse, qui n'est pas sans noblesse.