| -PATHIE, -PATHIQUE, -PATHE, élém. formants Élém. tirés du gr. π
α
́
θ
ο
ς «ce que l'on éprouve [de mal]» et entrant dans la constr. de mots sav. appartenant notamment au vocab. de la méd.; -pathie est empr. au gr. -π
α
θ
ε
ι
α; les subst. fém. constr. peuvent générer des adj. dér. en -pathique et des dér. régressifs en -pathe, adj. ou subst. masc.; à noter l'adj. protopathique2(infra I A) qui semble usité sans terme en -pathie correspondant. I. − [-pathie exprime une manière d'être affecté, de sentir, de ressentir, caractérisée par le 1erélém.; celui-ci est le plus souvent issu du gr.] A. − [Les mots constr. désignent ou expriment un rapport avec des phénomènes sensitifs d'ordre pathol.] :
hyperpathie. ,,Sensibilité exagérée à la douleur, qui s'observe notamment dans les syndromes thalamiques du côté de la lésion cérébrale. La douleur est très pénible et persiste après l'arrêt de l'excitation`` (Méd. Biol. t.2 1971). Hyperpathique. ,,Qui se rapporte à l'hyperpathie`` (Méd. Biol. t.2 1971). protopathique2, psychol. [P. oppos. à épicritique (s.v. épi-)] ,,Qui est apte à percevoir uniquement des stimulations sensitives, tactiles ou thermiques, grossières`` (Méd. Biol. t.3 1972). Même dans les expériences de Head et Rivers, où les paliers sont nets, au cours de la régénération du nerf, la sensibilité épicritique reparue ne supprime pas entièrement la sensibilité protopathique (Ruyer, Conscience,1937, p.83).P. méton. Deux catégories d'impressions ayant des conducteurs différents, les unes comportant une prédominance marquée des réactions affectives (d'origine thalamique), impressions dites «protopathiques», et les autres fournissant une connaissance précise du stimulus, de ses caractères spatiaux, de son lieu d'application et de sa forme, impressions dites «épicritiques» (Piéron, Sensation,1945, p.38). B. − [Les mots constr. désignent un rapport à autrui] :
intropathie (intro-, v. intra rem. gén. 2). Synon. de empathie (infra) (d'apr. March. 1970).La connaissance de moi-même est toujours à quelque degré un guide dans le déchiffrement d'autrui, bien qu'autrui soit d'abord et principalement une révélation originale de l'intropathie (Ricoeur, Philos. volonté,1949, p.14). Rem. 1. Empr. a) Au lat. du gr., v. antipathie, apathie, sympathie. b) À l'angl., v. télépathie. 2. Adapt. du gr. Empathie, psychol. Subst. fém. ,,Mode de connaissance par une forme de sympathie qui atteint autrui en lui-même, sans toutefois s'identifier à lui`` (Foulq. 1971). Empathique, adj. ,,Qui relève de l'empathie. L'identification du bébé et de la maman, sur le mode empathique correspondant par exemple à l'incorporation orale de la mère`` (Traité sociol., 1968, p.409). L'empathie ou la perception empathique (...) c'est de percevoir le monde subjectif d'autrui «comme si on était cette personne −sans toutefois perdre de vue qu'il s'agit d'une situation comme si...» (C. Rogers, M. Kinget, Psychothérapie..., I, 1963, p.187-188 ds Foulq. 1971). C. − 1. [Les mots constr. désignent le principe d'une thérapeutique et, p.méton., une méthode thérapeutique, le dér. en -pathe correspondant désigne le praticien] isopathie. ,,Doctrine hippocratique d'après laquelle la maladie doit être traitée par ses propres produits, p.ex. une maladie du foie par des extraits hépatiques. On peut considérer la sérothérapie comme une forme d'isopathie`` (Méd. Biol. t.2 1971). Rem. On dit aussi isothérapie (Méd. Biol. t.2 1971). Rem. Empr. à l'all., v. allopathe, allopathie, homéopathe, homéopathie. 2. [Les mots constr. −sur le modèle de homéopathie −désignent une méthode thérapeutique dont les moyens sont désignés par le 1erélém.; -pathie y est synon. de -thérapie] :
