| ÉROTOMANIE, subst. fém. Affection mentale caractérisée par l'illusion délirante d'être aimé. Un grand médecin l'a remarqué : cette maladie, sorte de rage qu'il appelle érotomanie, semble particulière aux prêtres (...) tels que celui qui massacra (...) tous les habitants d'une maison, hors la personne qu'il aimait (Courier, Pamphlets pol.,Réponses aux anonymes, 1822, p. 160).− Spéc., PATHOL. Exagération outrancière des préoccupations érotiques, exacerbation morbide du comportement amoureux. [Barbey d'Aurevilly,] (...) s'il n'allait pas aussi loin que de Sade, (...) glissait, lui aussi, afin d'affronter Dieu, à l'érotomanie démoniaque, forgeant des monstruosités sensuelles (Huysmans, À rebours,1884, p. 213).L'érotomanie du vieux tétrarque [Hérode] (Bloy, Journal,1894, p. 120). Prononc. et Orth. : [eʀ
ɔtɔmani]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1741 « délire amoureux » (Col. de Villars, Dict. fr. lat. des termes de méd. et de chir. ds Quem. DDL t. 1). Empr. au gr.
ε
̓
ρ
ω
τ
ο
μ
α
ν
ι
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α « folle passion ». Fréq. abs. littér. : 3. |