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IDÉALISTE, adj. et subst.
I. − Adj. et subst.
A. − PHILOS. Qui est partisan de l'idéalisme. Les adversaires de Kant l'ont accusé de n'avoir fait que répéter les arguments des anciens idéalistes (Staël, Allemagne, t. 4, 1810, p. 145).Le philosophe idéaliste dont le corps tient compte du monde extérieur à la réalité duquel son intelligence ne croit pas (Proust, Swann,1913, p. 402).Empiristes et intellectualistes, réalistes et idéalistes sont ensemble à la barre pour nous persuader que la mort n'est rien pour nous (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 41) :
1. ... si le grand problème est de savoir pourquoi et comment la réalité se soumet à un ordre, c'est que l'absence de toute espèce d'ordre paraît possible ou concevable. À cette absence d'ordre le réaliste et l'idéaliste croient penser l'un et l'autre, le réaliste quand il parle de la réglementation que les lois « objectives » imposent effectivement à un désordre possible de la nature, l'idéaliste quand il suppose une « diversité sensible » qui se coordonnerait − étant par conséquent sans ordre − sous l'influence organisatrice de notre entendement. Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 221.
B. − Cour. Qui oriente sa pensée, son action, sa vie, d'après un idéal. Elle est convaincue que ce qu'il faut, c'est, avant tout, un homme intelligent, un rêveur, un artiste et surtout un « idéaliste » (Gyp, Mar. civil,1892, pp. 204-205).Deux jeunes gens, idéalistes et généreux (Bourget, Actes suivent,1926, p. 79) :
2. ... Le prophète de l'Islam présente le type du réformateur idéaliste, caractérisé par son goût de l'absolu dans la pensée, son impatience à tolérer ce qui, dans la réalité, ne se conforme pas à cet absolu, et son incoercible besoin d'anéantir ce qu'il juge coupable, pour créer un ordre nouveau et parfaitement bon. Philos., Relig., 1957, p. 52-04.
Souvent péj. Qui vit de chimères, d'illusions, sans tenir compte de la réalité. Me prendre pour un rêveur, (...) pour un idéaliste emporté par la chimère! ce serait mal me connaître (Barrès, Jard. Bérén.,1891, p. 10).On dépeignait Robert comme un vieil idéaliste, incapable de s'adapter aux dures nécessités de ce temps (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 331).
PSYCH. Idéaliste passionné. Malade dont l'exaltation se fixe sur un thème le plus souvent mystique, religieux, social ou politique qu'il transforme en un idéal auquel il peut tout sacrifier sans tenir compte de la réalité :
3. Il [le paranoïaque] cherche l'interlocuteur ou la difficulté, les charge de front, résolu à modifier l'ambiance selon ses vues. Il n'écoute personne, sinon lui-même. Il attaque toujours, distribuant ses tracts, vendant ses livres, attroupant des auditeurs. Il peut pousser l'agressivité jusqu'à l'homicide, tel ces régicides étudiés par Régis, ou ces « idéalistes passionnés » dont le Dr [Docteur] Dide a rassemblé les traits. Mounier, Traité caract.,1946, p. 553.
C. − BEAUX-ARTS, LITT. Partisan de l'idéalisme. L'art du peintre vraiment idéaliste est aussi différent de celui du froid copiste que la déclamation de Phèdre est éloignée de la lettre d'une grisette à son amant (Delacroix, Journal,1853, p. 88).Il [Corot] fut un idéaliste : avec la vision du monde, il fit passer en nous le lyrisme charmant dont ce spectacle avait ravi son cœur (A.Michel, Peint. fr. xixes., 1928, p. 135) :
4. L'œuvre est-elle déterminée par le milieu? Les matériaux. − Prenons les éléments matériels dans lesquels s'incarne l'œuvre d'art : mots, couleurs, sons, etc... L'idéaliste le plus farouche conviendra que l'artiste dépend de cette valetaille. Arts et litt.,1935, p. 62-05.
II. − Adj. Qui se rapporte ou qui est conforme à l'idéalisme. Tous les systèmes idéalistes ou matérialistes sont faux, parce qu'ils divisent l'homme en faisant de lui une intelligence simple ou un corps pur (Lacordaire, Conf. N.-D.,1848, p. 114).Cet homme que le spectacle de la vie avait amené à laisser se dessécher en lui tout le côté idéaliste, se reprenait à croire au moins en la patrie (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 142) :
5. Caravage, dont tout l'art est une véhémente insurrection contre les conventions idéalistes de la Renaissance, bâtit de solides et rudes gaillards, aux membres durs, à la peau tannée, ridée par les intempéries et les brutalités de l'existence. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 283.
Prononc. et Orth. : [idealist]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. av. 1716 « philosophe qui, comme Platon ou Aristote voit dans la forme l'essence des choses » (Leibniz, Réplique aux réflexions de Bayle ds Lal., p. 436); 2. 1839 « qui a un idéal » (Sand, Lélia, p. 398); 3. 1846 B.-A. Rembrandt est un puissant idéaliste (Baudel., Salon, p. 104). B. Adj. 1. 1810 philosophie idéaliste (Staël, Allemagne, t. 4, p. 143); 2. 1840 donner un sens idéaliste à la mission de Jésus (P. Leroux, Humanité, t. 2, p. 994). Dér. de idéal1*; suff. -iste*; cf. pour le sens A 1 l'angl. idealist dep. 1701 ds NED. Fréq. abs. littér. : 430. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 313, b) 142; xxes. : a) 791, b) 1 008. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 318.