| -AGE, suff. Suff. formateur de subst. d'action ou de subst. à valeur coll. I.− [Avec des bases verbales] Les dérivés expriment l'action; plus rarement le sujet, le moyen, le résultat, le lieu de l'action; -age s'accole le plus souvent à des verbes transitifs de sens concret. A.− Le dérivé exprime l'action elle-même, par opposition au dérivé en -ment qui indique plutôt l'état, le sujet ou l'objet de l'action (cf. infra I C). 1. [La base est un verbe trans. de sens concr. dont le compl. d'obj. est de l'inanimé] Les dér. appartiennent souvent à une lang. spécialisée et désignent des opérations techn., des processus de fabrication ou de transformation mis en œuvre par des professionnels ou des pers. familiarisées avec une activité spécifique (quasi-professionnels). a) Dér. de la lang. cour., plus ou moins techn. : affûtage - amidonnage - balayage - blanchissage - bourrage - (dé)graissage(graissage, dégraissage) - démontage - dorage - goudronnage - lavage - nettoyage - remaillage - remplissage - repassage - b) Dér. appartenant à un vocab. spécialisé. − Ils désignent des opérations industr. ou artis. : adoucissage « action de polir certains métaux » ajustage « opération qui consiste à donner à une pièce une certaine dimension » alésage « action d'aléser, de polir le diamètre intérieur d'un tube, d'un trou » brunissage « opération qui consiste à polir un métal selon certains procédés » craquage « procédé de raffinage pétrolier » cuvelage « action d'introduire dans un puits artésien le tube qui en garnit les parois »; synon. de cuvellement fendage « action de fendre le diamant, l'ardoise » fraisage « travail des métaux à la fraise » glissage « opération consistant à faire descendre le long des pentes les bois abattus » (Rob.) jaunissage « opération qui consiste à appliquer, dans la dorure en détrempe, une couleur jaune sur certains endroits » matage « action de rendre mat du verre, etc. » patinage « opération qui consiste à donner une patine artificielle » pavage « action de paver » pliage impr., « opération par laquelle on plie la feuille pour obtenir le format voulu » raffinage « opération qui consiste à épurer le sucre, le pétrole, l'alcool, etc. » rasage « opération par laquelle on égalise les poils qui dépassent d'un tissu » riblage « action de ribler, d'aiguiser une meule » sciage « opération qui consiste à scier un matériau » similisage « action de traiter le coton pour lui donner un aspect soyeux » tanisage « action d'ajouter du tan à... » tissage « action de tisser » vernissage « action de vernir (un tableau, une planche, une gravure) » − Ils désignent des opérations agricoles : battage (du blé); bêchage; - binage - bottelage « action de lier en bottes » ensilage « méthode de conservation des produits agricoles » essartage « action d'essarter, d'ôter des broussailles »; cf. essartement de même sens étouffage « action d'étouffer les chrysalides des vers à soie » (Rob.) gerbage « action de gerber des céréales » hersage - parcage « fertilisation du sol par les déjections des moutons » pinçage « action de pincer des rameaux, des bourgeons » râtelage « action de ramasser avec un râteau » sarclage - serfouissage « opération par laquelle on ameublit le sol » Rem. Le suff. s'accole except. au rad. de verbes intrans. (ou pronom.) : atterrir, bruiter, givrer, jardiner, patiner, tanguer. 2. -age s'accole à des verbes intrans. plus ou moins péj. ou désignant des activités de valeur inférieure; bon nombre de dér. appartiennent au lang. pop. ou fam. : babillage - bachotage - bâclage - bafouillage - barbotage - barbouillage - batifolage - battage « publicité tapageuse » boursicotage - bousillage - bricolage - cafouillage - chantage « action d'essayer d'obtenir qqc. de qqn en le menaçant de faire ce qui pourrait lui être désagréable » chipotage - écrabouillage ; cf. écrabouillement, de même sens ergotage - escamotage - furetage - gaspillage - mordillage ; cf. mordillement de même sens papotage - rabâchage - racolage - rafistolage - sabotage - tatillonage - truquage - vidage « action de vider les indésirables » Rem. Mariage, dér. de (se) marier, forme un nom isolé qui signifie aussi bien « action de se marier » que « état d'une pers. mariée ». Peut-être faut-il le rattacher au groupe II B 1. B.− Plus rarement. Le dérivé exprime le sujet ou l'objet de l'action, le lieu de l'action. 