| ÉPILOGUER, verbe trans. A.− Emploi trans. dir., vx. Critiquer quelqu'un ou quelque chose d'une manière minutieuse et souvent mesquine. Épiloguer les actions d'autrui (Ac.1798-1878).Des hommes à passions incessantes (...) s'épiant dans leur intérieur, épiloguant leurs discours, s'observant comme deux duellistes (Balzac, Cabinet ant.,1839, p. 21).Je ne comprends rien à Sainte-Beuve (...) Il a passé sa vie à me vexer, à me grogner, à m'épiloguer et à me soupçonner (Sand, Corresp.,1812-76, p. 361). B.− Emploi trans. indir., souvent péj. [Le compl. est gén. introduit par sur] Faire de longs commentaires, souvent superflus, parfois malveillants, sur une chose. Épiloguer sur les mots, le style. Je serais fâché qu'on ne vît dans tout ceci que les chicaneries d'un frondeur décidé à épiloguer sur tout. Je ne chicane pas (Pommier, Athéisme,1857, p. 85): Au fond du restaurant, quelques jeunes auteurs déjeunent et n'en finissent pas d'épiloguer sur le métier, prenant à témoin les comédiens qu'ils ont rencontrés là, s'adressant parfois aux garçons, qui connaissent le Théâtre-français sur le bout du doigt.
Fargue, Piéton Paris,1939, p. 92. − Emploi abs. Mais assez causé, épilogué, distingué, ajourné (Amiel, Journal,1866, p. 514).Les gens qui l'écoutaient n'osèrent pas proposer des versions différentes, et ils commentèrent la sienne. Qui? Pourquoi? Comment? On épiloguait (Queneau, Pierrot,1942, p. 138). Rem. On rencontre ds la docum. le dér. épilogage, subst. masc., rare. Action d'épiloguer. La discussion, la délimitation, l'« épluchage » et l'« épilogage » sont devenus, surtout en ce temps-ci, de véritables maladies (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 240). Prononc. et Orth. : [epilɔge], (j')épilogue [epilɔg]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2emoitié xves. (G. Coquillart, Blason des armes et des dames, éd. M. Freeman, 9). Dér. de épilogue*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 44. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 106. |