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UNIVERS, subst. masc.
I.
A. − PHILOS. et cour.
1. L'ensemble de tout ce qui existe, la totalité des êtres et des choses. Synon. monde (v. monde1I A).L'univers est un système d'êtres et de relations entrelacés, dont l'homme fait partie (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 91).Le principe de causalité est dit universel et nécessaire en ce double sens qu'il est un principe commun à tous les hommes doués de raison et qu'il postule qu'il n'y a pas dans l'univers de fait sans cause (Morf.Philos.1980).V. anthropomorphiquement ex. 1 et cause2ex. 5.
− Domaine relig.L'Âme* de l'univers; le grand Architecte* de l'univers. L'auteur, la cause, le créateur de l'univers. Dieu, principe de toute chose. Par l'analogie de nos idées morales, nous concluons que l'auteur de l'univers ne manque pas des qualités morales qui font de lui le juste gouverneur du monde et le juge de nos actions (Théol. cath.t. 41920, p. 914).
Univers + adj. déterminatif.Vision de l'univers propre à telle ou telle religion. Univers hindouiste, shintoïste. Dans un univers chrétien, où les êtres sont créés par l'Être, toute créature est un bien, analogue du Bien (Gilson, Espr. philos. médiév.1932, p. 82).
2.
a) L'univers physique, sensible. L'ensemble des choses et des phénomènes physiques perçus par l'homme et objets de la science. Il est arrivé constamment que les constructions logiques par lesquelles les mathématiciens avaient l'unique souci de faire progresser leur science, se sont révélées en accord mystérieux avec l'univers sensible (E. Borel, Paradoxes de l'infini,1946, p. 9).Leur doctrine [des alchimistes chinois du XIIIes.] concernant la matière et l'énergie, leurs notions cosmologiques en général dissociaient moins encore que par le passé l'univers physique de l'univers métaphysique (Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 110).
b) L'univers astronomique, cosmique, sidéral, stellaire. L'ensemble des corps célestes. La structure de l'univers stellaire ne peut ressortir que d'investigations statistiques (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 141).
B. − ASTRON., ASTROPHYS. [Le plus souvent avec une majuscule]
1.
a) L'ensemble des galaxies, considérées dans leur évolution dans l'espace et dans le temps. Synon. cosmos (v. cosmos1A).L'univers visible, accessible aux instruments d'optique; âge, structure de l'Univers; exploration de l'Univers; variation de la courbure de l'Univers au cours du temps; théorie relativiste de l'Univers. Bien que de nombreux points restent obscurs, il est très vraisemblable qu'un très grand nombre de planètes analogues à notre Terre existent dans l'Univers, dans lesquelles les conditions nécessaires à l'apparition d'une forme de vie sont réunies (Géophys.,1971, p. 40 [Encyclop. de la Pléiade]).V. cosmos ex. 1:
1. Un article sur les étoiles. C'est à donner le vertige. Elles sont je ne sais combien de millions qui fuient dans le ciel à une vitesse inimaginable (...). Quel aspect curieux cela donne aux choses humaines, cette notion nouvelle que nous avons de l'univers. Green, Journal,1954, p. 266.
Expansion de l'Univers. [La] loi de Hubble, où le décalage vers le rouge des raies spectrales est interprété comme un effet Doppler, traduit le phénomène connu sous le nom d'expansion de l'Univers: les galaxies s'éloignent les unes des autres avec une vitesse proportionnelle à leur distance (Astron.1973).
b) Modèle théorique de cet ensemble. Univers fini, infini; univers homogène et isotrope; univers hyperbolique; univers à trois dimensions, à quatre dimensions. La théorie de la relativité a introduit la représentation d'un univers à la fois courbe et non fini (Legrand1972).
Modèle d'univers. Ce sont ces découvertes [la fuite des galaxies et la loi de Hubble] qui ont permis de faire un tri dans la diversité des modèles d'Univers théoriquement possibles (Astron.1973).Le modèle d'univers le plus satisfaisant est décrit par un espace-temps de Riemann dont les propriétés géométriques sont reliées à la distribution de matière-énergie par les équations d'Einstein de la Relativité Générale (Mathieu-KastlerPhys.1983).
c) L'univers de + nom propre.Le modèle théorique de l'univers selon (tel ou tel savant). L'univers de Copernic, de Newton. Eddington démontra (1930) que l'univers statique d'Einstein n'est susceptible que d'un équilibre instable. O. Heckmann a étendu cette démonstration à tous les modèles d'univers proposés, y compris l'univers euclidien, infini, de Newton (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 595).