1. Suj. : « ce (ou : ceux) qui... » (+ verbe de base). a) Apr. des verbes concr. : embouteillage « encombrement qui arrête la circulation » entourage « personnes ou choses qui entourent » plombage « amalgame qui bouche le trou d'une dent » tapage « bruit violent » b) Apr. des verbes plus ou moins péj. et fam. : fagotage « accoutrement bizarre » − P. ext. Idée de moyen : « ce qui sert à... » : attelage « ce qui sert à atteler » bousillage « mélange de terre détrempée qui sert à bousiller » chauffage « installations qui servent à chauffer » cirage « ce qui sert à cirer » cloisonnage « dispositif, ouvrage servant de cloisons »; cf. aussi le sens de « action de cloisonner » couchage « ce qui sert au coucher » emballage « ce qui sert à emballer » encordage « ensemble de ficelles employées au montage d'un métier à tisser » étendage « assemblage de perches; ce qui sert à étendre le linge » guidage mécan., « dispositif qui guide une pièce mobile d'une machine » maquillage « ce qui sert à maquiller » moulage « mécanisme qui fait tourner les meules d'un moulin » racinage « teinture servant à raciner » 2. Obj. : « ce qui est... » (+ part. passé du verbe de base). a) Apr. des verbes concr. : assemblage « réunion de choses assemblées » engrenage « système de roues dentées qui s'engrènent » héritage « ce qui échoit à quelqu'un par voie de succession; ce qui est hérité » tatouage « ce qui est tatoué » témoignage « déclaration d'un témoin » tissage « ouvrage tissé » − Dans certains dér. que l'on peut aussi rapprocher d'une base substantive (cf. infra II rem.) : capitonnage « ensemble des capitons; action de capitonner » carrelage « revêtement fait de carreaux; action de carreler » dallage « pavé fait avec des dalles » échafaudage « assemblage de choses posées les unes sur les autres » métrage « coupon de tissu; film d'une longueur déterminée; action de métrer » Rem. Dans le même champ sém. que dallage, pavage signifie à la fois « action de paver » (cf. supra I A 1 b) et « ensemble de pavés », ce dernier en face de pavement, qui ne s'emploie que dans le lang. des beaux-arts. b) Apr. des verbes plus ou moins péj. et fam. : bafouillage « propos incohérents » gribouillage « dessin, écriture informe » griffonnage « écriture mal formée, illisible » 3. Lieu de l'action : atterrage dans le vocab. de la mar. « voisinage de la terre » d'apr. le sens anc. de atterrer « gagner la terre » garage « lieu où l'on peut garer toutes sortes de véhicules »; cf. aussi le sens de « action de garer » mouillage « emplacement favorable pour mouiller un navire » passage « endroit par où l'on passe » pâturage « lieu où le bétail peut pâturer » tissage « établissement industriel où s'exécute l'action de tisser » (cf. supra I A 1 b) virage « courbure d'une route » C.− Opposition -age / -(e)ment.
1. L'examen des dér. en -age et -(e)ment permet de dégager les grandes tendances suiv.
a) -(e)ment correspond en gén. à des verbes intrans. ou pronom. (déplacement, glissement, rougissement...).
Rem. Lorsqu'il s'accole à un verbe trans., il peut avoir, contrairement à -age, un compl. de nom de pers. correspondant à un compl. d'obj. du verbe :
apprivoisement (d'un enfant farouche)
dénigrement (de quelqu'un)
détournement (d'un mineur)
égorgement (d'une personne)
hébergement (des réfugiés)...
− -age correspond à des verbes trans. qui ont le plus souvent une signif. concr. ou techn. (balayage, dégraisage, remplissage... (cf. supra I A 1).
Rem. Lorsqu'il s'accole à des verbes intrans., il s'agit presque toujours de verbes intrans. à valeur péj. (barbouillage, cafouillage, rabâchage...) (cf. supra I A 2).
b) Seul -(e)ment exprime l'état (bouleversement, détachement, énervement...) (cf. -ment). -age ne peut désigner que le résultat concr., l'obj. de l'action (assemblage, embouteillage, gribouillage...) (cf. supra I B 1, 2).
2. Ces tendances se confirment lorsqu'on étudie les concurrents en -age et -(e)ment, c.-à-d. les dér. de même base. Tandis que -age correspond gén. à l'emploi trans. et au sens concr., -(e)ment correspond souvent au sens fig. et :
a) À son emploi intrans. :
battage (on bat le blé) / battement (le cœur bat)
brunissage (on brunit un métal) / brunissement (rare, la peau brunit)
craquage (le craquage d'un produit pétrolier) / craquement (une poutre craque)
étouffage (on étouffe les chrysalides des vers à soie) / étouffement (une personne étouffe)
jaunissage (on jaunit les coins d'une feuille d'or) / jaunissement (un tissu jaunit)
verdissage (on verdit les huîtres) / verdissement (les feuilles verdissent)
b) À son emploi pronom. :
déroulage (on déroule la feuille de bois d'une pièce cylindrique) / déroulement (une pelote de ficelle, un événement se déroulent)
emballage (on emballe des marchandises) / emballement (le moteur s'emballe)
étirage (on étire des peaux, des métaux) / étirement (une personne s'étire)
raccommodage (on raccommode un vêtement) / raccommodement (des camarades se raccommodent)
réchauffage (on réchauffe l'acier) / réchauffement (l'atmosphère se réchauffe)
recoupage (on recoupe des vins) / recoupement (des témoignages se recoupent)
serrage (on serre les freins) / serrement (on se serre les mains, le cœur se serre)
c) Au passif d'état :
abattage (on abat un arbre) / abattement « état d'une personne abattue »
décrochage (on décroche un cintre) / décrochement « état de ce qui est décroché »
détachage (on détache un vêtement) / détachement « état de celui qui est détaché ou s'est détaché » (une personne détachée dans un service, détachée du monde)
gonflage (on gonfle un pneu) / gonflement « état de ce qui est gonflé »
