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ABA, subst. masc.
A.− Étoffe de laine grossière fabriquée en Turquie et qui sert, en Orient, à confectionner des vêtements (cf. Leloir 1961).
B.− Costume oriental consistant en une espèce de redingote sans manches, avec un large pantalon (Besch. 1845).
C.− Manteau en laine grossière que portent les bédouins :
Th. Reik déclare que dans le cérémonial de noces bédouin le plus ancien, le fiancé revêt la fiancée d'un manteau spécial appelé « aba » en prononçant ces paroles rituelles : « Que nul autre que moi ne te couvre jamais! » J. Bousquet, Traduit du silence,1936, p. 238.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. − La seule transcription de ce mot est celle de Land. 1834 : a-ba (= [a]). 2. Homon. : cf. abat. 3. Hist. − A côté de la forme mod., on note les var. suiv. : abe (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845), abat (Besch. 1845). Pour le mot abaïa de même sens, cf. Leloir 1961; (M. A. Goosse signale que le mot figure sous la forme habaia ds E. Daumas, Le Grand désert, 1856, p. 5 et sous la forme abbaia ds Ch. Desprey, L'Hiver à Alger, 1878, p. 64, « blouse sans manches »).
ÉTYMOL. − 1. 1665 abe « sorte de casaque que portent les Bédouins » (Journal des Voyages de M. de Monconys, I, p. 313 ds Dozy, Dict. détaillé des noms des vêtements chez les Arabes, Amsterdam, 1845, p. 296 : [un Bédouin] se jeta sur mon abe pour la prendre); 1675 abb, « sorte de veste de laine portée par les Syriens » (J. Dandini, Voy. du mont Liban, trad. de l'ital. par R. Simon, Paris, 1675, p. 46 ds Dozy, Op. cit., p. 292 : L'Abb est tissu plus grossièrement d'une laine fort torse, et rayé et divisé par de longues et larges bandes blanches et noires); av. 1702 aba, « sorte de veste que portent les femmes Bédouines » (L. d'Arvieux, Voy. dans la Palestine vers le Grand Emir, Paris, 1717, p. 208 ds Dozy, Op. cit., p. 293 : Leurs vestes de dessus sont des Abas de satin, ou de velours, comme celles des hommes, et quelquefois de brocards d'or dont elles se font des habits pour mettre aussi par-dessus); 2. 1829 « espèce d'étoffe » (Ac. Suppl. : Aba s. m. Espèce d'étoffe de laine que l'on fabrique en Turquie et en Égypte). Empr. à l'ar. abā, « grossière étoffe de laine » et « manteau fait avec cette étoffe » (cf. Lok., s.v.). HIST. − Désignant un vêtement arabe à son apparition dans la lang. au xviies. (cf. 1665, cf. étymol. 1 et sém. C), aba sert à nommer très vite d'autres costumes orientaux dans des récits de voyages (cf. étymol. 1). Dep. le xixes., il s'applique aussi à l'étoffe utilisée pour la confection de ces costumes, particulièrement en Turquie (cf. A); c'est désormais la signif. principale du terme qui pourtant continue à être attesté dans son sens 1erde « burnous des arabes » (cf. Lar. 19e) ou de « manteau de cérémonie » dans le rite bédouin (cf. ex. C). Le mot ne figure pas ds Littré; encore admis ds Lar. 20e, il a disparu de Lar. encyclop.
BBG. − Comm. 1837-39. − Leloir 1961.