| ÉTRANGEMENT, adv. D'une manière étrange, qui sort du commun. A.− Vieilli. Terriblement, excessivement. Étrangement surpris; abuser, troubler étrangement; se méprendre étrangement. Je vous pardonnerai cette faute, quoiqu'il soit étrangement cruel (...) de voir cette réputation (...) passer comme un jouet (A. Dumas père, Mlle de Belle-Isle,1839, III, 3, p. 59). B.− Usuel. D'une manière bizarre, surprenante, inattendue. Contraster étrangement avec qqc.; ressembler étrangement à; (ré)sonner étrangement aux oreilles de qqn. De grandes lunettes rondes (...) chaussaient étrangement son nez (France, Vie fleur,1922, p. 556). SYNT. Étrangement différent, gai, lumineux, mêlé, moderne, silencieux, vêtu; étrangement belle; se sentir étrangement ému; rappeler étrangement. Prononc. et Orth. : [etʀ
ɑ
̃
ʒmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 a. fr. « extraordinairement » (Rois, éd. E. R. Curtius, II, 23, 10); 2. fin xives. « de façon étrange » (E. Deschamps, Balade, DXLII, éd. Queux de Saint-Hilaire, t. 3, p. 384). Dér. de étrange*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 891. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 682, b) 1 143; xxes. : a) 1 576, b) 1 646. |