raffinage (on raffine du pétrole) / raffinement « caractère de ce qui est raffiné » (des manières raffinées)
Cf. décollage (on décolle un timbre, et un avion décolle) où -age s'accole aussi à la forme intrans. du verbe décoller/décollement « état de ce qui est décollé »
d) -(e)ment peut aussi désigner le suj. ou, except., l'obj. de l'action :
éclaircissage, vieilli (on éclaircit des verres) / éclaircissement « ce qui éclaircit » (cette explication éclaircit le passage)
habillage (on habille un acteur) / habillement « ensemble des habits dont on est vêtu »
pansage (on panse un cheval) / pansement « ce qui sert à soigner une plaie »
plissage (on plisse une jupe) / plissement « déformation des couches géologiques produisant un ensemble de plis; cet ensemble; ce qui est plissé »
réglage (on règle une horloge) / règlement « ce qui règle; ensemble de règles »
Cf. piochage (on pioche un jardin) / piochement, signalé ds Pt Lar. 1963 comme le « résultat du piochage »
e) Lorsque les 2 dér. correspondent à un emploi trans., le dér. en -age est gén. plus spécialisé, plus techn. ou plus concr. :
adoucissement « action d'adoucir, fait de s'adoucir » / adoucissage « opération consistant à polir de façon à réaliser une surface unie »
ajustement « action d'ajuster » / ajustage « opération destinée à donner à une pièce la dimension exacte que requiert son ajustement à une autre »
bossellement « action de bosseler » / bossellage, spécialisé en orfèvr.
déchiffrement « action de déchiffrer » / déchiffrage, s'emploie surtout en mus.
dédoublement « action de dédoubler » / dédoublage « action d'enlever une doublure »
doublement « action de rendre double » / doublage est spécialisé dans le vocab. de la filature et de l'impr.
groupement « action de réunir en groupe » / groupage « action de réunir des colis ayant une même destination »
nouement « rare, action de nouer » / nouage « opération de tissage »
ramassement « litt., action de ramasser » / ramassage ramassage scolaire « transport quotidien d'élèves assuré par les autorités »
repoussement « vx, action de repousser » / repoussage « procédé manuel de modelage à froid »
traînement « action de traîner (les pieds, la jambe) » / traînage « transport par traîneaux »
Cf. arrachement qui s'emploie aussi au sens fig. « affliction que cause une séparation » tandis que arrachage n'a qu'une valeur concr. (arrachage des pommes de terre, d'un arbre, d'une dent).
Rem. La même oppos. se rencontre dans des cas où :
. Le verbe de base est d'une part intrans. et d'autre part trans. :
retournement « fait de se renverser, de se trouver tourné à l'envers »; « changement brusque et complet d'attitude » / retournage, se dit plus particulièrement en parlant d'un vêtement
retroussement « action de retrousser, de se retrousser » / retroussage « quatrième labour donné à une vigne; procédé d'impression (en gravure) »
ridement « rare, action de rider, de se rider » / ridage, spécialisé dans le vocab. de la mar.
. Le verbe de base est en emploi intrans. dans les 2 cas :
ballottement « mouvement d'un corps qui ballotte » / ballottage s'emploie dans le vocab. électoral (scrutin de ballottage)
claquement « le fait de claquer » / claquage « distension d'un ligament »
cornement « bruit des oreilles qui cornent; d'une corne, d'une trompe » / cornage « râle que les chevaux, les ânes poussifs font entendre en respirant »
papillotement « éparpillement de points lumineux qui papillotent » / papillotage, même sens, est aussi empl. en typogr. pour indiquer « le manque de netteté d'un tirage »
f) Il arrive enfin, mais rarement, que les 2 dér. issus de verbes en emploi trans. soient spécialisés l'un et l'autre, et qu'il n'existe entre eux qu'une oppos. sém. second., indépendante du sens du suff. :
arrosement « fait d'arroser une région (en parlant d'un fleuve) » / arrosage « en agric., quantité d'eau fournie en un temps déterminé à une terre cultivée »
avivement « en méd., action de mettre une plaie à vif » / avivage « dans la lang. techn., action de donner de l'éclat »
blanchiment (d'un mur) / blanchissage (blanchissement du linge)
convertissement (des monnaies) dans la lang. des fin. / convertissage (convertissage de la fonte)
encaissement « action d'encaisser (de l'argent) » / encaissage « rare, mise en caisse »
flambement (d'une pièce) / flambage (flambage d'un poulet)
mouillement, rare, employé en phonét. / mouillage, principalement terme de mar. (mouillage d'un navire)
portement (de croix) / portage « transport à dos d'homme » (crise du portage)
Rem. 1. Les oppos., même dans ces cas, tendent à se rapprocher des normes : arrosement désigne un phénomène naturel et dérive d'un emploi méton. du verbe arroser; l'avivement ne demande pas nécessairement l'intervention d'une technique poussée, pas plus que le blanchiment d'un mur; convertissement est de plus en plus remplacé par conversion; l'encaissement ne nécessite aucun instrument de nature technique; mouillement en phonét. désigne un phénomène spontané; le portement d'une croix n'a rien d'une activité professionnelle.
