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ANGEVIN, INE, adj. et subst.
I.− Emploi adj. Propre à Angers, à l'Anjou ou à leurs habitants. La douceur angevine :
1. ... elle [Éléonore] porta sa dot à Henri Plantagenet, comte d'Anjou. (...) Le hasard voulut, en outre, que le comte d'Anjou héritât presque tout de suite de la couronne d'Angleterre (1154). Le Plantagenet se trouvait à la tête d'un royaume qui comprenait, avec son domaine angevin, la Grande-Bretagne et la Normandie, ... Bainville, Histoire de France,t. 1, 1924, p. 62.
II.− Emploi subst.
A.− Subst. des 2 genres
1. Celui ou celle qui habite Angers, ou l'Anjou, qui y est né(e) ou en est originaire :
2. ... son jeune frère Charles, gendre du roi de Sicile, (...) était tout l'espoir des Orléanais et des Angevins. Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1824, p. 94.
2. NUMISM. Angevin ou angevine. Monnaie frappée autrefois par des comtes d'Anjou :
3. ... là, dans une cuve de fer (...) au nom de Philippe le Bel, qui fabriqua ces angevins d'or douteux appelés moutons à la grande laine, et moutons à la petite laine, noms qui symbolisent la tonte du peuple (...) pendant cinq siècles, on a bouilli les faux monnayeurs. Hugo, Paris,1867, p. 32.
B.− Subst. masc.
1. P. ell., fam. Vin d'Anjou :
4. [Au cabaret à Escoublac, le médecin au marin :] un verre d'angevin, ça te va-t-il? J. Richepin, La Glu,1881, p. 227.
2. LING. Dialecte angevin.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. encyclop., Rob., Quillet 1965.
PRONONC. : [ɑ ̃ ʒvε ̃], fém. [-in]. Barbeau-Rodhe 1930 attribue à [ɑ ̃] une demi-longueur.
ÉTYMOL. ET HIST. I.− Adj. Ca 1100 (Rol., éd. Bédier, v. 3817/18 : Ais li devant uns chevalers, Tierris, Frere Gefrei, a un duc angevin). II.− Subst. des 2 genres; 1. fin xiies. subst. masc. « petite pièce de monnaie frappée par les comtes d'Anjou (voir Blanchet et Dieudonne, Manuel de numismatique fr., Paris, t. 2, 1916, p. 146) » (Garin le Loherain, le chans. XIII, P. Paris ds Gdf. : Ne Dieu ne prise vaillant un angevin, Ne sainte église ne le cor saint Martin); 2. début xiiies. subst. fém. « id. » (Gautier d'Aupais, 581, Michel ibid.); au Moy. Âge seulement; mentionné comme terme d'hist ds les dict. du xixedep. Ac. Compl. 1842. Dér. semi-sav. du rad. du lat. Andecavis (> *Andegaves > *Angiefs > a. fr. Angiers, fr. Angers, Fouché t. 2 1958, p. 499), locatif de Andecavi, Andecavorum, terme qui désignait les habitants de cette contrée dep. Pline, Nat., 4, 107 ds TLL s.v., 38, 58; suff. -in*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 38.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Lew. 1960, p. 250. − Rey-Cottez 1970, t. 38, p. 350.