naturopathie (de nature). ,,Méthode thérapeutique utilisant exclusivement des procédés naturels: exposition à la lumière, à l'air, à la chaleur, massages, etc., à l'exclusion de tout agent médicamenteux`` (Méd. Biol. t.3 1972). Naturopathique. ,,Qui se rapporte à la naturopathie`` (Méd. Biol. t.3 1972). Naturopathe. Le Docteur Thompson, médecin naturopathe anglais, conseille l'équilibre alimentaire suivant pour la ration quotidienne (Agriculture et vie,1974, no101, p.17 ds Clé Mots).«Faut y croire, c'est tout», dit cette jeune femme venue de Neuilly tout exprès sur les conseils d'un médecin naturopathe (Le Monde,7 févr. 1979, p.14, col. 6). ostéopathie2. ,,Système thérapeutique qui attribue une grande importance aux fonctions mécaniques de l'organisme et qui utilise largement les manipulations tout en acceptant les données de la médecine et de la chirurgie classique`` (Méd. Biol. t.3 1972). Chronologiquement l'ostéopathie est la première des tentatives faites pour codifier les techniques manipulatives et expliquer leur action (F. Le Corre, Les Manipulations vertébrales,Paris, P.U.F., 1978, p.29). Ostéopathique. C'est un examen palpatoire particulier qui permet de localiser cette souffrance, ou «lésion ostéopathique», qu'il ne restera dès lors qu'à corriger (F. Le Corre, Les Manipulations vertébrales,Paris, P.U.F., 1978p.30). Ostéopathe. Il revenait de sept huit années en arrière et le voilà maintenant (...) médecin (ostéopathe) (Queneau, Loin Rueil,1944, p.141).Qui connaît vraiment les caractéristiques distinctives du rebouteux, de l'ostéopathe, du chiropracteur (...)? (F. Le Corre, Les Manipulations vertébrales,Paris, P.U.F., 1978p.8). II. − PATHOL. [-pathie signifie maladie, phénomènes morbides, dont la nature est précisée par le 1erélém.; les noms des malades correspondants sont constr. avec le formant -pathe qui fonctionne en gr. sous la forme -π
α
θ
η
́
ς; ils sont néanmoins sentis comme des dér. régressifs du subst. désignant la maladie] A. − [Le 1erélém. désigne l'organe ou la fonction lésés] 1. [Il est issu du gr.] V. acropathie (s.v. acro-), adénopathie (s.v. adéno- ex. 11 et 12), arthropathie, cardiopathie, cardiopathique (dér. s.v. cardiopathie), cardiopathe (dér. s.v. cardiopathie), cénestopathie, cénestopathe (dér. s.v. cénestopathie), dermopathie (s.v. derm-), discopathie (s.v. disco-), encéphalopathie, hémopathie (s.v. hémo-), laryngopathie (s.v. laryngo-), méningopathie (s.v. méningo-), métropathie (s.v. métro-), myopathie, myopathique (dér. s.v. myopathie), myélopathie (s.v. myélo-), myélopathique (s.v. myélo-), néphropathie, névropathe, névropathie, névropathique (dér. s.v. névropathie), onychopathie (s.v. onycho-), otopathie (s.v. oto-), psychopathe, psychopathie, psychopathique (dér. s.v. psychopathie) et aussi: angiopathie. Affection vasculaire (d'apr. Garnier-Del. 1972). Angiopathique. Rétinopathie angiopathique. ,,Rétinopathie avec atteinte des vaisseaux sanguins rétiniens`` (Méd. Biol. t.3 1972). artériopathie. ,,Affection des artères`` (Méd. Biol. t.1 1970). Artériopathique. ,,Qui est dû à une affection artérielle`` (Méd. Biol. t.1 1970). gastropathie. ,,Affection de l'estomac`` (Méd. Biol. t.2 1971). Gastropathe. Malade souffrant de gastropathie. L'acétonurie (...) chez les sujets sains, comme chez les gastropathes, fébricitants, cancéreux, augmente considérablement sous l'influence d'une alimentation exclusive par les albuminoïdes (Le Gendre dsNouv. Traité Méd.fasc. 71924, p.318). logopathie. ,,Trouble du langage, quelle que soit son origine`` (Méd. Biol. t.2 1971). Rem. On dit aussi dyslogie (d'apr. Garnier-Del. 1972). mastopathie. ,,Affection de la glande mammaire`` (Méd. Biol. t.2 1971). neuropathie. ,,Affection du système nerveux, central ou périphérique, le plus souvent dégénérative`` (Méd. Biol. t.3 1972). Neuropathique. Qui se rapporte à la neuropathie. Arthrite, eczéma, gangrène neuropathique (Méd. Biol. t.3 1972). ostéopathie1. ,,Affection des os`` (Méd. Biol. t.3 1972). Ostéopathies d'origine rénale (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p.541). pneumopathie. ,,Affection du poumon`` (Méd. Biol. t.3 1972). Le fait qu'on n'y trouve pas, à plusieurs reprises, les bacilles de Koch attendus, doit éveiller l'attention sur la possibilité d'une pneumopathie syphilitique ou mycosique (Laederich dsNouv. Traité Méd.fasc. 41925, p.430). 