| ÉGIDE, subst. fém. A.− MYTHOL. Bouclier merveilleux, recouvert de la peau de la chèvre Amalthée et que Zeus confia à Athéna. Les Arcadiens croient y avoir vu souvent Jupiter lui-même agiter de sa main toute-puissante sa noire égide, et s'environner de tempêtes (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 199). B.− Au fig. Protection, sauvegarde. Un décret (...) alloit réprimer ceux qui troubloient l'ordre public (...); mais vous les couvrez de votre égide (Robesp., Discours, Sur la guerre,t. 8, 1791, p. 51).La justice est l'égide de tous et de chacun; mais en sa qualité de justice cependant c'est le grand nombre qu'elle doit protéger (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 452). − Littér. Sous l'égide de. Le village au loin dort sous l'égide de son clocher casqué de tôle (Pergaud, De Goupil,1910, p. 19): ... les sciences et les arts ont toujours trouvé en toi leur sage mécène, leur champion magnanime; et le talent fleurit sous l'égide de ta sainte protection.
Rolland, Jean-Christophe,L'Aube, 1904, p. 99. Prononc. et Orth.: [eʒid]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1512 « bouclier de Pallas » (J. Le Maire, Illustr. de Gaule, éd. J. Stecher, I, p. 236); 2. 1569 « protection, sauvegarde » (Lett. du duc de Savoie au comte de Pont-de-Vaux, J. Baux, Mém. hist. de Bourg., t. II, p. 19 ds Gdf. Compl.); 1801 sous l'égide de (Crèvecœur, Voyage, t. 1, p. 73). Empr. au lat.Aegis, -idis « bouclier de Jupiter, de Pallas Athéna (Minerve) », d'où fig. « dépense, protection »; empr. au gr. α
ι
̓
γ
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ς, -ι
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δ
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ς « peau de chèvre; bouclier fait avec la peau de la chèvre Amalthée ». Fréq. abs. littér. : 93. Bbg. Rog. 1965, p. 114. |