| PILLAGE, subst. masc. A. − Action de piller en groupe; résultat de cette action. Synon. mise à sac.Mettre au pillage; scènes de pillage. Dans cette longue route, son passage fut marqué par la dévastation des campagnes, le pillage des maisons et la profanation des lieux saints (Thierry,Récits, t.2, 1840, p.21).Aux pillages d'églises, au sac de l'archevêché, avaient succédé des insurrections véritables (Bainville,Hist. Fr., t.2, 1924, p.171): . Verrons-nous le combat des rues, la révolte des indigènes contre les Français, l'exécution des suspects, le pillage des magasins, des appartements, les massacres?... Je m'attends à tout, et au pire, et mon imagination ne chôme pas.
Gide,Journal, 1943, p.177. B. − P. ext. 1. Le fait pour une personne de s'emparer du bien d'autrui. Synon. détournement, larcin, vol.L'affaire de la campagne de Vouvray a coupé court au pillage de la gouvernante, qui voulait emporter trop de choses. Quelle harpie et quelle avare (Balzac,Lettres Étr., t.3, 1846, p.241).Quoique Bellinde ne fût pas femme à se priver d'un peu de pillage, la crainte de donner prise aux soupçons de son ennemi la rendait prudente (Sand,Beaux MM. Bois-Doré, t.1, 1857, p.144).C'est Justine qui a découvert, quelques instants après ton départ, le pillage de ton armoire (...). La peur d'être accusée du vol de ce linge lui a donné une affreuse crise de nerfs (A. France,Vie fleur, 1922, p.307). 2. Détournement de fonds publics à la suite de manoeuvres frauduleuses. Le 2 décembre a réussi, parce qu'à plus d'un point de vue (...) il était bon, peut-être, qu'il réussît (...). Il était nécessaire qu'on sût bien (...) que, dans la bouche des hommes du passé, ce mot, Ordre, signifie: faux serment, parjure, pillage des deniers publics (...), transportation, proscription (...), négation du peuple, abaissement de la France, sénat muet, tribune à terre (Hugo,Nap. le Pt, 1852, p.198). 3. P. métaph. S'attribuer un lustre auquel on n'a pas droit, c'est (...) risquer de se faire prendre (...) en flagrant délit de pillage dans le trésor public de la renommée (Fromentin,Dominique, 1863, p.3). − Le fait de procéder au vol et au saccage systématiques. Le papillon, l'oiseau qui vit de grapillage Et l'abeille qui met tant de fleurs au pillage, Dans un brin de soleil dansait un menuet (Rollinat,Névroses, 1883, p.179).Un des effets du nouveau régime fut le pillage du Jardin du roi (...). Les citoyens (...) arrachaient les plantes dans les carrés (A. France,Génie lat., 1909, p.236). C. − Au fig. Action de plagier. Synon. plagiat.Rosny m'entretient longuement, avec une indignation surchauffée, des vols et des pillages commis par Zola dans mes bouquins (Goncourt,Journal, 1891, p.29). Prononc. et Orth.: [pija:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xives. «butin» (Appolonius, 27, 5 ds T.-L.) −1660, Oudin Fr.-Esp.; 2. ca 1355 «action de mettre à sac» (Bers., Tit. Liv., B.N. 20312 ter, fo71 ds Gdf. Compl.). Dér. de piller*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 486. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 882, b) 785; xxes.: a) 706, b) 467. |