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ABRUTISSEUR, adj. et subst. masc.
Au fig. (Pers.) qui abrutit (l'intelligence) :
1. Je voudrois bien que les Turcs fussent chassés du pays des Périclès et des Platon : il est vrai qu'ils ne sont pas persécuteurs; mais ils sont abrutisseurs. Dieu nous défasse des uns et des autres! (Voltaire). Mercier, Néologie ou Vocabulaire des mots nouveaux, t. 1, 1801, p. 3.
2. ... vous allez toujours à la Sorbonne? − Non. − Félicitations, mon cher. Tous ces pontifes-là sont gâteux. Ils ne comprennent rien à rien. Des momies. Je me suis promis de les peindre un jour dans un bouquin. Une jolie satire, je ne vous dis que cela. Jolie, vous comprenez, je m'en moque; mais je dirai ce que je pense d'eux. Des abrutisseurs patentés, des eunuques. M. Arland, L'Ordre,1929, p. 128.
Prononc. : [abrytisœ:ʀ].
Étymol. ET HIST. − xviiies. « celui qui rend semblable à la brute » (Voltaire, d'apr. Lav. ds Littré); attest. seulement ds Ac. Compl. 1842, Besch., Littré et Lar. encyclop. Seuls Ac. Compl. 1842 et Besch. précisent qu'il peut se prendre adjectivement (joug abrutisseur). L'anal. avec persécuteur suggère qu'historiquement l'emploi subst. est ant. à l'empl. adj., la forme fém. n'étant d'ailleurs pas attestée. Dér. de abrutir* 1 à partir du thème du part. prés.; suff. -eur*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1.