| ÉJACULATION, subst. fém. A.− Domaine concr.[Le compl. est introd. par la prép. de] Action d'émettre par jet vif et généralement répété, un liquide sécrété par l'organisme; résultat de cette action. Troubles de l'éjaculation du sperme; éjaculation de l'humeur spermatique. Éjaculation de l'urine de l'uretère dans la vessie (Lar. Méd.t. 11971). − Emploi abs. Émission du sperme par la verge en érection. Éjaculation sans spermatozoïdes. L'amusette de l'amour jusqu'à l'éjaculation, très bien! mais jusqu'à l'éjaculation seulement! (Goncourt, Journal,1875, p. 1057).Il lui faut couper les petits frisous des femmes dans le cou, (...) et quand il les a dans sa possession il arrive à l'éjaculation (Janet, Obsess. et psychasth.,1903, p. 84).À l'occasion d'une éjaculation les vésicules se contractent et le sperme (...) est évacué par l'urètre (Quillet1965, p. 481). − Éjaculation précoce, prématurée. Qui a lieu immédiatement après le début de l'érection ou après quelque va-et-vient copulatoire. On rapprochera des stérilités excrétoires, celles dues à des éjaculations prématurées et à l'impuissance sexuelle (Quillet1965p. 483). − Éjaculation retardée. ,,Difficile même après une érection normale`` (Thinés-Lemp. 1975). B.− Au fig. 1. Fréq. au plur. [Désigne des paroles] a) Dans le domaine relig.Prières courtes, émises à intervalles réguliers, avec force et un débit rapide. Pousser des éjaculations. Les prédicateurs se relayent, décrivant l'agonie du pécheur, sa mort, (...) avec des cris et des éjaculations, (...) pendant qu'autour d'eux les auditeurs crient hosanna! (Taine, Notes Paris,1867, p. 99). b) Cour. Propos courts généralement insultants ou vulgaires. Les qualifications les plus relevées étaient trouvées facilement (...) chien, fils de chien (...) bandit, voleur, assassin, pillard, (...). Au milieu de telles éjaculations, une réserve de gamins, (...) chantaient à pleine voix (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 160). 2. [Désigne une création intellectuelle, un sentiment, etc.] Production ou manifestation spontanée et qui a généralement une certaine force, ou qui se manifeste violemment. Éjaculation cérébrale. J'ai dicté tout ceci pour me soulager; mais maintenant je voudrais que le « journal » lui-même eût davantage le caractère d'un travail « sui generis » et moins celui d'une simple éjaculation (Du Bos, Journal,1926, p. 51).Elle projetait vers lui une éjaculation d'amour et lui l'acceptait dans un évasement d'amour (Jouve, Scène capit.,1935, p. 115). Prononc. et Orth. : [eʒakylasjɔ
̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1552 « action de lancer; projection » ejaculations etherées (Rabelais, Quart Livre, chapitre XVIII, éd. R. Marichal, p. 104); 2. 1611 physiol. (Cotgr.). Dér. du rad. de éjaculer*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 25. |