L'univers + adj. dér. de nom propre.L'univers copernicien, einsteinien. Michelet pensait, sentait sous les espèces de l'organique; fils d'un âge auquel l'univers newtonien semblait donner le modèle achevé de la science, Fustel recevait ses métaphores de l'espace (M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p. 78).
2. Système planétaire ou galactique. Le tournoiement des nébuleuses, des univers en formation (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 219).Chacune [des nébuleuses spirales] paraît, en effet, constituer un univers analogue à notre Galaxie, avec ses étoiles, ses amas, ses masses absorbantes, etc. (Muller1990):
2. ... l'étoile de première grandeur alpha du Centaure plane à 10 trillions de lieues d'ici, Sirius à 39 trillons, l'Étoile Polaire à 100 trillions, Capella à 170 trillions. Or, ces soleils comptent parmi les plus proches. Au delà gisent d'autres univers, que la vision perçante du télescope commence à saisir dans les inaccessibles profondeurs de l'immensité. Flammarion, Astron. pop.,1880, p. 92.
[Dans un cont. métaph.] Hélas! que d'univers j'ai parcourus dans ces voyages de l'âme! (Sand, Lélia, 1833, p. 93).
Notre Univers. Notre galaxie. Nous ne pourrons compléter cette première ébauche du plan général de la galaxie qu'après avoir étudié les nébuleuses extragalactiques, dans lesquelles nous trouverons le véritable modèle de notre propre univers (Danjon, Cosmogr., 1948, p. 296).L'origine du temps de notre univers est estimée aux environs de dix milliards d'années au grand maximum (Furonds R. gén. sc.,t. 63, 1956, p. 43).
En compos. Univers-île. Système galactique autre que le nôtre. Curtis pensa que ces étoiles étaient analogues aux novae galactiques et déduisit de la comparaison des éclats que les nébuleuses blanches devaient être des univers-îles analogues à notre propre système (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 564).
C. − Le plus souvent p. hyperb., littér.
1. L'ensemble des parties du globe terrestre; en partic., la terre habitée. Synon. monde (v. monde1I C 1).Conquérir, dominer l'univers; être connu dans l'univers entier; au bout de l'univers. L'Amérique septentrionale est l'endroit de l'univers où les droits de l'homme sont le mieux connus (Chamfort, Max. et pens.,1794, p. 80).Saupoudrer l'univers de bombes atomiques, méthodiquement, kilomètre par kilomètre? Carroyage de précision? Beau progrès; mais on sait des moyens moins chers de se suicider (L. Febvre, Face au vent,[1946] ds Combats, 1953, p. 40).
Les limites, les extrémités de l'univers. Dès les premiers temps, les chrétiens, qui n'étaient encore qu'une infime minorité, se jugeaient comme ayant virtuellement atteint les limites de l'univers (Philos., Relig., 1957, p. 44-16).
2.
a) L'ensemble des hommes, la société des hommes vivant sur terre. Synon. monde (v. monde1II A 1).Il est connu de l'univers entier; les apôtres ont annoncé l'Évangile à tout l'univers. Tout l'univers paye des contributions, pour avoir de l'ordre et de la liberté dans le travail (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 123).MmeBarrel donne à l'univers le spectacle édifiant de la simplicité dans la richesse (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 22).
Au su de l'univers; aux yeux de l'univers. V. héros II A 2 b ex. de Duhamel.
À tout l'univers. Le pauvre garçon, répliqua la vicomtesse, avouerait cela devant vingt personnes (...) Je le crierais à tout l'univers, dit l'avoué (Balzac, Gobseck,1830, p. 400).Érasme écrivait en latin, comme fait encore Spinoza; la moitié des écrits de Descartes (...) sont rédigés en latin. Ce qui s'écrivait en latin s'adressait à tout l'univers (Civilis. écr.,1939, p. 30-4).
De l'univers (2eélém. de superl. rel.). Avec la maison entière, je fis chorus au sujet de la princesse Flibustofskoï; je la reconnus pour la palatine la plus généreuse et la plus adorable de l'univers (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 189).
En partic. Le monde civilisé. Les hivernants qui passent l'année entière séparés de l'univers dans les stations arctiques (Arts et litt.,1936, p. 84-5).
b) P. anal. Groupe organisé formé d'une multitude d'êtres. À chaque pas que l'homme fait, il écrase des univers, empêche l'éclosion d'un peuple innombrable d'infiniment petits (Zola, Fécondité,1899, p. 75).