Rem. 2. On peut ajouter à cette liste pavement/pavage (cf. supra I B 2 a rem.).
− Les cas où l'on ne peut différencier les dér. concurrents sont relativement peu nombreux. Pt Rob., p. ex., traite sous une entrée unique :
bredouillement et bredouillage
creusement et creusage
cuvellement et cuvelage
écrabouillement et écrabouillage
empilement et empilage
enrobement et enrobage
évidement et évidage
mordillement et mordillage
renflouement et renflouage
vêlement et vêlage
Tout au plus peut-on « sentir » sous le suff. -ment une action unique, occasionnelle, alors que le suff. -age ou bien tend à désigner une action qui se répète, habituelle, à la manière d'une activité professionnelle ou quasi-professionnelle; ou bien renforce la valeur péj. incluse dans le verbe (bredouillage; cf. supra I A 2). II.− [Avec des bases nominales] Le suffixe a généralement une valeur collective. Il peut aussi exprimer, quand la base est un substantif désignant une personne, un état, une condition sociale. Morphol.
A.− Var. morphol. du suff.
− -issage. Apr. les verbes en -ir du 2egroupe, les dér. s'accolent au rad. inchoatif :
blanchir / blanchissage
brunir / brunissage
démolir / démolissage
remplir / remplissage
verdir / verdissage
...
À noter la forme apprentissage créée sans doute sous l'influence de apprenti.
− -tage. Un t analogique s'est développé devant le suff. dans qq. dér. en -age dont la base nom. se termine par une finale vocalique. L'existence de nombreuses formes rég. en -tage (affût-er / -age, hérit-er / -age, radot-er / -age) a permis des créations comme :
. Apr. [u] : bambou / bamboutage (cf. Nyrop t. 3 1936, p. 198), caillou / cailloutage, filou / filoutage
. Apr. [o] : agio / agiotage, biseau / biseautage (cf. biseauter), numéro / numérotage (cf. numéroter), panneau / panneautage, pinceau / pinceautage, terreau / terreautage
− -dage. De même, sur le modèle de mots comme échafaud / -age, on a pu créer : Marivaux / marivaudage. Le verbe marivauder est une formation postérieure.
B.− Affinités morphol. du suff. − Le suff. -age s'accole à toutes sortes de termin. Notons cependant qq. finales privilégiées de verbes péj. ou fréquentatifs : -arder (bavardage, cafardage, chapardage, débardage, mouchardage); -eter (déchiquetage, empaquetage, feuilletage, furetage, jailletage); -iller (bousillage, pointillage, tortillage); -iner (affinage, badinage, débinage, tambourinage); -oler (bariolage, bricolage, fignolage, racolage, rafistolage, vitriolage); -onner (boulonnage, canonnage, capitonnage, goudronnage, griffonnage, talonnage); -ouiller (bafouillage, barbouillage, bredouillage, embrouillage, gribouillage, touillage).A.− Les dérivés en -age expriment une idée d'ensemble ou de lieu d'une certaine étendue. 1. Ensembles divers. a) Plantes : branchage « ensemble des branches d'un arbre » feuillage « ensemble des feuilles d'un arbre » ombrage « ensemble de branches et de feuilles qui donnent de l'ombre » fourrage (étymol. B 1);- ramages « dessin de rameaux fleuris et feuillus » b) Planches, poutres, lattes, etc. : cordage « ensemble des liens servant à une manœuvre » faîtage « faîte; ensemble de la couverture du faîte » grillage « treillis de fil de fer placé aux fenêtres, aux portes, etc. » jambage « montants verticaux d'une baie de cheminée, de fenêtre ou de porte » lattage « ouvrage de lattes »; cf. aussi le sens de « action de latter » rayonnage « ensemble de rayons » treillage « assemblages de lattes en treillis » vitrage « ensemble des vitres; châssis garni de vitres servant de cloison, de toit, de paroi » bordage (infra rem.) c) Objets divers : outillage « ensemble d'outils nécessaires à l'exercice d'un métier » paquetage « ensemble des effets d'un soldat » pelage « ensemble de poils » pennage « plumage des oiseaux de proie » plumage « ensemble des plumes d'un oiseau » vitrage « ensemble des vitres d'un édifice ou d'une fenêtre » voltage « nombre de volts nécessaires au fonctionnement d'un appareil électrique » Cf. les anc. signif. de potage « aliments cuits dans un pot » et de rouage « vx, ensemble des roues d'une machine » (Rob.). La déf. de nuage que donne Laf. 1958, p. 181 : ,,le nuage est en quelque sorte la nue qui se concentre, qui se multiplie, qui se répète, une réunion de plusieurs nues``, ne correspond pas au sentiment ling. actuel, qui ne connaît plus nue que comme un mot arch. et très littér. Nuée, qui se rattache à la « famille » morphol. de nuage, se définit en synchr. par rapport à celui-ci. 2. Un certain nombre de dér. suggèrent un objet dont l'élément exprimé par la base forme une partie essentielle; d'où l'idée d'objet contenant..., formé de... : coquillage « mollusque dont l'enveloppe est une coquille » lainage « vêtement de laine (tricotée) » laitage « aliment dont le composant principal est le lait » De là, l'idée d'un objet obtenu par traitement spéc. et formant une variété à l'intérieur d'un ensemble : cépage « variété cultivée de (cep de) vigne ». 