| ÉGYPTIEN, IENNE, subst. et adj. A.− [En parlant d'une pers.] 1. (Celui, celle) qui est originaire de l'Égypte ancienne ou moderne, qui y habite. Prêtre égyptien; les anciens Égyptiens. Pour commémorer la mort des Égyptiens tués au cours des batailles de samedi (Figaro,19-20 janv. 1952, p. 3, col. 4). 2. Vieilli. (Celui, celle) qui est membre de tribus nomades qu'on croyait originaires d'Égypte. Synon. Bohémien, ienne.J'avais su qui tu étais, égyptienne, bohémienne, gitane, zingara, comment douter de la magie? (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 377). 3. Subst. masc., fam. Soldat ayant participé à l'expédition d'Égypte avec Bonaparte : 1. ... le père de ces trois gamins est un vieux égyptien...
− Comment, un égyptien?
− Nous appelons ainsi les troupiers qui sont revenus de l'expédition d'Égypte...
Balzac, Le Colonel Chabert,1832, p. 71. B.− [En parlant d'un être déifié, d'une collectivité, d'un inanimé concr. ou abstr.] 1. Propre à l'Égypte ancienne ou moderne, à ses habitants, à leurs caractéristiques. Art, gouvernement, temple égyptien; dieux, hiéroglyphes, tombeaux égyptiens; momie égyptienne. La végétation égyptienne est abondante, plantureuse (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 141).Les monuments égyptiens de la dix-neuvième dynastie (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 128): 2. ... Évariste montra à Élodie des statues égyptiennes dessinées par David (...). Ils entendirent alors un vieux Parisien poudré s'écrier : − On se croirait sur les bords du Nil!...
France, Les Dieux ont soif,1912, p. 100. − P. ell. du subst. manière. À l'égyptienne. L'épaule à l'égyptienne (Colette, Naiss. jour,1928, p. 54). 2. Spécialement a) Adjectif ♦ Année égyptienne (cf. année ex. 1). ♦ Franc-maçonnerie égyptienne. Franc-maçonnerie fondée par Cagliostro à la fin du xviiiesiècle. La franc-maçonnerie hermétique ou égyptienne (...) se rapporte aux sciences, à celles qui s'occupent des secrets de la nature (Staël, Allemagne,t. 5, 1810, p. 148) b) Substantif − Subst. masc., LING. Langue de l'ancienne Égypte; dialecte arabe actuel utilisé en Égypte et au Soudan. La contrée que dominent ces deux colosses s'appelait, en égyptien, Memnonia (Du Camp, Nil,1854, p. 244). − Subst. fém. ♦ TEXT. Étoffe de soie à rayures en vogue dans la seconde moitié du xviiiesiècle. Rem. Attesté ds Littré, Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Quillet 1965. ♦ TYPOGR. Caractère romain gras utilisé essentiellement pour les titres, les sous-titres, les divisions de chapitres (cf. antique ex. 13). Rem. On rencontre a) Égypto en compos. avec un autre élément ethnique. Égypto-araméen, enne (Lar. 19eSuppl. 1890). Tous les monstres égypto-gréco-romains (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 136). b) Ds la docum. le verbe trans. égyptianiser. Rendre égyptien, conforme aux Égyptiens, à leurs caractéristiques (cf. Mauriac, Bloc-notes, 1958, p. 287). Emploi pronom. réfl. subjectif. Adopter les façons de vivre des Égyptiens. Comme il arrive toujours quand des barbares entrent dans une ancienne et forte civilisation, les Hyksos ne tardèrent pas à s'égyptianiser (Renan, Hist. peuple Isr., t. 1, 1887, p. 134). Prononc. et Orth. : [eʒypsjε
̃], fém. [-jεn]. Ds Ac. 1740-1878. Étymol. et Hist. 1remoitié xiiies. li Egyptien (Barlaam et Josaphat, éd. L. R. Mills, p. 108, 19). Dér. de Égypte nom de pays; suff. -ien*. Fréq. abs. littér. : 1 198. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 755, b) 1 857; xxes. : a) 720, b) 1 314. Bbg. Cagnon (M.), Smith (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, t. 18, p. 107. |