II. − Courant
A. −
1. Ensemble particulier formé de choses ou d'êtres considérés dans leur totalité. Univers biologique, végétal; univers aérien; univers sonore. Je grattais mes cordes et j'entretenais un univers de vibrations (Arnoux, Suite var.,1925, p. 146).Paul Valéry écrivait, en 1929: Quant à l'univers de l'ouïe, les sons, les bruits, les voix, nous appartiennent désormais. Nous les évoquons quand et où il nous plaît (Disque Fr.,1963, p. 14).
En partic. La société des hommes telle qu'elle se présente à une époque donnée dans un milieu géographique et social déterminé. J'achève souvent le tour des murs de Rome à pied; en parcourant ce chemin de ronde, je lis l'histoire de la reine de l'univers païen et chrétien écrite dans les constructions , les architectures et les âges divers de ces murs (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 547).La version de Ptolémée en a fait [de l'Ancien Testament] un phénomène perceptible à l'univers grec. Elle préparait les voies au Christ. Elle lui faisait son lit (Civilis. écr.,1939, p. 30-3).
2.
a) Ensemble de personnes et/ou de choses (concrètes, abstraites) constituant l'environnement de quelqu'un; milieu dans lequel on vit. Univers hostile; univers familial. Ah! laisse-moi espérer que tu viendras vivre ici pour compléter mon univers, j'ai besoin d'être trop heureux! (Sand, M. Sylvestre,1866, p. 328).Un homme qui travaille, la pauvreté, l'avenir lentement fermé, le silence des soirs autour de la table, il n'y a pas de place pour la passion dans un tel univers (Camus, Peste,1947, p. 67).
Univers extérieur. Un homme qui ne perçoit point n'est pas livré à ses propres idées; bien plutôt il n'a plus d'idées; il dort. S'il rêve, c'est que l'univers extérieur l'attaque par quelque côté; c'est qu'il commence à percevoir (Alain, Propos, 1921, p. 299).
Univers immédiat. J'attendrai que, revenu des vanités mondaines, il jette de lui-même un regard ému sur ce qui l'entoure, sur son univers immédiat (Miomandre, Écrit sur eau,1908, p. 12).
b) Environnement naturel, milieu physique. Le voici revenu, pour n'en plus sortir, dans cet univers de montagnes pas trop hautes, de nappes d'eau pas trop vastes et de prairies fraîches (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 132).Que d'horizons l'automne nous découvre! En été, un buisson rétrécissait notre univers. Une feuille nous cachait un monde. Au soleil de Novembre, l'œil s'emplit à éclater (Renard, Corresp.,1897, p. 182).
3.
a) Ensemble de personnes considérées dans leur environnement (matériel, psychologique, social, moral) et constituant une communauté à part. Univers hospitalier, scolaire. Les hasards et les malheurs de la guerre ont eu le privilège de rassembler des hommes de milieu et de culture différents, champ expérimental d'où sont nées quelques-unes des idées maîtresses de l'éducation populaire. Dans ces univers concentrationnaires, des vocations sont nées (Cacérès, Hist. éduc. pop.,1964, p. 143).Restriction des visites, activités insuffisantes, peu de possibilités de travail par manque d'encadrement: la dégradation de l'univers carcéral est largement dénoncée, y compris par les gardiens et le corps des visiteurs bénévoles (Le Monde,19 mai 1990, p. 12, col. 1).
b) Ensemble de personnes formant un groupe social, un milieu particulier. L'univers paysan; l'univers des lettres, des affaires. Ils ne se distinguent que par la diversité de ces uniformes qui les unissent en gros et les séparent si abruptement de l'univers bourgeois (Arnoux, Roi, 1956, p. 50).Composé en 1924, en pleine bagarre surréaliste, « Caravansérail » resta inédit jusqu'à l'an dernier (...) C'est un document pétillant de drôlerie sur le Paris des années vingt et le petit univers esthéticomondain où régnait Picabia (Le Point,23 févr. 1976, p. 110, col. 2).
B. − Au fig.
1.
a) Ce qui embrasse un champ d'activité, un domaine artistique, intellectuel, psychologique, moral. Univers affectif, psychique; univers de la sensibilité, des émotions, de la raison, du rêve; univers pictural (d'un artiste); univers poétique. Les rapports de l'intelligence et de la sensibilité avec l'univers entier des sensations et des images (Faure, Hist. art.,1909, p. 127).Il ne comprenait pas clairement ce qui lui arrivait. Il se sentait dans son droit. C'était son univers mental qui vacillait (Debatisse, Révol. silenc.,1963, p. 225).