3. Un lieu d'une certaine étendue : alpage « pâturage de haute montagne » (Rob.) charbonnage « lieu où l'on exploite le charbon » finage , de fin « limites, étendue d'un territoire communal » herbage « prairie naturelle pour le pâturage des bestiaux » marécage « lieu où s'étendent des marais » paysage « étendue d'un pays qui se présente à la vue d'un observateur » rivage « bord de la mer, d'un lac », tandis que rive désigne le bord d'un cours d'eau village « groupe d'habitations rurales » voisinage « espace qui se trouve à proximité »; noter aussi le sens de « ensemble des voisins » Cf. aussi bocage, pacage, parage (étymol. B 1) B.− [La base est un subst. désignant des pers.] Les dérivés en -age expriment une condition sociale ou familiale, parfois un comportement. 1. Les dérivés en -age expriment la condition, l'état, l'appartenance à un groupe soc. : apprentissage « temps de formation d'un apprenti » compagnonnage « réunion de gens de métier en difficulté; association » (Baldinger 1950, p. 159) esclavage « état, condition d'esclave » pucelage terme fam. ayant le sens de « virginité » (Rob.) servage « condition du serf » vagabondage « état de vagabond »; à noter l'influence possible du verbe vagabonder vasselage « condition du vassal envers son seigneur »; synon. de vassalité veuvage « situation d'une personne veuve » − Plus spéc. en parlant des membres d'une famille, d'un couple : compérage , terme vieilli qui désignait« parrain et marraine réunis » (Baldinger 1950, p. 159) concubinage « état d'un homme et d'une femme qui vivent ensemble sans être mariés » cousinage « parenté entre cousins » parrainage « qualité de parrain » Rem. Peut-être faut-il rattacher à ce groupe mariage « état des gens mariés » (cf. supra I A 2 rem.). 2. Les dérivés en -age expriment un comportement : cabotinage « comportement du cabotin »; noter l'existence d'un verbe cabotiner commérage « propos de commère » enfantillage « manière d'agir d'un enfant » libertinage « inconduite du libertin » patelinage « manière d'agir pateline » (Rob.); cf. patelinerie de même sens.Cf. aussi personnage Rem. On peut hésiter sur l'orig. verbale ou nominale de certains dér. quand le sens n'apporte pas l'éclaircissement nécessaire. Peuvent exprimer l'action ou présenter un sens coll. (plus ou moins confondu avec le résultat de l'action) :
balisage « action de baliser » et « ensemble de signaux, de balises »
bordage « mar., planches épaisses qui forment le revêtement de la membrure intérieure d'un navire » (Littré) et plus rarement « action de border un navire, de revêtir la membrure intérieure de planches »
coffrage « charpente disposée pour éviter les éboulements » et « action de poser une telle charpente »
cailloutage « action de caillouter, de garnir de cailloux » et « ouvrage fait de cailloux »
dallage « action de daller » et « ensemble des dalles d'un pavement »
lattage « action de latter » et « ouvrage composé de lattes »
Cf. aussi bruitage « action de bruiter » ou « ensemble des bruits fonctionnels artificiellement insérés dans un film, etc. »
Il est difficile de connaître la nature exacte de la base de dér. tels que : patronage « appui donné par un personnage puissant ou un organisme » (Rob.) ou ouvrage « action de faire une œuvre, ce que produit un ouvrier » (Littré), que les étymologistes font gén. dériver de
œuvre, en remplacement de l'anc. ovraigne (Dauzat 1964, Bl.-W.4), mais il existe aussi un verbe ouvrer, même s'il est vieilli de nos jours.
− Le sens coll. peut apparaître, même quand le subst. de base n'existe pas ou quand il a un sens très différent : échafaudage « assemblage de choses posées les unes sur les autres » (Rob.) n'a plus aucun lien sém. actuel avec le subst. échafaud et son sens coll. peut être rapproché de celui de « résultat de l'action d'échafauder » (cf. I B 2 a).
− La dér. déverbale est devenue si fréq. (cf. morphol.) que certains dér. dénominaux tendent à glisser du côté déverbal; bien que le verbe n'existe pas, on éprouve le besoin de le créer pour comprendre des dér. comme :
chariotage « travail sur tour à chariot » (Rob.)
charruage « labour à la charrue » (Rob.)
essanvage « opération agricole ayant pour objet la destruction des sanves »
flaconnage (ou flaconnerie) « fabrication des flacons »
saumurage « opération qui consiste à mettre une substance alimentaire dans la saumure » (Rob.) Prononc. : [a:ʒ]. Étymol. ET HIST.