2. [Le 1erélém. est le rad. d'un subst. fr.] V. colopathie (s.v. coli-), embryopathie (s.v. embryo-), endocrinopathie (rem. s.v. endocrine) et aussi: anesthésopathie. Modification pathologique de la sensibilité en certains points précis de l'organisme. Dupré ajoute à cette liste deux groupements constitutionnels de moindre importance: les anesthésopathies, altération localisée de la sensibilité physique sur certains territoires organiques, et la toxicomanie, prédisposition à l'usage des toxiques (Mounier, Traité caract.,1946, p.32). bronchopathie. ,,Affection des bronches`` (Méd. Biol. t.1 1970). exocrinopathie. ,,Maladie des glandes à sécrétion externe`` (Garnier-Del. 1972). glomérulopathie. ,,Affection rénale caractérisée anatomiquement par des lésions des corpuscules rénaux`` (Méd. Biol. t.2 1971). lymphopathie. ,,Maladie du système lymphatique`` (Garnier-Del. 1972). parodontopathie. ,,Maladie de nature inflammatoire ou dégénérative, affectant les tissus de soutien de la dent (ou parodonte), comprenant principalement deux groupes d'affections, les unes localisées à la gencive, les gingivites, les autres atteignant l'ensemble des tissus parodontaux, les parodontolyses`` (Sins. 1973). réticulopathie. ,,Affection du système réticulo-endothélial`` (Man.-Man. Méd. 1980). rétinopathie. ,,Affection de la rétine`` (Méd. Biol. t.3 1972). B. − [Le 1erélém. désigne la cause de la maladie ou du phénomène morbide] 1. [Il est issu du gr.] V. héliopathie (s.v. hélio-), naupathie et aussi: cinépathie. Synon. de mal des transports (d'apr. Méd. Biol. t.1 1970). cryopathie. ,,Affection causée par le froid`` (Man.-Man. Méd. 1980). technopathie. ,,Maladie professionnelle`` (Méd. Biol. t.3 1972). 2. [Le 1erélém. est le rad. d'un subst. fr.] :
enzymopathie. ,,Affection due à un trouble congénital, en général héréditaire, du métabolisme d'une ou plusieurs substances, ayant pour cause une anomalie enzymatique (déficit, dysfonction, hyperproduction) ou anomalie de synthèse d'un ou plusieurs enzymes`` (Méd. Biol. t.2 1971). météoropathie. ,,Affection déterminée ou influencée par les phénomènes météorologiques`` (Méd. Biol. t.2 1971). V. météoropathologie (rem. s.v. météore). C. − [Le 1erélém., gén. issu du gr., désigne un symptôme, une caractéristique de la maladie] V. démonopathe (rem. et ex. s.v. démonomane), démonopathie (rem. s.v. démonomanie) et aussi: anthropopathie. 1. ,,Délire dans lequel le sujet croit avoir dans son propre corps un ou plusieurs êtres humains qu'il sent remuer et dont il entend parfois les voix`` (Méd. Biol. t.1 1970). 2. Faculté attribuée à un être qui n'est pas humain, animal ou dieu, de souffrir comme un homme. Anthropopathique. Qui souffre comme un homme. Le Iahvé d'Amos est anthropopathique au plus haut degré; il se repent d'avoir frappé trop fort (Renan, Hist. peuple Isr.,t.2, 1889, p.429). échopathie. ,,Imitation des jeux de physionomie, des gestes et des attitudes d'un observateur, se reproduisant automatiquement avec autant de promptitude et de brusquerie qu'un réflexe`` (Lafon 1969). lalopathie (lalo-, du gr. λ
α
λ
ε
́
ω «je bavarde, je parle en permanence»). ,,Trouble du langage consistant en une prononciation ou une utilisation incorrecte des mots`` (Méd. Biol. t.2 1971). zoopathie. ,,Délire dans lequel le sujet croit posséder un animal à l'intérieur de son corps`` (March. 1970). D. − [Le 1erélém., issu du gr., caractérise le phénomène désigné par le second] V. deutéropathie (s.v. deutéro-) et aussi: propathie. ,,Affection précédant immédiatement un état morbide existant`` (Méd. Biol. t.3 1972). protopathie. ,,Affection autonome, qui n'est ni la suite, ni la conséquence, d'une autre maladie`` (Lar. encyclop.). D'une manière générale, toutes les protopathies sont augmentées par la grippe (Ménétrier, Stévenin dsNouv. Traité Méd.fasc. 31927, p.501). Protopathique1. Primaire. Un cas de «granulie méningée, secondaire à de multiples adénopathies trachéo-bronchiques tuberculeuses subaiguës, protopathiques en apparence...» (Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p.153).C'est sur l'humeur et la sphère thymique que s'exerce l'action principale [de la psychochirurgie]: chute de la tension anxieuse ou de la composante affective des différents syndromes. (...) ainsi dans les syndromes algiques où la douleur n'a pas disparu, mais bien son caractère protopathique et les réactions insupportables de la personnalité à la douleur (Delay, Psychol. méd.,1953, p.203). Rem. Empr. au gr., v. idiopathie. Prononc. et Orth.: [-pati], [-patik], [-pat]. Les mots constr. sont soudés: homéopathie, -thique, -the. Bbg. Dub. Dér. 1962, p.21, 108, 111. _Quem. DDL t.8 (comp.). |