− Domaine de la spéculation.Univers métaphysique, philosophique, théologique. Si la science positive se charge de dissiper les ténèbres extérieures, l'autre connaissance a surtout pour objet de dissiper les ténèbres intérieures. Cette définition emboîte le pas à la différenciation établie par Robert Amadou entre l'univers scientifique et le cosmos astrologique (Barbault, De psychanal. à astrol.,1961, p. 19).
L'univers de qqn. Sa perception, sa conception du monde. Quelque part d'illusion qu'il y ait dans l'univers de Blake, j'admire que cet homme (...) n'ait jamais renié ses visions et soit mort en chantant (Green, Journal,1942, p. 244).V. aussi infra III C psychol.
b) Système, ensemble d'objets abstraits formant un tout harmonieusement organisé. Univers mathématique. Ces techniques [romanesques] ont fini par constituer un système de conventions et de croyances très solide, cohérent, bien construit et bien clos: un univers ayant ses lois propres et qui se suffit à lui-même (Sarraute, Ère soupçon, 1956, p. 95).À lire les chroniques « féeriques et libertaires » qu'Arrabal consacre aux échecs dans l'Express et vient de réunir en volume, on dirait presque que le pape du sarcasme trouve plus de bonheur à nous guider dans l'univers échiquéen qu'à gérer la maison « Ubu et fils. Démolitions en tout genre » (L'Express, 11 oct. 1980, p. 95, col. 2).
2. Domaine, objet auquel on limite ses préoccupations, ses aspirations, ses pensées.On vient m'avertir pour aller à un conseil. Adieu, mon adorable amie, mon univers. Je baise mille et mille fois vos belles mains (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1892).Tu es tout pour moi, mon univers, mon bonheur, le dieu que j'adore (Cottin, Cl. d'Albe,1799, p. 173).
III. − Spécialement
A. − LING., LOG. Univers du discours
1. LING. Ensemble des éléments (linguistiques et extralinguistiques) qui constituent les conditions de production d'un énoncé (d'apr. Rey Sémiot. 1979). Considéré du point de vue de l'univers du discours, un énoncé du type la terre tourne est anormal avant Copernic (Ling.1972).L'univers du discours peut être réaliste, imaginaire. Le dialogue suppose que l'interlocuteur accepte l'univers du discours du locuteur (ReySémiot.1979).
2. LOG. ,,Ensemble des idées, ou plus exactement des éléments et des classes logiques qui sont pris en considération dans un jugement ou un raisonnement`` (Lal. 1968). L'affirmation: « Aucun chien ne parle » est vraie dans l'Univers du discours de la Zoologie, mais non dans celui de la Fable (Lal.1968).Tel ou tel élément peut être vrai dans un univers du discours donné et inexact dans un autre (Legrand1972).
B. − MATH. Ensemble que l'on peut munir d'une probabilité. (Dict. xxes.).
C. − PSYCHOL. Univers (privé). ,,Ensemble des situations et des significations personnelles qu'un individu éprouve dans son existence, dans son environnement-pour-lui`` (Morf. Philos. 1980). Ce qu'on appelle l'égoïsme du vieillard n'est souvent qu'un repli sur le présent et sur une mémoire qui, désormais impuissante à créer un avenir, tourne en contemplation de soi. Cette involution modifie tout l'univers du vieillard (Mounier, Traité caract.,1946, p. 162).Chaque homme a son univers. L'univers privé [est] essentiellement marqué par l'affectivité personnelle (Mucch.Sc. soc.1969).Univers d'attitude. ,,Ensemble des limites à l'intérieur desquelles se situe l'attitude d'un individu`` (Lar. Lang. fr.).
D. − ROBOTIQUE ,,Portion d'espace dans laquelle le ou les robots doivent évoluer`` (Art.-Barr. Productique 1985). Univers esclave. ,,Espace multidimensionnel dans lequel s'insère tout ce qui concerne la partie esclave d'un système de téléopération`` (Art.-Barr. Productique 1985)
E. −
1. STAT. ,,Ensemble du groupe d'éléments dans lesquels on tire un échantillon`` (Méd. Biol. Suppl. 1982).
2. SOCIOL. Groupe social qu'on étudie, pour un problème donné, au moyen d'un échantillon représentatif. On parle d'univers d'une enquête par référence implicite à la manière dont un groupe déterminé vit, pense, agit, réagit, perçoit (Média1971).Un échantillon de consommateurs représente une partie de l'univers des consommateurs (Graw.1981).
IV. − TECHNOL. Grand univers
A. − PAPET. ,,Format de papier de 100 x 130 cm`` (Comte-Pern. 1984). ,,Format de carton de 100 x 148 cm`` (Comte-Pern. 1984).