A.− Étymologie
1. Remonte au suff. adj. lat. -ticus, devenu -aticus à cause des rad. en -a auxquels il se rattache gén. (aqua, silva, umbra ...). -(t)icus lui-même vient du gr. (cf. Lat. Gramm. t. 1 1926-28, p. 230, et -ique étymol.) où on le rencontre dans des adj. qui ont le sens de « qui a rapport à (la maladie) » (> lat. lēthargicus et phrenēticus) ou de « qui vit dans » (> lat. exoticus). Les ex. lat. de dér. adj. sont relativement nombreux : domesticus (< domus) « de la maison », rusticus (< rus) « qui vit à la campagne », umbraticus (< umbra) « qui vit dans l'ombre » ...
Except., la base peut être un verbe : donaticus, de donāre; erraticus, de errāre; volaticus, de volāre.
On trouve aussi qq. dér. subst. en -aticum : viāticum « ce qui sert à faire la route, argent de voyage » (Gaff.), en partic. dans le sens de « dépenses » (cf. Vään. 1963, p. 89) : balneaticum « prix du bain », cenaticum « allocation pour nourriture », pulveraticum « honoraire, pourboire », viaticum « frais de voyage » ...
2. C'est en lat. vulg. que les substantivations ont dû être fréq. et les 1erstextes fr. (Passion, Alexis) en offrent déjà des ex. : corage, linage, parage... (cf. Meyer-L. t. 2 1966, § 67). L'emploi subst. va ralentir l'ext. de -age, suff. d'adj.
a) Le nombre des adj. en -age est très restreint en a. fr.; ce sont gén. des empr. lat. :
aigage, evage < aquaticus (« qui vit au bord des eaux », rat evage), ombrage < umbraticus, sauvage < salvaticus...
On relève cependant qq. formations nouv. :
boscage « qui vit dans les bois », marage « qui vit dans les mers », ramage « vivant dans les rameaux », yvernage (tens yvernage) ...
b) Certains subst. en -age désignent un impôt (cf. Meyer-L. t. 2 1966, § 88) :
annage « intérêt payé annuellement », aveinage « impôt sur l'avoine », fromentage, martinage « intérêt payé à la Saint Martin », moutonage « droit sur les moutons »
ou le droit qu'on acquiert par le paiement d'une taxe :
affouage « droit de ramasser du bois de chauffage » (de afoer « faire du feu »)
aiguage « droit de conduire de l'eau sur son terrain à travers le terrain d'autrui » (du prov. aiga « eau »)
avalage « taxe qu'on paie pour descendre les fleuves »
havage « droit de prélever une poignée du grain vendu au marché, ce qui est prélevé » (Lew. 1960, p. 102) (du rad. de havée « poignée de grain »)
De tous ces mots, seul péage « droit que l'on paye pour emprunter une voie de communication » (Rob.) (de ped « pied » : littéralement « droit que l'on paie pour mettre le pied sur un chemin ») est demeuré en fr. mod.
c) Les ex. de -age formateur de subst. à valeur coll. sont innombrables dans l'anc. lang. La signif. du suff. est très lâche. Cf. la rem. de Dauzat (Fr. mod., 1940, p. 220) : ,,à l'origine ce suffixe s'ajoutait aux noms sans valeur appréciable``. On peut dire que -age désigne ,,l'ensemble des caractères relatifs au [subst. de base] ou la collection des choses qui en font partie`` (DG, p. 50).
− -age formateur de noms abstr.
. La base est un subst. de l'inanimé (cf. Baldinger 1950, pp. 152-154) :
aidage « aide », lunage « lunaison », plusage « surplus, excédent », seürtage « sûreté », vesprage « soir », viltage « honte, opprobe », visage « ensemble des traits dont se compose le vis » (Hug. Mots disp. 1967, p. 32); cf. à ce suj. l'étude de J. Renson (Les Dénominations du visage en français et dans les autres langues romanes, Paris, Belles-Lettres, 1962, pp. 162-163) qui, n'ayant pas trouvé dans les 1resattest. du mot visage le sens coll. qu'on lui attribue gén., en fait un simple synon. de vis; à noter la nuance de sens identique que l'on peut donner à des dér. comme : corsage « course » (ensemble de traits caractéristiques de la course); courage « ensemble des sentiments qu'éprouve le cœur » (DG, p. 50); personnage « manifestations de la personnalité » (ensemble des traits qui caractérisent une pers.)
. La base est un subst. de l'animé (cf. Baldinger 1950, pp. 155-157). Le dér. exprime alors :
α) La condition, l'appartenance à une certaine classe soc. :
barnage « qualité de baron », hommage « acte de vassal se déclarant l'homme du seigneur », notairage « office de notaire », prevostage « dignité de prévôt », vasselage « état, condition de vassal »
Rem. Message « état du messager » (Meyer-L. t. 2 1966, p. 62) et ostage « situation de l'otage » (ibid.), par suite d'une nouv. interprétation d'expr. comme envoyer en message ou donner en ostage [ostage ayant le sens de « logement » (Gdf.)], ont servi à désigner aussi des pers. : le « messager » et « celui qui sert d'otage ». Message a perdu cette signif. au xves. et a été remplacé par messager, tandis que otage désigne toujours une pers. en fr. mod. Cf. l'a. fr. ostager, ostagier « otage, caution, gage » (Gdf.).
