| ÉJECTER, verbe trans. A.− [Le compl. désigne une chose concr. ou plus rarement une pers.] Projeter, rejeter hors de (quelque chose). D'abord ses besicles [de Pierrot] furent éjectées [de la mêlée], puis lui-même avec un œil tout noircissant (Queneau, Pierrot,1942, p. 16).Einstein (...) a montré que chaque (...) photon était capable d'éjecter d'une surface photosensible un électron (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 515): ... un vagabond aurait-il su manier avec tant de dextérité une arme si délicate, qui exigeait à chaque coup de ramener la culasse en arrière pour éjecter la douille, et de la ramener en avant pour armer.
Tharaud, Les Enfants perdus,1948, p. 220. ♦ Emploi pronom. Se projeter hors de quelque chose. Le pilote de l'avion en feu a pu s'éjecter (Davau-Cohen1972). Rem. La docum. atteste éjectable, adj., aéron. Siège éjectable. Siège muni d'un parachute qui peut être éjecté hors de l'appareil avec son occupant en cas de détresse. Une version « Super-Magister » avec sièges éjectables (Industr. aéron. fr., 1962, p. 16). − P. ext., rare. Jeter, projeter au loin. Petit-Pouce, qui avait fini sa cigarette, en écrasa la braise contre son talon, et du pouce et de l'index éjecta le mégot à distance appréciable (Queneau, Pierrot,1942p. 8). B.− Au fig., fam. [Le compl. désigne une pers.] Expulser, congédier brutalement. Un élève qui se fait éjecter de la classe (Dub.). Prononc. : [eʒ
εkte], (j')éjecte [eʒ
εkt]. Enq. : /eʒekt/ (il) éjecte. Étymol. et Hist. 1492 (Marcial, Louanges de Marie, fo99 rods Gdf.) − 1611, Cotgr.; à nouv. dep. 1890 (Lar. 19eSuppl.). Empr. au lat. class.ejectare « rejeter au dehors » (intensif de jactare). Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 52 (s.v. éjectable). |