B. − LITHOGR. Le format « grand univers » des pierres lithographiques employées dans le commerce est de: 103 x 135 centimètres (Chelet, Lithogr.,1933, p. 25).
Prononc. et Orth.: [ynivε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. 1. ca 1175 universe monde « le monde entier, l'univers » (Thomas de Kent, Le Roman de toute chevalerie, éd. B. Foster et I. Short, 7875), expr. cour. jusqu'au xvies. le monde univers (Hug.); 2. xiiies. universe « tout entier, complet » (Dialogue de l'âme et de la raison, éd. F. Bonnardot ds Romania t. 5, p. 299: universe genz, eingimis sor moi [trad. du lat. ingemiscite super me, universum gentis]). II. Subst. A. 1. a) 1543 « la Terre habitée tout entière » (Marot, Epître LVI, 84, éd. C. A. Mayer, t. 1, p. 276: Par l'univers, le monde me lira); b) 1550 p. méton. « les habitants de la Terre, l'ensemble des hommes » (Ronsard, Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 1, p. 135: un vers Qui raconte à l'univers Ton los); 2. 1550 « l'ensemble de ce qui existe » (Id., ibid., t. 3, p. 6); 3. a) 1588 « ensemble des divers systèmes de planètes et d'étoiles » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 12, p. 532: toutes les pieces de l'univers); b) 1948 expansion de l'Univers (Danjon, Cosmogr., p. 298). B. 1. Système, tout organisé a) 1552 dans le domaine affectif, intellectuel, moral (Ronsard, op. cit., t. 4, p. 40: L'ennuy, le soing, et les pensers ouvers [...] Ont façonné [...] Dedans mon cuœur l'amoureux univers), rare av. le xviiies. 1722 (Marivaux, Le Spectateur fr. in Journaux et œuvres diverses, éd. F. Deloffre et M. Gilot, p. 148: les Anciens avaient [...] tout un autre univers que nous [sur le plan des idées, des mœurs, des sentiments]); 1751 (D'Alembert, Discours préliminaire ds Encyclop. t. 1, p. XV: l'univers littéraire); b) 1578 dans le domaine matériel, physique (Ronsard, op. cit., t. 17, p. 212: chef [= tête], petit Univers, qui monstres par effait Que tu as du grand Tout parfaite cognoissance [ici, p. réf. au microcosme et au macrocosme]); 2. 1671 « l'endroit, le milieu dans lequel on vit » (La Fontaine, Le Songe de Vaux ds Œuvres diverses, éd. P. Clarac, p. 112: [Neptune] dieu du liquide Univers); 1747 (Mmede Grafigny, Lettres d'une jeune Péruvienne, éd. 1821, p. 169: ce petit univers [affaires, famille, maison]); 3. 1758 « ce qui est le tout, l'essentiel pour quelqu'un » (Colardeau, Lettre d'Héloïse à Abailard, p. 11: mon Univers, mon Dieu, je trouvois tout dans toi). C. 1. a) 1932 log. univers du discours (Lal. t. 2 1932); b) 1972 ling. univers du discours (Ling.); 2. a) 1968 psychol. sociale « totalité des éléments qui répondent à tous les critères déterminés dans le domaine que l'on étudie » (Lar. encyclop. Suppl.); b) 1968 « ensemble des personnes sur lesquelles portera l'enquête après détermination de leurs caractéristiques » (ibid.); c) 1968 univers d'attitude (ibid.); 3. 1972 math. « ensemble que l'on peut munir d'une probabilité » (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t. 2, p. 348, s.v. aléatoire). D. 1904 papet. grand univers (Nouv. Lar. ill.). I empr. au lat. class. universus « tout entier, considéré dans son ensemble, général, universel », propr. « tourné de manière à former un ensemble, un tout », comp. de uni- (unus « un ») et versus, part. passé de vertere « tourner, faire tourner ». Au sens 1, cf. l'expr. lat. universus mundus « le monde entier, l'univers » (Cicéron ds TLL III, 2084, 10-11). II empr. au lat. class. universum neutre subst. de universus « ensemble, totalité; somme des choses existantes, univers ». Au sens C 1 a, empr. à l'angl. universe of discourse (1846 A. de Morgan d'apr. Lal., v. aussi NED Suppl.2, s.v. universe); au sens C 2 a, cf. l'angl. universe, terme de stat. (1911 Yule ds Ned Suppl.2); au sens D, p. réf. à un format de papier inférieur dénommé grand monde (1723 Savary ds FEW t. 6, 3, p. 219b). Fréq. abs. littér.: 7 022. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10 275, b) 4 326; xxes.: a) 8 559, b) 13 630.