β) Les rapports entre les membres d'une même famille :
ainsneage « droit d'aînesse », frerage « parenté au degré de frères », orphelinage « état de celui qui est orphelin »
γ) Une charge professionnelle : charronnage « métier et ouvrage du charron », eschevinage, tabellionage « exercice de la fonction du tabellion »
δ) Le lieu où s'exerce la profession : bailliage « domaine d'un bailli », prévostage « prévôté », priorage « prieuré »
− -age formateur de noms concr. (cf. Baldinger 1950, pp. 158-166). Le dér. désigne :
. Des pers. appartenant à une certaine classe soc. : airage (ou eraige) « héritiers, race », communage « gens du commun », compagnage « compagnie »
Cf. barnage qui désigne, non seulement la « qualité de baron », mais une « assemblée ou un ensemble de barons »
. Des animaux : bestage « bétail », porcage « troupeau de porcs », poulage « volaille »
. Des choses :
α) Un lieu : confinage « voisinage, limite », gravage « grève au bord de la mer », jardinage, synon. de jardin, verger, maisonnage « tout ce qui appartient à une maison de campagne », paissonage « pâturage »
β) Un ensemble de plantes : fanage « ensemble des fanes d'une plante », fleurage « ensemble de fleurs », fustage « forêt de grands arbres »
γ) Des planches, poutres, etc. : jambage « chaîne de pierres de taille ou de maçonnerie », planchage « plancher », reillage « barrière »
d) Quant au passage du suff. -age accolé à des bases nominales au suff. -age accolé à des bases verbales, il a pu se faire, selon Meyer-L. t. 2 1966, par l'intermédiaire de dér. tels que : charruage « labour à la charrue » qui a un sens actif, ou aunage « ensemble d'aunes » qui a pu être rapproché du verbe auner (cf. supra II rem., les ex. pour lesquels il y a hésitation sur la nature de la base). Les subst. d'action en -age sont beaucoup moins nombreux qu'auj. Signalons :
− Comme dér. exprimant l'action elle-même : advocassage « art de plaider » (Lew. 1960, p. 98), brigage « querelle, intrigue » (ibid.), caquetage « action de caqueter » (ibid.), gagnage « action de gagner, gain, profit » (ibid., p. 100), garçonnage, de garçonner « rechercher la compagnie des garçons » (ibid., p. 98)
Ils comportent gén. une nuance péj., surtout dans les dial. Cf. les ex. cités par Baldinger 1950, pp. 31-32 : foulage « commérage », jonglage « actions folâtres », penassage, etc.
− Le résultat de l'action : combinage « assemblage de plusieurs choses », briquetage « maçonnerie de briques », fascinage « digue faite avec des fascines », feuilletage « feuillage », de feuilleter « pousser des feuilles »
− Le moyen de l'action : cariage « hardes, bagage », encombrage « obstacle », fardage « bagage, fardeau », laçage « lien », traînage « traîneaux »
− Le lieu de l'action : gîtage « demeure », hivernage « quartiers d'hiver »
Cf. aussi mouillage, pâturage, virage, etc. (I B 3), à l'orig. desquels on doit supposer des expr. comme aller ou envoyer, au/en..., où le compl. de but a été interprété comme un compl. de lieu.
B.− Vitalité et productivité
1. Vitalité
a) L'analyse se fait en gén. facilement. Toutefois, dans bon nombre d'ex., la base n'est pas isolable :
− Que le subst. vienne directement du lat. :
fromage < formāticus, de fōrma « forme à fromage » (Bl.-W.4)
ménage < lat. pop. mansionaticum, dér. de mansionata, de mansio « logis »
pacage < lat. pop. *pascuāticum, d'apr. le lat. class. pascuum « pâturage », de pascere « paître » (ibid.)
voyage < viāticum, d'abord « frais de voyage » (ibid.)
Cf. aussi les 2 dér. qui sont restés adj. en fr. mod. : sauvage < lat. de basse époque salvāticus, altération du lat. class. silvaticus, de silva « forêt » (ibid.), volage < lat. volāticus « qui vole, ailé » (ibid.)
Rem. À noter un empr. à l'esp. : parage < paraje « lieu de station », dér. de parar « s'arrêter » (ibid.)
− Qu'il ait été formé sur un mot d'a. fr. disparu :
apanage, de l'a. fr. apaner « donner du pain, doter » (Dauzat 1964)
bagage, de bague, même sens (Bl.-W.4)
bocage, dér. dial. de *bosc. « bois » (ibid.)
dommage, anciennement damage, est dér. de dam, du lat. damnum « préjudice » (ibid.)
fourrage, de feurre « paille » d'apr. le frq. *fodar (ibid.)
orage, de ore « vent », d'apr. le lat. aura (ibid.)
ramage, de raim « rameau » d'apr. le lat. rāmus (ibid.)
visage, de vis, même sens, du lat. vīsus « apparence, aspect », proprement « vue » (ibid.)
