| PORTE. n. f. Ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé ou pour en sortir. Porte carrée, ronde, bâtarde, cochère, charretière. Porte de devant, de derrière. Porte secrète. Porte dérobée. Cette porte est trop basse. Le seuil d'une porte. La baie d'une porte. Il était sur le pas de sa porte. Les portes d'une ville, d'une forteresse. Porte de dégagement. Toutes les portes de cet appartement sont en enfilade. Percer une porte dans un mur. Murer une porte. Passer, entrer par la porte. Fig., Cette place est la porte de telle région, Elle commande l'entrée de cette région. L'ennemi est à nos portes, Il est tout près de notre pays. Fig., Être aux portes de la mort, Être à l'extrémité. On dit de même Être aux portes du tombeau. Fig., Les portes de l'éternité, La mort. Dans le style de l'Écriture, Les portes de l'enfer, Les puissances de l'enfer. Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église. PORTE se dit, par extension, des Endroits d'une ville où étaient anciennement les portes de l'enceinte extérieure. La porte Saint-Denis. La porte Saint-Martin. La porte Saint-Antoine. La porte Saint-Jacques. Il se dit aussi d'un Assemblage de bois ou de métal, qui est mobile et qui sert à fermer l'entrée d'une maison, d'une chambre, d'un enclos, d'une ville, etc. Porte de bois, de fer, de bronze. Porte pleine. Porte à claire-voie. Porte à deux battants, à deux vantaux. Ouvrir, fermer une porte. Entrouvrir une porte. Porte entrouverte, entrebâillée. Pousser une porte. Tirer la porte après soi. Fermer la porte au verrou, à clef. La porte n'est fermée qu'au pêne, qu'au loquet. Fermer une porte en dedans. Se mettre derrière une porte. Les gonds d'une porte. La ferrure d'une porte. Les pentures d'une porte. Le marteau d'une porte. Heurter, frapper à la porte. Enfoncer une porte. Faire sauter une porte. Enfermer quelqu'un entre deux portes. Porte vitrée, Porte qui est partagée dans toute sa hauteur ou seulement à moitié par des croisillons de bois ou de fer, dont les vides sont remplis par des carreaux de verre ou des glaces. Porte coupée, Porte à deux ou à quatre vantaux coupés à hauteur d'appui. Porte brisée, Porte dont une moitié se brise et se replie sur l'autre, dans le sens de la hauteur. Porte-fenêtre. Voyez ce mot à son ordre alphabétique. Porte battante, Châssis couvert d'étoffe, qui se referme de lui-même devant la porte d'une pièce, pour y conserver la chaleur et pour amortir le bruit. Fausse porte, Porte simulée qui sert à faire symétrie avec une ou plusieurs portes véritables. Porte perdue, Porte à laquelle on a donné le même arasement et la même décoration qu'au lambris où elle est pratiquée, afin de ne pas déranger la symétrie de l'appartement. Porte de secours, Porte de citadelle donnant sur la campagne et par laquelle on peut introduire du secours. Dans le langage courant, il se dit des Portes destinées à faciliter la sortie en cas d'incendie ou de tout autre accident. Fig., Porte de derrière, Faux-fuyant, défaite, échappatoire. Ne vous fiez pas à cet homme, il a toujours une porte de derrière. On dit aussi en ce sens Porte de sortie. Fig., Se ménager une porte de sortie, S'assurer d'un moyen de sortir d'une affaire au cas où elle tournerait mal, de se dégager d'une promesse qu'on aurait difficulté ou scrupule à tenir. Les bagatelles de la porte, La parade qui se fait à la porte des spectacles forains pour engager le public à entrer. Il se dit figurément des Menus préliminaires. S'amuser aux bagatelles de la porte, S'attarder à des choses accessoires. Fam., Aimable comme une porte de prison se dit d'une Personne très désagréable. Refuser la porte à quelqu'un, Ne vouloir pas le laisser entrer en quelque endroit. Il se présenta pour entrer et on lui refusa la porte. Faire refuser sa porte à quelqu'un, Ne vouloir pas recevoir sa visite. Fermer sa porte à quelqu'un, Ne plus vouloir l'admettre chez soi. Absolument, Fermer sa porte, Ne plus recevoir de visites; et Ouvrir, rouvrir sa porte, Commencer, recommencer à recevoir. Faire défendre sa porte, Défendre de laisser entrer personne chez soi. Je n'ai pu le voir, il avait fait défendre sa porte. On dit dans le même sens Sa porte était défendue. Fig., Forcer la porte de quelqu'un, Entrer chez lui, quoique sa porte soit défendue. La porte de cette maison est ouverte à tous les honnêtes gens, Tous les honnêtes gens sont bien reçus dans cette maison. Être logé à la porte de quelqu'un, Avoir une maison, une habitation tout auprès de la sienne. On dit dans le même sens : Ils sont logés porte à