| ÉLUCUBRATION, subst. fém. Iron., souvent au plur. A.− Action d'élucubrer; recherche laborieuse et patiente pour composer un ouvrage érudit ou un texte d'une certaine longueur. Je souhaite (...) que, de leurs élucubrations, il sorte (...) quelque bonne découverte utile au genre humain (Jouy, Hermite,t. 1, 1811, p. 327).Le travail d'élucubration était partout dans nos rangs, parfois savant et profond, parfois naïf et sauvage (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 343). B.− P. méton. Ouvrage, texte produit à force de veilles et de travail. J'avais lu l'élucubration de Zola dans le « Figaro ». Elle a remué « la ville et la province » (Flaub., Corresp.,1878, p. 176): Je prépare une petite élucubration pas trop sotte, émaillée de citations variées, pour montrer qu'on connaît un peu son Molière; ...
Colette, Claudine à l'école,1900, p. 201. − P. ext. et péj. Production déraisonnable, extravagante. Il y avait dans sa bibliothèque un rayon réservé à la cabale, à la magie noire, aux plus bizarres élucubrations (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 71).Des monuments semblables aux élucubrations brésiliennes de Rio et de Santos, tout en verre, sous un climat tropical, et à trente-six étages (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 218). Prononc. et Orth. : [elykybʀasjɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1594 lucubration (Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, t. 1, p. 214); 1750 « ouvrage fait en veillant » (Prév.); 1835 péj. (Ac.). Empr. au b. lat.elucubratio « travail fait de nuit », dér. de elucubrare (v. élucubrer). Fréq. abs. littér. : 98. |