| ÉMIR, subst. masc. Titre porté autrefois et actuellement par des personnages importants du monde musulman, turc et arabe. − Descendant de Mahomet et particulièrement chef du monde musulman au début de l'hégire. Les émirs descendent de Mahomet par les femmes (Ac.1798-1878). − Officier; chef d'une tribu, d'un territoire. Un messager de l'émir des Arabes de Balbek (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 178).Antioche (...) appartenait à l'émir turc Yâghi Siyân, qui était vassal du roi seldjoukide d'Alep, Ridwân (Grousset, Croisades,1939, p. 31). − Émir des pèlerins. Personnage commandant les caravanes de pèlerins se rendant à La Mecque. Sous les pas du cheval de l'émir des pèlerins (Nerval, Corresp.,1830-55, p. 130). Prononc. et Orth. : [emi:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. Ds la docum. on rencontre la graph. émyr (cf. Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p. 341; Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 3). Étymol. et Hist. 1. xiiies. « chef de province ou de tribu » (G. de Tyr, Roman d'Eracle, éd. P. Paris, t. 2, p. 63 : mès leur chevetaines, que il claiment Emir en leur langage); 2. 1575 « titre des descendants de Mahomet » (Thevet, Cosmogr. I, 14 ds Hug.). Empr. à l'ar.'amīr, « chef, commandant; prince, émir » dér. de 'amara, « ordonner, commander » (FEW t. 19, pp. 4-6; Lok. no69). Fréq. abs. littér. : 333. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 862, b) 158; xxes. : a) 240, b) 450. DÉR. Émirat, subst. masc.Dignité, fonction d'émir; territoire gouverné par un émir. À la mort de son père, l'émirat était revenu à son frère aîné (Tharaud, Les Mille et un jours de l'Islam,II, 1938, p. 15).Sur les terres de l'émirat arabe de Tripoli (Grousset, Croisades,1939, p. 74).− [emiʀa]. − 1reattest. 1938 (Tharaud, loc. cit.); de émir, suff. -at*. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Richard (J.). B. de l'Éc. des Chartes 1960, t. 118, pp. 325-327. |