Cf. aussi message, de mes « messager »; otage, de oste « hôte »; partage, de partir « partager » (Dauzat 1964)
− Ou que, à la suite d'une altération de forme ou d'une modification de sens, il ne soit plus compris comme un dér. :
corsage, de corps, a eu le sens de « buste, taille » jusqu'au xviiies. (Bl.-W.4)
courage, de cœur, le cœur étant considéré anciennement comme le siège des puissances affectives, actives et intellectuelles
outrage, de outre, adv. et prép. d'apr. le lat. ŭltra (ibid.)
b) Finales homophones :
adage < lat. adagium
cottage est un mot angl. signifiant « maison de campagne »
gage < du frq. *waddi latinisé en wadium
image < lat. imago, imaginis
présage < lat. praesagium, de praesagire « prévoir »
2. Productivité. − Empl. d'abord dans la formation d'adj. (poisson marage, endroit ombrage, chant ramage...) et cela jusqu'au xvies. où cet emploi a complètement disparu, -age est surtout fertile dans la formation de subst. à valeur coll. :
buissonnage
courtinage
hivernage « temps de l'hiver »
legumage
viage « durée de la vie »
village ...
Les dér. déverbaux, moins nombreux en a. fr., sont apparus à une époque plus tardive (cf. Lew. 1960, p. 97), bien que Baldinger 1950, pp. 28-29 cite plusieurs créations du xiiies. :
chalengage « querelle »
charriage « transport par voiture »
chauffage « action, manière de chauffer »
Ils ne commencent à devenir fréq. qu'à partir du xives. pour former le seul type vraiment vivant en fr. mod. :
assomage « abattage » (Lew. 1960, p. 97)
despensage « action de dépenser » (ibid., p. 100)
espousage « mariage » (ibid., p. 98)
gringotage « action de gazouiller » (ibid., p. 99)
limage « action de limer » (ibid., p. 99) ...
L'emploi de -age accolé à des verbes l'a emporté en fr. mod. au point d'exclure les formations à partir de subst. Le suff. est très productif, et il s'est récemment imposé dans bon nombre de dér. aux dépens de -(e)ment, comme le signale Dub. Dér. 1962, p. 29 : accrochage a remplacé accrochement; affichage, affichement; babillage, babillement; dégraissage, dégraissement; épluchage, épluchement ...
Cf. -(e)ment pour les cas, moins nombreux, où c'est -age qui a disparu au profit de -ment.
Les créations nouv. en -age sont innombrables. On peut citer à titre d'ex. :
− Au xixes. :
1827 racinage
1834 métrage
1836 salpêtrage
1842 mordillage
1842 râtelage
1845 concassage
1845 écumage
1858 bouturage
1864 ratage
1866 asphaltage
1867 kilométrage
1870 reprisage
1872 truquage
1873 matage
1877 vitriolage
1888 pianotage
1890 fraisage
1892 bachotage ...
− Au xxes. :
vers 1900 jaunissage
1902 similisage
1903 entôlage
1906 embouteillage
1906 sabordage
1922 essanvage
1922 sciage
1929 chemisage
1954 grenouillage
début xxesulfurage
xxeboursicotage
xxecafardage
xxechipotage
xxecompartimentage
xxedynamitage
xxeécrabouillage
xxeencabanage
xxelimogeage
xxemarmitage
xxepatentage
Cf. 1951 bruitage d'apr. le subst. bruit ...
Cf. encore les nombreux ex. cités par Dub. Dér. 1962, p. 30 dans le domaine des opérations techn. nouv. (antiparasitage, chronométrage, déphasage, microfilmage, pétrolage, téléguidage...). Le suff. finit par s'accoler à des mots étrangers : blackboulage, boycottage, droppage, gunitage (Dub. Dér. 1962, p. 31)... Il peut servir à créer des néol. individuels, dont la vie ne dépasse pas l'instant du discours. BBG. − Baldinger 1950, pp. 28-42, 152-174. − Berman (P. R.). Derivational models in French choreonyms before 1588. Rom. Philol. 1970, t. 23, no3, p. 296. − Bruneau (C.). En marge des lexiques. Vie Lang. 1952, pp. 344-346. − Dub. Dér. 1962, pp. 28-31. − Dubois (J.). La Traduction de l'aspect et du temps dans le code français (Structure du verbe). Fr. mod. 1964, t. 32, pp. 23-26. − Gall. 1955, p. 352, 357. − Guilb. Astronaut. 1967. − Hug. Mots disp. 1967, p. 32; pp. 131-132. − Ivanescu (G.). Naissance et évolution du suffixe gallo-romain [sic] -age. R. de Ling. Bucarest. 1959, t. 4, pp. 175-200. − Laf. 1861, pp. 180-185. − Lew. 1960, pp. 97-103, 192-195. − Renson (J.). Les Dénominations du visage en français et dans les autres langues romanes. Étude sémantique et onomasiologique. Paris, 1962, t. 1, pp. 161-163. |