| SUSPENDRE. v. tr. Pendre quelque objet en l'air, l'attacher de telle sorte qu'il ne porte sur rien. Suspendre un lustre au plafond. Une épée était suspendue sur la tête de Damoclès. Se suspendre à une branche, à une corde. Fig. et fam., Être suspendu aux lèvres de quelqu'un, Écouter ses paroles avec une extrême attention. SUSPENDRE signifie, au figuré, Surseoir, différer, cesser pour quelque temps. Suspendre l'exécution d'un arrêt. On reprit les poursuites qui avaient été suspendues. Suspendre les hostilités. Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment. La séance est suspendue. Suspendre ses paiements se dit d'une Maison de banque ou de commerce qui se trouve, au moins momentanément, dans l'impossibilité de faire face à ses engagements. Suspendre sa marche, Interrompre sa marche, s'arrêter pour quelque temps. Ces troupes ont suspendu leur marche, ont reçu l'ordre de suspendre leur marche. Suspendre un travail, Interrompre un travail. Les travaux étaient depuis longtemps suspendus. Suspendre son jugement sur quelque chose, Attendre, pour porter son jugement, qu'on soit plus éclairé. Dans le langage politique, Suspendre la constitution, En interrompre l'exercice pour quelque temps. On dit aussi : Suspendre les garanties constitutionnelles. Suspendre l'exécution des lois. Suspendre un journal, En faire cesser la publication pour un certain temps. SUSPENDRE se dit aussi, figurément, en parlant d'un Ecclésiastique, d'un magistrat, d'un officier, d'un agent quelconque dont on interrompt les fonctions, sans lui ôter son caractère. Suspendre un prêtre de ses fonctions. On a suspendu le maire de cette commune. Le participe passé SUSPENDU s'emploie adjectivement. Voiture bien suspendue, Voiture dont la suspension est bonne. Pont suspendu. Voyez PONT. SUSPENDU se dit, par extension, des Choses qui sont en équilibre et qui paraissent se soutenir d'elles-mêmes. Les nuées sont suspendues en l'air. |