porte, Ils habitent des maisons voisines l'une de l'autre. On dit encore dans un sens analogue : Il a une maison à la porte, aux portes de la ville, Il a une maison qui est fort près de la ville. Mettre quelqu'un à la porte, Le chasser de chez soi. Mettre un domestique à la porte, Le congédier par mécontentement. Montrer la porte à quelqu'un, Lui faire comprendre qu'on le chasse. Fam., Fermer à quelqu'un la porte au nez, sur le nez, Fermer une porte avec quelque vivacité, pour empêcher quelqu'un d'entrer. On dit aussi Pousser la porte au nez. Fig. et fam., Prendre la porte, Se retirer, s'échapper, s'évader à propos d'un lieu où l'on est et où l'on a quelque chose à craindre. Devant ces menaces, il s'empressa de prendre la porte. L'affaire tournant mal, il jugea prudent de prendre la porte. Prenez-moi la porte, et vite! On dit dans le même sens : Passez la porte, passez-moi la porte, et vite! Fig. et fam., Mettre la clef sous la porte, Quitter furtivement sa maison, disparaître pour se soustraire à une obligation, à une poursuite, etc. Ce commerçant a mis la clef sous la porte, Il a fait de mauvaises affaires, il a cessé son commerce. Fig., Heurter, frapper à toutes les portes, S'adresser à toutes sortes de personnes et chercher toutes sortes de moyens pour réussir dans une affaire. On dit dans un sens analogue : Il a frappé à la bonne porte, Il s'est adressé où il fallait. Fig., Se morfondre à la porte d'un ministre, Le solliciter longtemps sans rien obtenir. Se présenter à la porte de quelqu'un, Se présenter à sa demeure pour lui rendre visite. Je me suis présente à votre porte, on m'a dit que vous étiez sorti. Trouver porte close, Ne trouver personne, ou n'être pas reçu dans la maison où l'on va. Fig., Toutes les portes lui sont ouvertes, Son crédit, la considération dont il jouit dans le monde lui rendent toutes les entrées faciles. Prov. et fig., Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, Il faut prendre un parti, il faut se déterminer d'une manière ou d'une autre. Ouvrir ses portes au vainqueur se dit d'une Ville qui met quelque empressement à capituler, à recevoir le vainqueur. On dit aussi dans le sens contraire : Fermer ses portes. Fig., Fermer la porte, fermer les portes d'un pays à une nation, Ne pas lui en permettre l'entrée. Les Chinois ont longtemps fermé la porte de leur empire aux Européens. Fig. et fam., Écouter aux portes, Être aux aguets pour surprendre le secret de quelqu'un. On dit de même C'est un écouteur aux portes. Fig. et fam., Cela vous apprendra à écouter aux portes se dit à une Personne qui est punie d'une curiosité indiscrète. Fig. et fam., Enfoncer une porte ouverte, Faire un effort pour vaincre un obstacle qui n'existe pas. On dit de même C'est un enfonceur de portes ouvertes. Fig. et fam., Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre se dit d'un Importun dont on ne peut se débarrasser. Poétiq., Fermer les portes de la guerre, les portes du temple de Janus, Faire la paix. PORTE se dit aussi de Ce qui ferme certains meubles ou certaines constructions servant à divers usages. Les portes d'une armoire, d'un buffet, d'un placard, d'une bibliothèque. La porte d'une cage. La porte d'un four, d'un fourneau. La porte d'une écluse. Les portes d'un bassin dans un port. La porte d'une agrafe, Sorte de petit anneau où l'on fait entrer le crochet d'une agrafe et qui sert à la retenir. Une porte d'agrafe. Il faut mettre cette porte bien en face de cette agrafe. PORTE signifie encore Gorge, défilé. Les portes de Cilicie. Il s'emploie figurément et signifie Entrée, accès, introduction. La géométrie est la porte des sciences mathématiques. Cet emploi est la porte qui mène aux dignités. La porte des emplois, des honneurs, des grandeurs lui est fermée, se dit en parlant d'un Homme qui n'a pas ou qui n'a plus les moyens d'obtenir des places, des dignités. Ouvrir la porte aux abus, aux scandales, aux désordres, etc., Donner occasion ou facilité d'en commettre. PORTE se disait, dans une acception particulière, pour désigner la Cour de l'empereur des Turcs. La Porte Ottomane. La Sublime Porte. Ambassadeur à la Porte. Un ambassadeur, un envoyé de la Porte. À PORTE CLOSE, loc. adv. En secret, sans témoin. Cela s'est fait à porte close. Nous raisonnerons de cela quand nous serons à porte close. On dit dans le sens contraire À portes ouvertes, Publiquement. Tout se passait à portes ouvertes. DE PORTE EN PORTE, loc. adv. De maison en maison. Aller de porte en porte. Solliciter de porte en porte. Mendier de porte en porte. |